Dans cet épisode, Chris McMartin reçoit Janine Rogan, auteure du livre The Pink Tax, dans le but d’engager une conversation interactive qui changera une fois pour toutes votre rapport avec l’argent. Janine expliquera comment la taxe rose est profondément ancrée dans notre société et défavorise les femmes financièrement, creusant ainsi davantage l’écart de richesse.
Sujets clés de cette conversation :
- L’importance des femmes dans la création de la richesse et l’atteinte d’une égalité économique
- Comment les femmes peuvent investir, négocier et prendre le contrôle de leurs finances pour créer de la richesse et avoir une incidence positive sur la société
- Le besoin de former une alliance, particulièrement avec les collègues masculins, afin de créer un milieu de travail inclusif et favorable pour les femmes
Ne manquez pas cet épisode dans lequel Janine parle de l’importance de l’apprentissage continu, de la défense de ses intérêts et de la création d’un réseau de soutien robuste pour réussir dans les domaines financier et entrepreneurial.
Vous écoutez la série de classes de maître de L’Initiative Femmes de la Banque Scotia. Je suis votre hôte, Chris McMartin, et je dirige L’initiative Femmes de la Banque Scotia pour les petites entreprises à l’échelle du Canada. Cette série présente plusieurs conversations inspirantes avec des femmes dirigeantes d’entreprises qui souhaitent partager leurs connaissances. Travaillons ensemble à surmonter les obstacles.
Merci beaucoup d’être avec nous aujourd’hui. Je suis ravie de vous présenter Janine Rogan, qui est avec nous aujourd’hui. Elle est l’auteure de The Pink Tax, que je suis impatiente de lire, ainsi que PDG et propriétaire de la Wealth Building Academy. Merci, Janine, de vous joindre à nous aujourd’hui.
Merci beaucoup de me recevoir. Je suis très enthousiaste à l’idée de cette conversation.
Excellent. Janine, j’ai toujours soutenu que personne ne peut nous présenter aussi bien que nous-même. Donc, Janine, je vais vous laisser la parole pour que vous puissiez vous présenter, nous parler de vous, de votre entreprise, et peut-être nous donner un bref aperçu de ce dont nous allons parler.
Avec plaisir! Je m’appelle Janine Rogan. J’habite à Calgary et j’ai grandi en Alberta. Je suis comptable professionnelle agréée. Pendant que j’accomplissais les démarches pour obtenir ma désignation, la dimension de la littératie financière a commencé à se concrétiser dans ma vie. Je travaille dans le domaine de la littératie financière depuis environ 12 ans, et ces dernières années, je me suis concentrée sur les femmes et l’incidence qu’elles ont sur la création de la richesse au sein de notre société. C’est ce qui m’a finalement amenée à écrire mon livre, The Pink Tax, et à consacrer tout mon temps à enseigner aux femmes comment investir et créer de la richesse afin d’atteindre finalement l’égalité économique dans notre société.
Excellent! Merci, Janine. Plongeons dans le livre que vous avez écrit, car je suis très enthousiaste à ce sujet. Son lancement officiel approche… Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur votre livre et sa parution, et où nous pouvons le trouver? Parlons-en.
Oui. J’ai commencé à écrire ce livre à huit mois de grossesse, et je me suis demandé à la blague si c’était vraiment une bonne idée. Mais nous étions au beau milieu de la pandémie, alors j’ai senti que c’était le bon moment et j’ai réellement commencé à écrire ce livre parce que je n’en pouvais plus que le champ de la littératie financière soit largement dominé par des hommes qui disaient aux femmes qu’elles n’avaient qu’à renoncer aux séances de magasinage, aux lattes et aux tartines à l’avocat afin de pouvoir acheter une maison ou créer de la richesse. Bien entendu, il est important de parler de budget et de gestion des dépenses, mais je voulais me pencher sur les inégalités et les injustices économiques auxquelles les femmes font face lorsqu’il s’agit de bâtir leur patrimoine. Je veux donc parler de tous les enseignements que les femmes reçoivent, de leur enfance jusqu’aux discussions avec leurs conseillers financiers, leur conjoint, leurs collègues, et même dans le cadre de négociations et de placements. Il s’agit donc d’un mélange de microéconomie et de macroéconomie, formant ainsi un tableau plus complet sur les raisons pour lesquelles les femmes accumulent moins de richesse, reçoivent une rémunération inférieure, et en fin de compte, disposent d’un pouvoir financier moindre dans le monde.
C’est génial. Voilà. Alors, donnez-nous un avant-goût. Faites-nous part de vos deux sujets les plus marquants parmi ceux abordés dans ce livre. Puis, expliquez-nous pourquoi nous devrions nous précipiter pour le lire.
En fait, je trouve qu’il y a plusieurs sujets pertinents.
Évidemment, il y en a beaucoup plus que deux.
Je pense que, du point de vue individuel, il y a beaucoup à faire, à commencer par l’apprentissage des placements, parce que j’estime que la création de la richesse est cruciale. Puis il y a la négociation du point de vue individuel, qui est un autre aspect majeur. Notre capacité d’influer sur les changements au sein des entreprises, et également à l’échelle mondiale, revêt une grande importance lorsqu’on considère le pouvoir des entreprises et des dirigeants. Le choix des personnes pour lesquelles on vote et les politiques instaurées, comme la garde d’enfants universelle, abordable et accessible, sont cruciaux pour maintenir les femmes dans le marché du travail. Cela conduira éventuellement à une plus grande égalité économique et à des comptes bancaires plus équilibrés. Alors, du point de vue individuel, il y a beaucoup de choses à considérer. Je dis toujours que les deux principaux aspects sont les placements pour bâtir votre richesse et, en fin de compte, la négociation. Cela vous permet de mettre cette richesse à profit, que ce soit en investissant, en soutenant des petites entreprises, voire en devenant un investisseur providentiel qui soutient exclusivement des entreprises menées par des femmes ou des personnes de groupes minoritaires. Lorsque vous détenez ce pouvoir financier, vous avez la possibilité de façonner votre influence sur le monde grâce à vos ressources.
