De tous les risques dont doivent tenir compte les chefs d’entreprise, c’est l’incidence de la volatilité des taux d’intérêt sur le remboursement de leurs emprunts à taux variable qui devrait s’inscrire en tête de liste. Pourtant, beaucoup d’entreprises de taille moyenne ne savent pas qu’elles pourraient atténuer ce risque et qu’elles devraient le faire avant que des hausses mettent fin au creux historique actuel.
Heureusement, la Banque Scotia propose des stratégies de couverture à la clientèle commerciale, qu’il s’agisse de fabricants, d’agriculteurs ou d’entreprises devant composer avec des marges serrées à la merci de la fluctuation des taux. Des conseillers travaillant à l’échelle locale démystifient les produits de couverture pour les clients qui hésitent à fixer le taux de leurs prêts ou qui ont besoin d’une solution rapide quand leurs priorités d’affaires changent.
N’attendez pas qu’il soit trop tard
« Les propriétaires d’entreprise se soucient des taux à la souscription du prêt, mais beaucoup ne pensent pas aux solutions de couverture pour atténuer ce stress », explique Scott Morrison, directeur général et chef, Groupe de produits dérivés commerciaux et Ventes, Marché des changes.
« En revanche, les meilleurs opérateurs en couverture explorent ce type de solution d’entrée de jeu. Nous aidons les clients à prévoir leurs flux de trésorerie des années à venir, à budgéter pour le remboursement du principal et des intérêts, puis à trouver des façons de stabiliser les coûts d’emprunt en fonction de ces résultats. »
« Beaucoup d’emprunteurs pensent qu’ils n’ont que deux choix – soit un taux fixe, soit un taux variable – mais nous utilisons des instruments des marchés financiers pour combiner ces deux options et fournir au client une solution des plus flexible. »
Mme Arnold conseille des clients du secteur agricole partout au Canada quant aux risques de taux d’intérêt et aux possibilités d’utiliser des techniques de couverture adaptées à leurs prêts et à leurs besoins.
Et les risques sont bien réels, fait remarquer Brittany Owens, première directrice, Groupe de produits dérivés commerciaux. « Prenons un client ayant contracté un prêt de 5 millions de dollars. Une hausse des taux de 1,5 % équivaudrait grosso modo à 75 000 $ en intérêts supplémentaires par année, ce qui peut gruger les bénéfices. »
Elle ajoute que la question résonne particulièrement à l’heure actuelle. « Nos économistes ont récemment prédit que la Banque du Canada pourrait revoir les taux à la hausse dès le troisième trimestre de 2022. Comme la hausse typique est de 25 points de base – et qu’historiquement, les taux augmentent six fois par cycle – il s’agit ici pour un prêt à taux variable d’une hausse potentielle de 150 points de base dans un avenir rapproché. »
Malheureusement, beaucoup d’entreprises hésitent, même devant la probabilité de fluctuations. Comme l’indique Mme Arnold : « Le dernier choc des taux d’intérêt remonte à presque un an, et beaucoup de gens se sont habitués aux taux variables faibles. Ils pensent qu’ils peuvent composer avec les taux actuels jusqu’aux prochaines fluctuations. Toutefois, si vous attendez, votre prêt à taux fixe finira probablement par vous coûter beaucoup plus cher à l’avenir. »
« Quand les médias font état d’une hausse des taux, il est déjà presque trop tard pour agir, puisque les facteurs de risque plus élevés se reflètent déjà sur les marchés », souligne M. Morrison. « Il est sage d’aller à contre-courant et de reconnaître que la faiblesse des taux n’est pas aléatoire, alors prenez une décision éclairée sans tarder. »
Finies, les conjectures
« Nos clients sont occupés à gérer leur entreprise, et ils n’ont peut-être pas le temps de penser aux fluctuations futures des taux d’intérêt », note Mme Arnold. « Toutefois, toute entreprise ayant contracté un emprunt, comme une facilité de crédit d’exploitation, un prêt à terme ou un crédit-bail, s’expose aux risques de taux d’intérêt, surtout dans le secteur agricole, où les marges sont serrées. » La première directrice explique que les fermes laitières doivent surveiller attentivement leurs frais d’intérêt, vu leurs revenus fixes dépendant des prix déterminés des quotas. Par conséquent, une hausse de leurs versements de prêt pourrait amputer les profits.
« Ce que nous faisons de plus important, c’est faire prendre conscience des risques aux clients », fait valoir Mme Owens. « Nous leur présentons l’évolution des marchés et les stratégies de couverture possibles. Par exemple, quand les clients apprennent qu’ils peuvent bénéficier sur cinq ans d’un taux plus faible que les taux variables prépandémiques de février 2020, beaucoup trouvent cette solution très avantageuse et décident d’y recourir et de couvrir une plus grande partie de leurs prêts, vu la faiblesse actuelle des taux d’intérêt. Nous aidons les clients à déterminer la stratégie de couverture optimale selon leurs besoins de financement à court et à long terme. »
Les représentants du Groupe de produits dérivés commerciaux de la Banque Scotia expliquent en détail les avantages des outils des marchés des capitaux, comme les swaps de taux d’intérêt et les options adaptées au prêt du client. Parmi eux figurent les produits de couverture, qui, contrairement aux prêts à taux fixe ordinaires, procurent une flexibilité, par exemple la transférabilité liée à d’autres prêts ou prêteurs et l’application de « frais de rupture » préférentiels si l’emprunteur décide de réduire le solde du prêt ou de revoir sa stratégie d’emprunt.
