Evergon, une icône culturelle au Canada, assure sa formidable présence en tant qu’artiste, enseignant et activiste. Tout au long de sa prestigieuse carrière, il a toujours été reconnu pour être à l’avant-garde de l’expérimentation dans le domaine de la photographie. En 1986, il a reçu du Conseil des arts du Canada le prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton pour ses oeuvres photographiques de grand format et en 1990, il a reçu le prix Arts et Technologies Petro Canada pour ses hologrammes.
Important précurseur de l’art contemporain homoérotique et figure emblématique des communautés homosexuelles en Amérique du Nord, les thèmes chers à Evergon ont été au cœur d’expositions d’envergure depuis le milieu des années 1970. En 1988, le Musée canadien de la photographie contemporaine a organisé une importante rétrospective de ses oeuvres intitulée Evergon 1971-1987, présentée au Musée national des beaux-arts du Canada avant de partir en tournée dans l’ensemble du pays et ailleurs dans le monde. En 1996, durant sa résidence de cinq mois dans le cadre du Bradford Photography Fellowship, Evergon a fait l’objet d’une rétrospective individuelle majeure au National Museum of Photography, Film & Television (Royaume-Uni), accompagnée du catalogue assorti à l’exposition, Evergon 1987-1997. Ses œuvres font partie de différentes collections publiques, dont celles du Musée canadien de la photographie contemporaine et du Musée national des beaux-arts du Canada, ainsi que de la Banque d’art du Conseil des arts du Canada, du Edmonton Art Gallery, du Agnes Etherington Art Gallery, à Kingston, du Musée d’art contemporain de Montréal, du Art Institute of Chicago, du Centre international de la photographie, à New York, du George Eastman House, à Rochester (NY), de la Collection internationale Polaroid, à Francfort (Allemagne), du Musée de l’Élysée, à Lausanne (Suisse), et du National Museum of Photography, Film and Television, à Bradford (Angleterre). Il est représenté au Canada par la Galerie Edward Day, à Toronto, la Galerie Trois Points, à Montréal, et la Galerie St-Laurent + Hill, à Ottawa.
L’engagement d’Evergon à l’égard de générations d’étudiants et l’influence qu’il a eue sur ces derniers témoigne de son impressionnant parcours dans le domaine de l’enseignement, notamment à l’Université d’Ottawa, à la Emily Carr School of Art, à Vancouver (C.-B.), à l’université Brock, à St. Catherines, au Ontario College of Art, à Toronto, à la School of the Art Institute of Chicago, à Chicago (IL), au Bradford and llkley Community College et au National Museum of Photography, Film and Television, à Bradford (Angleterre). Il a pris sa retraite de l’enseignement en 2015, après avoir été professeur associé de photographie à l’Université Concordia, à Montréal (Québec), depuis 1999.
Tout au long de sa carrière, Evergon n’a jamais cessé de défier les idées préconçues de «la norme». Louis Cummings et Alain Laframboise, dans leur texte pour l’ouvrage intitulé Ramboys, A Bookless Novel, insistent sur la réelle nécessité pour des artistes homosexuels afin de préserver une histoire et de mettre en place de nouvelles connaissances sur la question de l’homosexualité dans l’histoire, la littérature et les arts et ainsi présenter à cette minorité sa propre culture… et pour conscientiser la population au fait que les homosexuels ont assurément contribué au développement de la culture dominante. Les auteurs concluent que par son travail, l’artiste alimente un bouleversant désir pour le corps mâle, de même qu’il devient un porte-parole essentiel pour les définitions et les perceptions homosexuelles dans un monde où domine la peur. Evergon continue d’offrir à la culture sa diversité politique complexe, sa célébration de la vie, son humanité et son discours sexuel qui alimente la communauté homosexuelle et la culture dite dominante avec des témoignages fondamentaux d’une histoire des plus informelles.