Fantastique! En fait, ce concept n’est pas nouveau, et l’information n’est pas récente, mais votre livre apporte une perspective nouvelle. Dites-nous ce qui le rend unique. Expliquez-nous en quoi il se différencie assurément de ce que nous avons déjà entendu ou lu par le passé. Présentez les aspects qui le distinguent de manière significative.
Bien sûr. Traditionnellement, les livres sur les finances personnelles destinés aux femmes étaient axés sur certains aspects, tels que l’épargne et la gestion des dépenses, qui ne prenaient pas en compte les facteurs qui influent sur la société. Donc, en considérant l’écart de richesse, nous constatons que les femmes, plus précisément les femmes blanches, ne détiennent que 30 % de la richesse mondiale. En analysant les raisons derrière cette constatation, nous pouvons cibler l’écart salarial. Ainsi, nous sommes conscients qu’il y a un écart salarial, et des répercussions. Par ailleurs, la taxe rose, qui est le titre du livre, s’étend bien au-delà de sa désignation initiale, qui se définissait par la différence de tarification entre deux articles en fonction du genre, notamment les rasoirs, le shampoing et autres articles de ce genre. Les femmes gagnent moins, ce qui les oblige à dépenser davantage à cause de la taxe rose, réduisant ainsi leur capacité à épargner et placer, et, par conséquent, à accumuler de la richesse. Ces problèmes sont complexes et comportent de multiples aspects. Il est nécessaire de dénouer ces différentes facettes pour comprendre les enjeux dans notre société et effectuer des changements significatifs.
Qu’est-ce qui vous a poussée à écrire ce livre? Vous avez mentionné la pandémie, alors que vous étiez enceinte de huit mois. Et vous croyiez que ce n’était peut-être pas le bon moment, mais je pense qu’il s’agissait plutôt du moment idéal. En fin de compte, qu’est-ce qui a motivé votre décision de publier ce livre?
Je crois que je me suis lassée de tous ces conseils éculés, puis j’ai ressenti le besoin de partager mes idées. Ayant travaillé dans ce domaine pendant de nombreuses années, je me suis demandé si un livre serait suffisant, ou s’il en faudrait deux. Au cours des discussions avec les intervenants, on pensait initialement à un livre sur les finances personnelles et un livre sur les femmes, puis il m’est apparu évident que les deux sujets étaient intrinsèquement liés et devaient être abordés ensemble. Ce livre représente donc une occasion de sensibilisation et vise à susciter des discussions essentielles sur l’égalité économique.
Absolument, et je sais que votre livre est certainement axé sur une conversation entre adultes. En tant que mère d’une fille, pourriez-vous donner quelques conseils sur le moment où il faut commencer à avoir ces conversations avec les jeunes?
Eh bien, je pense que ces conversations peuvent commencer à avoir lieu. Évidemment, chaque conversation doit être adaptée à l’âge de l’enfant. Vous ne parlerez pas à un enfant de trois ans de l’écart de richesse, par exemple. Cependant, je crois qu’aborder des sujets tels que les différents métiers et rôles, et où nous voyons traditionnellement les femmes, peut être fait de manière ludique. Les films sont un excellent moyen d’avoir des conversations avec de jeunes enfants sur les rôles que les hommes et les femmes jouent et sur leur définition. Nous savons, par exemple, que les métiers d’enseignante et d’infirmière sont principalement occupés par des femmes. Ainsi, une approche appropriée consisterait à aborder ces sujets à l’école avec des enfants d’âge scolaire, en expliquant que les hommes peuvent être des soignants et que les femmes peuvent occuper des postes de direction. Puis, à mesure que les enfants grandissent et deviennent des adolescents ou de jeunes adultes, les conversations sur la transparence salariale, les coûts et tous les aspects qui touchent les femmes sont d’une importance cruciale.
Bien d’accord. C’est un excellent conseil. Abordons maintenant la discussion sous un angle plus spécifique pour les entrepreneures et dirigeantes qui participent à l’appel aujourd’hui. En quoi la taxe rose frappe-t-elle particulièrement les femmes qui dirigent des entreprises dans leur secteur?
Nous savons que du point de vue du financement par capital-risque, seulement environ de 2 % à 3 % des entreprises dirigées par des femmes obtiennent un financement par des investisseurs en capital-risque, ce qui est déplorable. Dès que l’on ajoute un niveau d’intersectionnalité, que ce soit en termes de race, d’orientation sexuelle ou d’appartenance à une communauté autochtone, la situation s’aggrave. Nous savons que les femmes, surtout celles qui présentent une certaine intersectionnalité, ne reçoivent pas de financement. C’est une discussion cruciale. C’est l’une des raisons pour lesquelles je plaide autant en faveur de la création de la richesse chez les femmes, afin qu’elles puissent ensuite décider d’investir dans ces entreprises. Toute la société doit évoluer quant à la manière dont nous finançons certains types d’entreprises, mais cela ne se produira pas du jour au lendemain. D’un point de vue individuel, je pense que c’est très important. Je soulignerais également que les femmes, surtout lorsqu’elles dirigent leur propre entreprise, ont tendance à se sous-payer ou à ne pas se payer du tout en tant qu’entrepreneures. Je pense que nous nous desservons en agissant ainsi, car si un homme dirigeait une entreprise et recherchait un financement par capital-risque, vous pouvez être sûre que son salaire à six chiffres figurerait à son bilan pour attirer les investisseurs à son entreprise. Il est essentiel que les femmes se rémunèrent à la hauteur de leur valeur réelle, plutôt que de se conformer aux normes imposées par la société. Cela revêt une grande importance dans la gestion de nos propres entreprises.
Super! C’est très perspicace. Quels conseils concrets donneriez-vous à une entrepreneure qui lance une nouvelle entreprise, en une ou deux étapes tangibles? Quels seraient vos conseils et vos astuces?
