Pour que la réconciliation des peuples autochtones et non autochtones soit réellement possible, les Canadiens doivent prendre conscience des événements fondateurs de leur pays et du fait que ces événements ont profité à certaines personnes et pas à d’autres.
«Le moment est venu de discuter franchement de notre histoire collective et notre cohabitation», avance Janice Makokis, avocate et formatrice ayant pris part aux travaux juridiques dans le cadre de la Commission de vérité et réconciliation du Canada. Elle participe au Forum des Nations Unies pour les questions autochtones et est conseillère juridique pour de nombreuses collectivités autochtones.
«Dans les cours que je donne, bon nombre de gens veulent parler de réconciliation, sans vraiment connaître leur histoire ou la vérité sur ce que nos peuples ont vécu. On peut difficilement parler de réconciliation si l’on ignore son passé.»
Makokis a participé à une webémission organisée par le groupe de ressources pour les employés Réseau Autochtones Scotia, à l’occasion de la Journée internationale des peuples autochtones du 21 juin.
Makokis, membre de la communauté Cree, a grandi sur une réserve et fréquentait une école à l’extérieur de celle-ci. Elle affirme que sa position se fonde sur les enseignements sur la signification des traités prodigués par sa tante, une gardienne du savoir garante des connaissances léguées par son arrière-grand-père et ses ancêtres depuis des millénaires, selon lesquelles les traités avaient été signés dans le but d’assurer la cohabitation respectueuse des peuples autochtones et non autochtones.
«Ces principes et ces lois sont en vigueur depuis longtemps et nos peuples croyaient qu’ils se devaient d’accueillir cordialement les visiteurs venus de l’océan et de leur enseigner les moyens qui assureraient une cohabitation paisible.»
«Mais la fondation du Canada et sa constitution de lois et de politiques ont créé un déséquilibre, favorisant un groupe au détriment de l’autre, résume-t-elle. La situation actuelle, les récits sombres que l’on entend à la télévision et les statistiques alarmantes découlent tous de ce débalancement. Sans compter qu’un de ces groupes ne peut plus vivre en respect avec ses traditions.»
Makokis souligne que seuls neuf des 94 appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada ont été mis en œuvre à ce jour et qu’il reste encore beaucoup de travail à faire. Elle demeure toutefois optimiste que le pays parviendra à passer outre aux profondes divisions existantes et met l’accent sur l’instinct de survie des peuples autochtones.
«J’ai décidé d’informer et d’éduquer les gens sur notre histoire collective afin de porter un regard nouveau sur le présent et sur l’avenir, confie-t-elle. Ne nous embourbons pas dans la haine, le racisme et les politiques axées sur la division. Nous avons l’occasion de changer l’avenir pour le bien de nos enfants. Réapprenons à nous écouter avec respect et attention, et échangeons nos connaissances comme le souhaitaient les premières ententes entre nos peuples.»
«En discutant de ces enjeux de notre nation, chacun d’entre nous est porteur de changement. Ce ne sont pas toujours des sujets réjouissants ni faciles à aborder, mais il est nécessaire d’aborder ces thèmes délicats.»
Au cours de la webémission, Jonathan Davey, premier directeur national, Services financiers aux autochtones, a affirmé que les peuples autochtones doivent pouvoir compter sur des institutions financières dignes de confiance, à mesure que leur économie progresse. La Banque Scotia travaille en étroite collaboration avec les collectivités autochtones depuis 1971, année où elle avait conclu un partenariat avec la tribu des Blood pour ouvrir une succursale sur ses terres à Stand Off, en Alberta. La Banque Scotia compte de nos jours plus de 20 centres de services bancaires à la clientèle autochtone répartis au Canada, dont quatre se trouvent sur des réserves.
«D’année en année, la Banque Scotia est de plus en plus reconnue comme un partenaire de confiance de la communauté autochtone, a déclaré M. Davey. Nous sommes à l’écoute des besoins de toutes les collectivités autochtones afin de mieux comprendre leurs visions pour les générations futures.»