Ce mélange d’esprit entrepreneurial, de pratiques de gestion de patrimoine à long terme et d’engouement pour les partenariats publics et privés que l’on trouve chez les peuples autochtones du Canada est signe d’un grand potentiel de réussite économique pour leurs communautés.
Cependant, ce potentiel est neutralisé par les contraintes légales à la mobilisation de capitaux, les difficultés d’exploitation dans des endroits reculés et la défiance des Autochtones envers les autres héritée du passé. Fort heureusement, les Services financiers à la clientèle autochtone de la Banque Scotia se sont engagés à résoudre les problèmes les plus complexes que rencontrent leurs clients commerciaux, en leur transmettant un savoir-faire qui permet de surmonter les difficultés.
Aller au fond des choses pour trouver des solutions
Dans le soutien aux communautés autochtones, la Banque Scotia n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’elle a ouvert la première succursale bancaire sur une réserve au pays en 1971, sur le territoire des Blood à Stand Off en Alberta. Cinquante ans plus tard, la Banque continue, sous la conduite de Jon Davey, son vice-président des Services financiers à la clientèle autochtone, de faire profiter les clients autochtones de ses capacités d’innovation.
On recherche les contrats les plus stimulants et ceux qui demandent le plus d’efforts, afin d’aider les entreprises, les communautés et les personnes à accéder à des capitaux, explique Jon Davey. Plutôt que de voir les restrictions juridiques qu’ont les Autochtones comme un frein, on préfère les voir comme une occasion de conclure des ententes de manière créative, en offrant notre savoir-faire à des communautés et à des entreprises pour les aider à franchir des obstacles. »
S’exprimant à propos de la Loi sur les Indiens et de la réglementation associée qui empêchent les Premières Nations d’utiliser les terres ou les biens de leurs réserves comme garanties d’un emprunt, Jon Davey explique : « Nous fouillons dans les régimes législatifs et réglementaires pour trouver les meilleurs moyens qu’ont les entreprises et les communautés de tirer parti de leurs biens. Pour cela, nous étudions les statuts constitutifs des entreprises, nous analysons les flux de liquidité et nous essayons d’harmoniser les différentes structures de financement avec la réglementation territoriale et fiscale fédérale. »
« C’est en effet un travail de terrain de tous les instants », admet Jon Davey. C’est en sa qualité de membre des Six Nations de la rivière Grand du sud de l’Ontario qu’il a été pendant dix ans avocat de la Couronne en droit autochtone. « Souvent je commence par regarder chaque occasion à travers le prisme juridique afin de mieux comprendre les systèmes que les communautés autochtones ont mis en place. Je peux ensuite mieux les aider à atteindre leurs objectifs de croissance économique, explique-t-il. Mon devoir est de diffuser mes connaissances et les pratiques exemplaires afin de bâtir un avenir meilleur pour les générations futures. »
Jon Davey travaille en collaboration avec certains de ses collègues de la Banque Scotia afin de soutenir d’autres clients autochtones, notamment des personnes des Premières Nations, des Métis et des Inuits. « Nous présentons au client l’équipe qu’il lui faut en fonction de ses besoins (prêts commerciaux; conseils en patrimoine ou fiducie; ou services de gestion de trésorerie). Nous nous assurons aussi que tous aient la sensibilité et les compétences culturelles nécessaires pour travailler efficacement avec nos clients. »
Écouter d’abord, bâtir ensuite
Même s’il a vocation à transmettre son savoir aux communautés autochtones, M. Davey insiste sur le fait que l’écoute est ce qu’il y a de plus important.
Nous ne pouvons servir nos clients efficacement que si nous avons une compréhension profonde, et pas uniquement de leurs objectifs d’affaires, mais aussi de leur culture, de leur histoire, de leurs traditions et de leur vision de l’avenir. »
De cette manière, notre équipe peut mieux comprendre les difficultés du client, qu’il s’agisse du cadre légal et réglementaire canadien, de la complexité d’exploiter une entreprise dans un endroit éloigné, ou de la méfiance envers les interlocuteurs non autochtones que les relations systémiques du passé ont laissée chez une communauté autochtone. « Ces connaissances sont importantes pour nous, car elles nous permettent de bâtir une relation de confiance avec ces entreprises et communautés, et de comprendre ce qu’elles veulent accomplir pour améliorer leur réalité », explique-t-il.