Oui, j’adore la méthode élaborée dans l’ouvrage Profit First de Mike Michalowicz pour les nouvelles entreprises. Je suis comptable, donc je suis un peu un intello en la matière, mais en termes simples cette méthode décompose les revenus et prévoit spécifiquement un salaire pour la propriétaire de l’entreprise. Et je pense que dès le premier jour, c’est très important parce qu’il faut ensuite analyser les dépenses d’exploitation, qui constituent en quelque sorte une catégorie à part entière, et s’assurer que l’on peut gérer son entreprise de manière rationnelle pour, en fin de compte, se rémunérer soi-même. Je pense que c’est très important. Et puis je pense, qu’il faut évidemment réaliser une étude de marché, mais ne craignez pas de demander le juste prix, parce que nous devons nous assurer que ce que nous exigeons soit à la hauteur de ce que les hommes dirigeants d’entreprises demandent. Nous devons établir les prix en fonction du marché, et sans nous en excuser. Nous devons prendre en compte nos connaissances, notre labeur et nos produits, ainsi que le temps et les efforts consacrés, pas seulement sur une base horaire. En effet, si vous êtes dans le domaine depuis 10 ans, les gens ne devraient pas seulement payer pour une heure de votre temps, ils devraient payer pour les 10 années d’expertise accumulées. Je dirais donc qu’il faut faire valoir sa valeur, puis organiser ses finances et s’assurer de se payer soi-même.
C’est un excellent conseil. Lorsque vous parlez de mettre de l’ordre dans vos finances, pourriez-vous approfondir un peu et nous donner quelques étapes concrètes pour savoir par où commencer? Donc, je suis entrepreneure et je gère mon entreprise avec les pieds biens sur terre. Qu’est-ce qu’on entend par mettre de l’ordre dans mes finances dans ma situation? Quelles sont vos suggestions?
Eh oui! Je vais donc revenir à la méthode du profit d’abord, simplement parce qu’elle est très simple à mettre en place pour les nouvelles entrepreneures. C’est comme si vous ouvriez cinq comptes bancaires, trois ou quatre comptes d’épargne sur un compte courant où sont versés tous les revenus, et que vous alliez chaque mois répartir les revenus que vous avez gagnés entre vos dépenses d’exploitation, ce que vous vous payez, et ce que vous mettez de côté pour les impôts. Vous pouvez consulter le livre sur Google, il y a de nombreuses feuilles de travail en ligne. Vous n’avez pas nécessairement besoin de lire tout le livre, mais il vous indique des pourcentages sur le montant que vous devriez affecter à la gestion de votre entreprise, que ce soit avec un budget de moins de 1 000 000 $ ou encore de 5 000 000 $. Combien devriez-vous viser? Et cela ne veut pas dire que c’est la solution miracle. Évidemment, chaque entreprise est différente, mais c’est une excellente façon de commencer à réfléchir à la manière dont nous nous assurons de nous payer et de gérer une entreprise efficace, afin de ne pas dépenser trop sur les frais généraux. À ce sujet, si vous constatez que vous dépensez beaucoup chaque mois pour des services utilisés par votre entreprise, il pourrait être temps d’examiner également combien vous dépensez et si ces abonnements vous aident réellement à maximiser vos capacités. Pouvez-vous négocier le prix de ces services? Est-il possible de les mettre en pause pour le moment et de les reconsidérer ultérieurement si vous n’en avez pas réellement besoin? Il y a de nombreuses façons de réduire les coûts, ce que de nombreuses entreprises font, surtout dans un contexte postpandémique, où il y a moins de financement et moins de parrainage d’entreprises. Je dirais que ce sont d’excellents moyens pour commencer. Ensuite, je recommande vivement de rester activement au fait de vos finances. Vous pouvez externaliser la comptabilité, mais vous devez toujours savoir ce qui se passe dans votre entreprise. Vous devez savoir combien d’argent votre entreprise génère. Vous devez savoir si vos produits ou services vous rapportent de l’argent, ou s’ils vous coûtent plus cher que leur valeur réelle, car il pourrait alors être temps d’envisager de supprimer ces produits. Je pense qu’il est très important pour les entrepreneures de comprendre leur entreprise. Comme je l’ai dit, vous n’avez pas nécessairement besoin de savoir comment faire la comptabilité, mais vous devez connaître vos chiffres. Ainsi, si vous recherchez du financement, un prêt ou si vous cherchez à développer votre entreprise, vous aurez la capacité d’avoir ces discussions et de savoir que vous dirigez une entreprise rentable.
J’apprécie le fait que vous ayez mentionné qu’il est acceptable de déléguer certaines tâches, telles que l’embauche d’un comptable. À la création de votre entreprise, est-ce que certains membres de votre équipe, conseillers ou réseaux vous ont été particulièrement utiles? Nul besoin de mentionner leur nom, mais quels sont les experts qui ont été vraiment nécessaires à votre réussite? Et quels sont les services dont vous auriez pu faire l’économie, comme vous l’avez souligné précédemment?
Je suis comptable et mes parents le sont aussi, je n’ai donc pas vraiment eu besoin d’aide pour la comptabilité. Mon mari est également comptable. Nous aimons que tout reste dans la famille, nous n’avions donc pas vraiment besoin d’aide à ce chapitre. J’ai également travaillé dans le domaine de la fiscalité des entreprises. Je sais donc comment déposer une déclaration de revenus d’entreprise. Ce sont deux tâches que la plupart des gens doivent impartir. Mais pour moi, c’est un peu du côté des médias sociaux que j’ai besoin d’aide, notamment pour la conception. Je ne suis pas très douée sur ce plan, et le fait d’avoir quelqu’un pour m’aider à définir les couleurs de la marque afin qu’elles soient cohérentes m’a beaucoup aidée. Le fait d’avoir un coach en vente m’a été d’une aide inestimable pour m’encourager, me pousser et me faire réfléchir à la manière dont je procède aux ventes et au langage que j’utilise. J’ai été élevée dans le monde de la comptabilité, où tout est très direct, sans fioritures, et ce n’est pas ainsi que l’on vend aux gens. On vend par l’émotion. C’était quelque chose que j’ai dû désapprendre, et cela pourrait être le contraire pour vous selon vos antécédents. Vous avez peut-être grandi en étant capable de faire de la conception et vous n’avez donc pas besoin d’aide à ce chapitre. En plus de cela, je recommande toujours aux gens d’avoir un conseil d’administration personnel, que vous œuvriez dans les affaires ou au sein d’une entreprise. Donc, des personnes en qui vous avez vraiment confiance et dont vous prenez les recommandations très au sérieux. Nous ne voulons pas prendre l’avis de personnes peu connaissantes qui ne sont pas des initiés et qui ont tendance à semer la négativité. Nous avons besoin de personnes fiables afin d’obtenir une rétroaction franche, et ces personnes peuvent être issues de différents secteurs d’activité. Il peut s’agir de personnes que vous avez croisées dans votre vie, et que vous n’avez même pas besoin de solliciter pour les intégrer à votre conseil d’administration personnel. Il s’agit simplement de personnes en qui vous avez confiance, soit des personnes que vous n’hésiteriez pas à appeler si quelque chose tourne mal dans votre entreprise ou si vous faites face à une décision difficile. Je pense donc qu’il est crucial de choisir soigneusement vos compagnons de route lorsque vous développez votre entreprise ou que vous avancez dans votre carrière professionnelle.