« Beaucoup de clients présument que la couverture des taux d’intérêt est réservée aux grandes entreprises », indique Mme Arnold.
« En fait, certains n’ont entendu parler que des fameux produits dérivés à risque élevé des investisseurs de Wall Street. Or ces produits sont très différents de ceux couramment utilisés dans la gestion des risques liés aux taux d’intérêt des prêts commerciaux et des risques de change. »
« Quand nous expliquons aux clients le mécanisme de couverture, ils n’en reviennent pas de bénéficier d’un taux fixe et sont ravis d’avoir l’esprit tranquille, sachant ce qu’ils devront payer pour les cinq ou dix prochaines années. »
Elle ajoute que son équipe encourage les clients à se doter d’une politique officielle de couverture des taux d’intérêt pour pouvoir prendre les futures décisions en toute connaissance de cause.
De son côté, Mme Owens souligne que la Banque Scotia jouit d’un avantage unique par rapport aux autres institutions proposant des produits dérivés aux entreprises de taille moyenne. « Nous fournissons ces solutions par l’intermédiaire de directeurs, Relations d’affaires, Services bancaires commerciaux locaux. Le client, qu’il soit à Moncton ou à Red Deer, peut donc travailler directement avec le banquier de confiance de sa région qu’il connaît depuis longtemps, un grand contraste avec les autres banques, où il pourrait devoir faire affaire avec un banquier de Bay Street. »
Mme Owens indique que les spécialistes des produits dérivés et du risque de change se déplacent souvent pour rencontrer les clients en personne avec le directeur, Relations d’affaires local.
« Nous accompagnons les clients tout au long du processus et leur accordons une grande attention toute l’année pour pouvoir trouver de nouvelles façons de structurer leur couverture selon les taux du moment. Durant la pandémie, nous avons beaucoup travaillé avec les clients pour restructurer optimalement leur couverture selon leurs besoins en ces temps sans précédent. »
Bien contents d’avoir agi au bon moment
Ceux qui doutent encore de l’importance de couvrir leurs taux d’intérêt devraient en parler à une entreprise qui l’a appris à ses dépens, ou à une autre qui se félicite d’avoir agi. M. Morrison donne l’exemple d’un grand fabricant qui fixe maintenant systématiquement le taux de chaque prêt. « Dans les années 1980, le tout premier prêt de cet entrepreneur était à taux variable. Quand les taux ont grimpé en flèche, il a dû vendre sa maison pour pouvoir continuer d’effectuer ses paiements. L’expérience l’a convaincu d’intégrer la couverture à ses pratiques de base, et l’entreprise est maintenant des plus prospères. »
Quant à Mme Arnold, elle se souvient d’un client reconnaissant que la Banque Scotia lui ait conseillé d’agir sans tarder quand il prévoyait d’augmenter le montant d’un prêt existant de cinq millions de dollars. « Le client voulait attendre quelques mois jusqu’au décaissement de la tranche restante pour pouvoir couvrir le montant total. Nous lui avons alors rappelé qu’il se pouvait que les taux fluctuent grandement en quelques mois seulement. Heureusement, il a décidé de fixer le taux pour une grande partie du prêt existant. Aujourd’hui, il est vraiment content de l’avoir fait, parce que le décaissement a été reporté et que les taux d’intérêt ont grimpé en flèche. Il ne cesse de nous remercier de l’avoir aidé à obtenir un très bon taux fixe pour la majorité du solde. De plus, il peut restructurer le swap en place pour intégrer le montant emprunté additionnel au moment du décaissement, ce qui ne complexifiera aucunement la structure de la couverture. »
M. Morrison est fasciné par l’évolution du marché des dernières années.
« Avant, ces outils financiers étaient réservés aux multinationales; maintenant, grâce aux capacités d’innovation concurrentielles, aux technologies et au perfectionnement constant des exploitants d’entreprise, une organisation ayant une dette d’environ 5 millions de dollars a elle aussi accès à ces produits. »
Que l’entreprise soit grande ou petite, il faut discuter cordialement avec le client de ses besoins, concluent les deux premières directrices.
« Ces entrepreneurs ont bâti des entreprises prospères, et il ne nous reste qu’à comprendre leurs objectifs, leurs perceptions du marché et leurs risques. Nous pouvons ensuite leur montrer comment la couverture des taux d’intérêt peut les aider à gérer ces risques, leur donner une marge de manœuvre pour la suite des choses et propulser leur entreprise vers de nouveaux sommets. »