Cette diligence raisonnable permet également de mieux cerner les possibilités économiques des quelque 1,7 million de personnes qui s’identifient comme Autochtones au Canada. En effet, si l’on estime actuellement qu’il y a plus de 50 000 entreprises détenues par des Autochtones au Canada qui contribuent à hauteur de 30 milliards de dollars par an à l’économie du pays1, certains groupes respectés, comme l’Indigenomics Institute, jugent que cette économie pourrait bientôt atteindre les 100 milliards par an2.
Jon Davey croit lui aussi à ce potentiel, surtout au vu de la tendance grandissante chez les groupes autochtones à prendre part à l’investissement dans le cadre de projets importants de développement et d’infrastructure. « Par le passé, de nombreuses communautés autochtones ont signé des ententes sur les répercussions et les avantages avec des promoteurs privés ou avec des gouvernements, mais ce qu’on observe de nos jours, c’est une plus grande volonté du côté des groupes autochtones d’avoir le contrôle de ces grands projets qui touchent leurs terres et leurs peuples, ce qu’ils font souvent par le biais du financement par action. »
En outre, on remarque un grand dynamisme de la culture entrepreneuriale chez les communautés des Premières Nations, des Métis et des Inuits, ainsi qu’un nombre croissant de sociétés en commandite dans de nombreux secteurs allant de l’agriculture et de l’énergie à la technologie en passant par les services. Les principaux facteurs expliquant cette tendance sont les efforts de développement des affaires menés par des groupes tels que le Conseil canadien pour l’entreprise autochtone, l’incidence inattendue de la COVID-19 (qui a permis d’accélérer la croissance du commerce en ligne au Canada et à l’étranger), de même que l’intérêt grandissant du gouvernement pour le développement et la croissance économique des communautés autochtones.
Transformer la transmission du savoir en croissance
C’est avec fierté que Jon Davey parle de quelques transactions récentes des Services financiers à la clientèle autochtone, notamment d’un accord de financement signé avec une Première Nation de la Colombie-Britannique pour un grand parc commercial en location. Et bien qu’ils étaient conscients, lui et Will Pigott, directeur principal, Relations d’affaires, que ce projet reposait sur de nombreux partenaires externes et qu’il risquait de durer bien longtemps, ils ont tout de même rédigé une proposition détaillée de financement en plusieurs étapes, et ont ensuite expliqué au client potentiel toute la complexité du régime foncier et du processus de désignation.
Et même si la Bande avait dans un premier temps confié le mandat à une autre banque, il ne lui a fallu que quelques semaines, après avoir constaté la plus grande expertise de Jon Davey et de Will Pigott, pour changer d’avis et confier la responsabilité du financement à la Banque Scotia.
Pigott raconte à la façon dont ils ont repris ce contrat à une banque rivale.
N’importe quelle banque peut obtenir un contrat grâce à ses tarifs ou à son appétit pour le risque, mais c’est loin d’être n’importe laquelle qui peut expliquer les nuances du régime foncier autochtone ou la façon de créer le modèle de versement des revenus idéal qui permette d’avoir la meilleure trésorerie pour procéder au financement. Ce sont là certaines des considérations plus poussées dont j’ai parlé, et c’est ce que la Banque Scotia est prête à faire pour servir ses clients. »
Will Pigott rappelle l’importance pour lui de bâtir des relations avec les communautés autochtones et de toujours leur laisser quelque chose de positif.
« Nous faisons les choses différemment, car nous pensons être en mesure de servir les clients autochtones mieux que quiconque; nous savons composer avec les contraintes d’accès au capital qu’ils rencontrent. Nous cherchons également à innover pour combler des vides sur le marché avec des produits et des services spécialement conçus pour les clients autochtones », explique M. Davey.
L’économie autochtone au Canada recèle un véritable potentiel, conclut-il, un potentiel qui grandit. En étant à l’écoute, en diffusant nos savoirs et nos capacités d’innovation, nous pouvons vraiment comprendre ce que veulent les entreprises et les communautés autochtones et ainsi aider chacune d’entre elles à concrétiser ses objectifs pour les générations futures. »
Image:
Ningiukulu Teevee
Nuliaqup Nipinga, 2017
Crayon de couleur sur papier
58 cm x 76 cm