Bien sûr. J’apprécie que vous ayez commencé par repérer vos forces, déterminant ainsi dans quel domaine vous excellez. Comme vous l’avez souligné, cela variera d’une personne à l’autre. Cependant, vous comblez ces lacunes en faisant appel à d’autres experts. J’aime cette prise de conscience de soi, où vous déterminez vos points forts au sein de votre équipe, puis faites appel à d’autres experts. C’est excellent. Veuillez m’excuser, Janine, nous avons reçu une question dans les commentaires. La voici : pourriez-vous répéter le nom du livre que vous avez recommandé?
Oh oui, il s’agit de Profit First, de Mike Michalowicz.
Parfait. Merci.
Il suffit de le chercher sur Google. Il y a plusieurs fiches de travail et autres ressources. Il est très utile pour les dirigeantes de petites entreprises.
Super! Merci pour ces renseignements. Je vous suis reconnaissante.
Nous parlons souvent de L’initiative Femmes de la Banque Scotia. Et donc, nous parlons de nos conseillers, car ils sont vraiment extraordinaires dans leurs interactions avec nos clientes et les dirigeantes de petites entreprises, et nous aimons dire que nous voulons faire partie de leur équipe. Cela nous ramène à ce dont vous parliez, à savoir la constitution d’une équipe et, si vous n’êtes pas une experte en matière de services bancaires, vous pouvez faire appel à une personne qui l’est pour vous aider. L’autre point que je tiens à souligner est qu’ils peuvent parfois vous orienter vers d’autres professionnels dont vous pourriez avoir besoin. Bien entendu, nos conseillers bancaires, bien qu’ils soient des experts en matière de services bancaires aux petites entreprises, ne sont pas des experts fiscaux, comptables ou légaux. Cependant, ils peuvent connaître des professionnels dans votre collectivité avec lesquels ils travaillent et qu’ils pourraient vous recommander si vous n’avez pas encore de réseau établi. Il est donc également important de discuter avec ceux et celles en qui vous avez confiance, comme vous l’avez souligné, afin de vous bâtir un cercle de confiance, puis de vous adresser à ces personnes pour élargir votre réseau.
Absolument! Et… Vous savez, c’est l’une des choses les plus importantes, y compris dans le monde de l’entreprise et notamment lors de la recherche d’un nouvel emploi. Cette notion s’étend même à l’entrepreneuriat. C’est l’essence même de l’entrepreneuriat, jour après jour. Vous pourriez ne pas avoir la qualification recherchée. Et j’ai toujours abordé la question en me disant que je ne connaissais peut-être pas la réponse ou que je ne savais peut-être pas comment faire. Mais je sais que je suis assez intelligente et débrouillarde pour pouvoir aborder quelqu’un d’autre en qui j’ai confiance et dire : « Hé, pourriez-vous me présenter un bon comptable ou une personne qui sait comment configurer l’arrière-plan d’un site Web? ». Parce que je n’ai peut-être pas les compétences ou les aptitudes nécessaires pour le faire moi-même.
Effectivement.
Ça a toujours été mon approche, car je n’ai pas besoin de tout savoir. J’ai juste besoin d’avoir suffisamment confiance en moi pour demander de l’aide à quelqu’un d’autre. Et je pense qu’en tant que femmes, nous faisons vraiment du bon travail dans ce domaine. Alors, j’invite simplement les entrepreneures et quiconque évolue dans le monde corporatif à ne pas hésiter à obtenir l’assistance de personnes de confiance qui sauront à qui vous présenter, vous apprendre à faire quelque chose de nouveau ou simplement vous orienter dans la bonne direction.
Absolument! À vos débuts en tant qu’entrepreneure, lorsque vous constituiez le cercle de conseillers dont vous parliez précédemment, avez-vous pris des initiatives particulières, assisté à des événements spécifiques ou employé des stratégies pour élargir votre réseau? Auriez-vous des recommandations pour les personnes qui se lancent dans cette aventure?
Oui, je suis une fervente adepte du réseautage en personne. Étant extravertie, cela me correspond bien. Il est crucial de trouver des groupes de femmes au sein de vos réseaux locaux. Je suis membre de quelques-uns depuis plusieurs années, comme les Jeunes Femmes en Affaires, qui ont des sections dans tout le Canada. Il y a aussi W North, orienté plutôt vers le milieu professionnel, mais qui soutient également les entrepreneures. Eh bien, il y a une multitude de ces groupes dans chaque ville, et je pense que participer à certains d’entre eux est très bénéfique.
Juste une petite mention pour L’initiative Femmes de la Banque Scotia. Voilà.
Pas totalement. Je veux dire, si, si vous n’en faites pas déjà partie, absolument. Mais je pensais aussi à ACE Collective, qui se concentre sur les entrepreneures. Lorsque vous trouvez ces groupes de personnes, cela crée une sorte de camaraderie, mais offre également la possibilité de féliciter quelqu’un pour son travail, par exemple : « Hé, j’ai vraiment apprécié ce que vous avez fait avec votre site Web. Qui l’a conçu pour vous? » Vous voyez? En tant que femmes, il est important de nous impliquer activement dans la collectivité et de nous entraider. J’aime contribuer à la réussite d’autres femmes, que ce soit en investissant dans leur entreprise, en utilisant leurs services, ou même en échangeant des compétences si nous sommes au début de notre parcours. Par exemple, je pourrais offrir mes compétences en finances en échange d’une assistance pour mon site Web. Trouver des femmes inspirantes dans son réseau, les soutenir et pouvoir compter sur elles est un excellent moyen de se constituer une communauté solide. Comme je l’ai mentionné, il existe de nombreux groupes de femmes; il suffit de trouver celui qui correspond le mieux à vos besoins.
Absolument! Je pense que c’est un très bon conseil. Au cours de votre carrière d’entrepreneure, vous avez fondé la Wealth Building Academy et vous êtes manifestement une experte dans ce domaine. Et veuillez me corriger si je me trompe, mais je pense que ceci est votre premier livre. Donc, je ne pense pas que vous étiez une auteure professionnelle, vous savez, lorsque vous avez commencé ce parcours. Qu’est-ce qui vous a fait changer d’orientation quelles difficultés avez-vous rencontrées?
En fait, je suis écrivaine depuis environ 10 ans. Pendant mes études universitaires, j’ai lancé un blogue, qui a évolué en écriture pour plusieurs institutions financières sur des sujets liés à l’argent alors que je faisais mes débuts dans le monde professionnel. J’ai donc toujours écrit des articles et des billets de blogue. Je dirais donc que la partie rédactionnelle n’a pas été très difficile parce que je savais ce que je voulais dire et que j’écris assez rapidement et de manière concise. En revanche, le processus d’édition a représenté un défi pour moi, mais j’ai veillé à ce que l’éditrice avec laquelle je travaillais partage réellement ma mission et ma vision pour le livre. Il s’agit d’une petite maison d’édition basée à Vancouver, dirigée par deux femmes. Elles adhèrent pleinement à ma vision et à ma mission. Une fois de plus, quel que soit le projet que vous entreprenez, que vous lanciez une conférence ou tout autre projet avec votre entreprise, il est crucial de trouver des personnes qui vous soutiennent, qui parleront de vous en votre absence et qui feront activement votre promotion parce qu’elles admirent votre travail. Ce sont ces personnes que vous souhaitez avoir dans votre cercle. Je m’égare un peu par rapport à la difficulté d’écrire un livre. C’est beaucoup de travail, mais je pense que cela en vaut vraiment la peine, car jusqu’à présent, les réactions sont très positives. Je sais que le livre sera publié dans un peu plus de deux semaines. Je suis scotchée à mon calendrier.
C’est tellement proche. En fait, j’apprécie que vous ayez ramené ce point parce que j’adore notre conversation sur ce sujet. Il semble que l’on en revienne toujours à l’importance de la communauté, du réseau et du cercle de conseillers. J’aime que l’on en revienne toujours à cela et qu’on souligne ainsi l’importance de la collaboration. C’est formidable que cette idée revienne régulièrement.
La première chose que j’ai faite lorsque j’étais à la recherche d’un éditeur a été de parler à deux femmes de mon entourage, l’une ayant choisi une maison d’édition très traditionnelle, Harper Collins, et l’autre ayant opté pour l’auto-édition. Et je leur ai simplement demandé si elles avaient le temps de prendre un café ou de discuter virtuellement, parce que j’avais quelques questions à leur poser. Et je dirais que la plupart des personnes, surtout les femmes qui ont un peu d’avance sur vous par rapport à là où vous espérez vous rendre, sont plus qu’heureuses de s’entretenir avec vous pour vous faire part des connaissances qu’elles ont acquises. En l’occurrence, l’une des femmes qui m’ont aidée est comptable. Donc, nous parlons constamment de chiffres, jusqu’aux menus détails sur l’avance que l’on peut s’attendre à recevoir d’une maison d’édition. Et je pense que ces conversations sont très importantes. Si vous abordez une situation avec une certaine perspective, mais que vous ne disposez pas des données ni des connaissances nécessaires, vous pourriez être sous-estimée ou ne pas être considérée selon votre juste valeur. Donc, encore une fois, je suggérerais que si vous avez un objectif en tête, cherchez quelqu’un qui a déjà fait ce parcours pour vous accompagner. La plupart des gens sont ouverts à l’idée de prendre un café avec vous pour vous aider.
J’adore ça. Donc, vous avez évoqué la recherche de mentorat. Y a-t-il eu des mentors particuliers qui ont joué un rôle important, que ce soit au début de votre parcours ou depuis que vous êtes entrepreneure? Y a-t-il des mentors à qui vous devez votre réussite?
J’ai eu beaucoup de mentors et très peu d’entre eux sont provenus des entreprises pour lesquelles j’ai travaillé. Il y en a eu une, mais je me suis toujours tournée vers des femmes entrepreneures qui avaient des projets inspirants et des réussites remarquables. Une femme qui est intervenue au cours d’une conférence lorsque j’étais à l’université a complètement bouleversé la vision que je me faisais du métier de comptable traditionnel. Je pense qu’elle a compris que je n’allais jamais rester assise à mon bureau pendant 15 heures par jour à faire des calculs. Et cela ne veut pas dire que… Je veux dire… Dieu merci pour ces comptables, parce que je n’étais pas faite pour ça. Je l’ai fait pendant quelques années, puis j’ai dû changer d’orientation. Donc, elle s’appelle Courtney. Elle a vraiment changé ma perception de ce à quoi ma vie pourrait ressembler. Avant, j’avais l’habitude de planifier sur 8 ans, en prévoyant que j’allais obtenir ma certification, et devenir directrice principale, puis associée, et ainsi de suite. Je pense qu’elle a perçu en moi la capacité de réaliser ces objectifs, bien sûr, mais elle savait aussi que cela ne me comblerait pas et ne me rendrait pas épanouie et heureuse.
Bien. Vous voyez? Assumez-vous actuellement un rôle de mentore pour d’autres? Est-ce quelque chose que vous aimez faire, et pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet?
Bien sûr. En fait, c’était assez difficile pendant la pandémie. Et je pense que nous en avons tous marre des appels Zoom. Je sais qu’ils offrent de nombreuses possibilités, mais pour les tête à tête, je préfère certainement rencontrer les gens en personne. Cela dit, j’ai encadré de nombreuses personnes, notamment des personnes qui ont suivi le programme de comptable professionnel agréé et des récents diplômés. Certains ont croisé ma route au fil du temps, tandis que d’autres m’ont trouvée lors de ma participation à des conférences ou à des événements similaires. Si le courant passe, je suis toujours ravie de partager mes connaissances, que ce soit de manière informelle via Instagram, en répondant à des questions par message vocal, ou en ayant une conversation autour d’un repas pour discuter carrière. Je suis toujours heureuse d’aider les gens, car les autres ont été tellement généreux envers moi de par les occasions, les conversations et les renseignements offerts.
Je pense qu’il est formidable que ce soit votre façon de rendre la pareille aux autres et je peux vraiment en témoigner. Lorsque nous avons pris contact, vous étiez très ouverte à aider les entrepreneures. Vous avez apporté une aide précieuse à certains intervenants de nos programmes sur le campus pour qu’ils puissent communiquer avec des stagiaires. Et vous êtes toujours disponible. Je l’apprécie beaucoup. Et j’aime aussi votre volonté de « donner au suivant ». C’est formidable. Alors, je vais un peu changer de sujet. Nous avons reçu quelques questions de personnes inscrites qui se demandent comment aborder les placements, que vous soyez entrepreneure ou que vous progressiez dans le monde corporatif en tant que dirigeante. Dans les deux cas, vous êtes à ce stade où vous envisagez de vous lancer dans les placements et vous ne savez pas par où commencer. Pourriez-vous nous guider avec quelques suggestions à savoir par où commencer et à quoi nous attendre?
Bien sûr! Je tiens toujours à souligner qu’il peut être extrêmement intimidant de se lancer dans quelque chose qui n’est pas enseigné à l’école, car le langage utilisé dans le domaine financier peut sembler totalement différent. En tant que CPA, j’ai observé, tout en suivant le programme de CPA et en travaillant dans un cabinet, que certaines personnes savaient comment gérer les impôts d’entreprises multimillionnaires, voire aider ces entreprises à devenir cotées en bourse, mais elles ne savaient pas comment placer de l’argent dans leur CELI. Et cela n’est pas une critique à leur égard. C’est un sujet qui me tient vraiment à cœur, à savoir que nous ne sommes pas suffisamment éduqués à ce sujet à l’école, et il est impératif de commencer à intégrer ces connaissances dans nos programmes éducatifs. CP Alberta fait d’ailleurs un excellent travail. J’y suis impliquée, donc je ne peux que l’espérer.
Super!
Avant que je quitte cette terre, j’espère que ce sera enseigné dans les écoles, et idéalement bien avant cela. Lorsque mon fils sera à l’école, j’espère que cela fera partie du programme scolaire. Cependant, je tiens à souligner que ce sujet peut paraître très difficile d’approche. Donc, j’explique toujours aux gens qu’il ne s’agit que d’apprendre à bien faire une seule chose à la fois. Et ce que je veux dire par là, c’est qu’il faut le faire.
J’adore. Faites une chose correctement à la fois.
Nul besoin de faire 12 choses en un mois, il ne suffit que d’en choisir une. Et si vous choisissez une chose chaque mois, vous aurez accompli 12 choses d’ici la fin de l’année, et vos finances seront dans une meilleure situation qu’auparavant, ce qui est fantastique. La première étape consiste donc à comprendre qu’il faut agir. De nombreuses études montrent que les femmes ont tendance à conserver leur argent en liquidités, ce qui, comme nous le savons avec les temps inflationnistes actuels, ne leur rapporte pas beaucoup et ne les aide pas à accumuler de la richesse. Si l’on pense à ce dont on a besoin pour prendre sa retraite, quelques millions de dollars sont ce que les experts estiment nécessaires de nos jours. Il faudrait beaucoup de temps pour gagner et épargner une telle somme. Les placements sont donc en quelque sorte – je ne veux pas dire un raccourci parce qu’il s’agit d’une solution à long terme –, mais le moyen d’y parvenir. La première étape consiste à comprendre que vous devez agir, puis la deuxième étape consiste à agir. Vous pouvez commencer à faire des placements avec aussi peu que 25 $ et en faire une habitude tout en apprenant, car 25 $ ne va pas vous ruiner à la fin de la journée. Si vous placez 25 $ par mois, vous pouvez éventuellement augmenter ce montant à 50 $ à mesure que vous prenez de l’assurance, et vous pouvez utiliser des services. De nombreuses banques proposent des robo-conseillers ou des portefeuilles prédéfinis que vous pouvez utiliser. Je sais que de nombreuses institutions financières en proposent désormais. Vous pouvez le faire vous-même ou consulter un conseiller financier. Il y a plusieurs options, mais la meilleure chose que vous puissiez faire est de commencer. Ensuite, vous progresserez. Je ne sais pas tout non plus, donc continuez à lire des livres, à suivre des cours, à poser des questions, à parler aux gens.
Continuez à apprendre, quoi.
Oui, vous savez, l’apprentissage continu tout au long de la vie est quelque chose que je prône fortement et je pense que, quoi qu’il en soit, nous allons tous devoir continuer à le faire.
Absolument! L’une des personnes participantes nous a posé la question suivante : effectuez-vous vos placements en tant qu’entreprise ou en tant que particulier?
Actuellement, j’effectue mes placements en tant que particulier pour un certain nombre de raisons, et j’estime que la façon de faire peut varier selon la situation de chacun. Cela étant dit, il y a également des implications fiscales à prendre en compte, qui sont évidemment propres à chaque personne et à chaque entreprise. Selon la nature et le montant de vos placements, il peut être recommandé de consulter un conseiller fiscal. En effet, si vous atteignez un certain seuil au sein de votre entreprise, des impôts punitifs peuvent s’appliquer aux placements. Il faut donc en tenir compte. Il n’est pas nécessaire de tout savoir, mais c’est à ce moment-là qu’il serait utile de parler à un spécialiste de la fiscalité. Pour l’instant, j’investis à titre personnel, mais j’espère que dans les prochaines années, nous pourrons commencer à investir et à créer des richesses au sein de mon entreprise également.
Merci. C’est très bon à savoir. Et nous en revenons toujours à l’importance d’avoir un réseau de spécialistes et j’adore cela parce que c’est tellement vrai. C’est fascinant, j’ai adoré travailler avec des entrepreneures au cours des 10 dernières années et quand on me demande pourquoi, j’ai toujours répondu que c’est parce que c’est tellement individualisé. Chaque entrepreneure a une expérience et un parcours bien à elle. Il est donc évident qu’il n’y a personne qui puisse dire qu’il n’y a qu’une seule bonne façon de faire, qu’une seule bonne voie, ou qu’une seule bonne réponse, et j’aime cela. En lisant votre livre, j’ai eu un avant-goût de cela. J’ai remarqué que vous ne cherchiez pas à dicter une seule et unique voie à suivre. Vous évoquiez plutôt les éléments à prendre en considération, ainsi que les étapes à suivre pour obtenir les renseignements nécessaires. J’adore cela, mais c’est tellement individualisé.
Et je pense que mon problème général avec la plupart des gens dans la société est que tout le monde veut des réponses simples. Et j’ai constaté dans mon parcours de vie que la plupart des choses ne sont pas en noir ou blanc. Nous nous situons tous quelque part sur un spectre. Une autre question que l’on m’a posée est la suivante : dois-je rembourser mes dettes ou investir? Et là encore, cela dépend. Je pense qu’il peut y avoir un mélange des deux. Deux choses peuvent être vraies simultanément. Cependant, vous avez également le droit de changer d’avis si quelque chose ne produit pas les résultats escomptés. Et je crois que c’est aussi une chose à laquelle nous n’accordons pas assez d’importance : lorsque vous essayez quelque chose qui ne vous fonctionne pas ou que vos circonstances changent, vous pouvez vous raviser et essayer quelque chose d’autre. Je crois que tout se situe sur un certain spectre. Mon approche de l’entrepreneuriat et de la gestion financière se caractérise par les nuances de gris. Comme vous l’avez dit, tout est individualisé, car chaque personne est unique dans son parcours.
Absolument, et dans le même ordre d’idées, je dirais que tout autant que vous pouvez changer d’avis, vous pouvez aussi changer de trajectoire. Vous pouvez changer de façon de faire. Je pense qu’il y a aussi une période spécifique pour certaines personnes ou certains experts dans votre vie. Vous l’avez mentionné dès le début. Donc, désolée, je reviens un peu sur ce point. Cependant, vous avez mentionné, je pense que c’était lorsque vous discutiez de certains services pour votre entreprise… Vous avez exprimé que ce n’était peut-être pas le moment idéal pour ces services, non pas parce que ces services ne seraient jamais nécessaires, mais peut-être simplement parce que le moment n’était pas opportun. Auriez-vous des exemples de choses qui, à un certain point de votre parcours n’étaient pas ce dont vous aviez besoin, puis qui sont devenues la solution parfaite ultérieurement?
Eh oui! Au moment où je constituais ma liste de diffusion, par exemple, j’ai passé un certain temps à faire des recherches sur le meilleur fournisseur Internet, entre autres, et j’ai opté pour celui qui était en réalité bien au-delà de ce dont j’avais besoin. Il était probablement conçu pour quelqu’un ayant des centaines de milliers d’abonnés et des séquences de vente, et c’était excessif. J’ai appris à l’utiliser, mais cela impliquait aussi des coûts élevés. Ainsi, lors d’une évaluation critique de mon entreprise, je me suis demandée s’il y avait quelque chose qui n’était pas nécessaire à ce stade. Pouvions-nous nous en passer et peut-être choisir un service mieux adapté au nombre réel d’abonnés et à l’usage que j’en faisais? C’est un exemple où il m’a été facile de dire : « Eh bien, cela va bien au-delà de mes besoins actuels. Je vais opter pour quelque chose de moins coûteux pour le moment », tout en reconnaissant que cela ne signifiait pas que je n’aurais jamais besoin de ce service à l’avenir.
Je pense que c’est un exemple parfait. Ça illustre bien la manière dont vous mettez vos propres conseils en application. Vous avez la souplesse d’apporter des changements et d’ajuster votre trajectoire ou votre parcours pour dire « pas maintenant, mais peut-être plus tard ». C’est excellent. Je trouve ça super. Je souhaite donc la bienvenue à toutes les personnes qui nous écoutent et qui sont en ligne avec nous. Si vous vous sentez à l’aise de poser une question à voix haute, n’hésitez pas à activer votre micro. Si vous préférez écrire votre question dans le clavardage, nous veillerons à la soulever pour que Janine puisse y répondre. Je sais que nous en avons déjà reçu quelques-unes, mais je voulais simplement inviter les personnes qui souhaitent poser une question à le faire maintenant. D’ailleurs, j’ai une question qui a été soumise par courriel, je vais donc la partager avec vous. Avez-vous des stratégies financières adaptées aux besoins des nouvelles entrepreneures, et qui seraient différentes en raison de leur genre?
Il en va différemment pour les femmes. Personnellement, je recommande toujours d’ajuster vos prix à la hausse, car je crois que nous sous-évaluons nos services, et en général, la société s’attend à ce que nous demandions moins.
Pourquoi pensez-vous que c’est le cas, Janine? Je suis curieuse d’avoir votre opinion basée sur votre expérience, car vous l’avez mentionné à plusieurs reprises. Alors, selon vous, pourquoi les femmes ont-elles tendance à fixer des prix trop bas pour leurs propres services et pour leurs produits? Pour quelles raisons, à votre avis?
Je pense que l’aspect systémique de la manière dont les femmes sont élevées en général y contribue. Des notions telles que l’avidité étant mal vue chez les femmes, le désir d’avoir beaucoup d’argent étant un sujet tabou. Toutes ces étiquettes, comme « croqueuse de diamants », que nous avons inventées pour décrire les femmes ont inconsciemment influencé notre propension à diminuer notre valeur réelle ou à penser que nous ne pouvons pas demander autant, de peur d’être perçues comme avides ou affublées d’autres épithètes que nous ne devrions probablement pas utiliser pendant l’enregistrement. Il y a aussi un aspect de travail non rémunéré qui entre en jeu. Au niveau mondial, si nous devions payer les femmes au salaire minimum pour tout le travail non rémunéré, que ce soit la garde d’enfants, les soins aux personnes âgées, et ainsi de suite, nous ajouterions 12 billions de dollars à l’économie. Alors, peut-être que la société pense que nous devrions tout simplement offrir les choses gratuitement. Je crois avoir vu ce commentaire passer, ce qui m’a rappelé cela, mais on attend de nous que nous agissions par pure générosité. Cependant, cette générosité ne règle pas nos factures. Je crois qu’il y a beaucoup à analyser à ce chapitre. Des études choquantes montrent également qu’il existe une disparité salariale dans les allocations pour enfant. Lorsque nous regardons la rétribution des enfants, les filles sont souvent moins bien rémunérées proportionnellement à leur âge que les garçons. Cela souligne, à mon sens, que ces normes commencent dès le plus jeune âge…
Vraiment? C’est choquant.
Cela signifie que la société a intégré une attente selon laquelle les femmes et les filles devraient effectuer des travaux non rémunérés et être payées moins, nous amenant à ne pas prendre suffisamment en compte combien d’autres demandent. Et c’est là que les conversations avec des collègues masculins ou des entrepreneurs masculins, leur demandant combien ils demandent, me semblent être une excellente pratique, car nous pouvons alors nous dire : « Eh bien, je peux aussi demander ce montant, car je suis tout aussi qualifiée ou je travaille dans le même secteur que cette personne. » C’est une réponse un peu longue, mais elle résume bien ma perception.
Non, c’est génial. Et en fait, c’était une très bonne introduction à un sujet dont je voulais vous parler, à savoir qu’à la Banque Scotia, nous mettons l’accent sur l’alliance inclusive en général. Donc, quels seraient vos conseils pour les alliés masculins? Vous venez de donner une petite astuce sur la manière dont nous pouvons collaborer avec nos alliés masculins. Auriez-vous d’autres conseils à partager? Ce n’est pas seulement une question de vouloir travailler avec d’autres femmes et de les soutenir, mais vous avez également besoin d’alliés. Avez-vous des conseils particuliers en matière d’alliance inclusive?
Absolument! Et c’est tellement important. Nous ne pourrons pas atteindre l’égalité économique sans les hommes, autant que cela me plairait. Je plaisante, mais, vous savez, certains de mes plus grands défenseurs dans la vie ont été des hommes qui partagent ma mission. Donc, je dirais que les hommes ont la responsabilité d’avoir des conversations sur les salaires, sur ce qu’ils demandent, avec leurs homologues féminines. Je pense également qu’il est très important de parler au nom des femmes et de les défendre lorsqu’elles ne sont pas présentes. Une mention telle que : « Oh, je pense que ça pourrait intéresser Janine » est très significative. Je pense que ce sujet a été amené récemment, notamment pour les mères. On devrait tenir une conversation sur les événements sociaux auxquels la femme ne peut participer, par exemple, car la plupart du temps, c’est elle qui va chercher les enfants. Que l’école se termine à 15 h 30 ou que la garderie se termine à 16 h 30 ou 17 h, oubliez l’apéro et les 5 à 7 pour la plupart des femmes… Et c’est généralement ainsi que vous commencez à tisser des liens, à être promue et à avoir des personnes qui plaident en votre faveur. Donc, je pense que les hommes peuvent également envisager de créer des lieux de rencontre qui ne sont pas nécessairement à l’heure où maman met son petit au lit. Et cela ne veut pas dire que les pères ne sont pas impliqués, mais je sais que, de 17 h à 19 h, c’est très difficile. Je tiens à passer ces heures avec mon fils. Il est très difficile de me faire faire quelque chose pendant ces heures-là où je ne me sens pas disponible parce que je renoncerais à passer du temps avec mon fils. Il est à la garderie toute la journée, donc je pense que ce sont des choses que les hommes peuvent faire. Je pense qu’il faut également prendre en charge certaines tâches non promouvables, comme les comités sociaux et les événements de célébration de la Journée internationale de la femme. En général, ce sont des femmes qui les organisent et à moins que cela ne soit explicitement défini avec votre gestionnaire ou votre patron, cela ne vous amènera pas à être promue. Il est donc très important que les hommes participent également à ces activités afin de les normaliser.
Je pense que c’est un excellent point et je suis comme vous. Je suis mère de quatre enfants. Donc, je suis dans la même situation que vous. Je suis à la disposition de quiconque a besoin de mon aide. Je réponds aux courriels et je m’assure d’être active sur les réseaux sociaux. Je suis disponible presque en permanence, mais il est très difficile de me joindre entre 17 h 30 et 20 h. C’est le court laps de temps pendant lequel je me consacre entièrement à mes quatre enfants. Et je suis d’accord avec vous, cela rend les choses difficiles à certains moments. Qu’il s’agisse d’une occasion de réseautage, d’un événement particulier, ou même d’une invitation spontanée à souper ou prendre un verre, cela rend la situation encore plus complexe. Je suis donc tout à fait d’accord. Vous avez raison. Plutôt que cela, en prenant en compte tout ce que vous avez mentionné et en appréciant votre perspective sur l’entraide ainsi que l’importance que vous lui accordez, y a-t-il eu des alliés marquants dans votre vie? Ont-ils posé des gestes particuliers dont vous pourriez nous faire part? Ces renseignements pourraient être très utiles pour les alliés parmi notre audience, en leur fournissant des idées sur la manière de réellement être là pour quelqu’un.
Oui, je pense que dans ma vie, il y a eu des hommes qui ont vraiment essayé de créer des liens pour moi et de me faire rencontrer des publics qui avaient besoin d’entendre ce que j’avais à dire. En tant que conférencière et auteure, c’est un peu mon gagne-pain, n’est-ce pas? C’est probablement ma principale source de revenus. Le fait de me faire présenter ou recommander par des hommes à des personnes qu’il était importantes pour moi de rencontrer est, je pense, ce qui m’a le plus aidée, et plusieurs hommes l’ont fait pour moi. Je dirais également que je ne pourrais pas faire ce que je fais avec un enfant de 2 ans sans mon mari, et il est probablement plus féministe que moi, honnêtement. Je plaisante à ce sujet parce que je pense que c’est lui qui m’a vraiment mise au défi dans certains de ces domaines et qui m’a encouragée à faire pleins de choses et à voyager partout, et sans un partenariat égal, je ne l’aurais certainement pas fait. Je ne sais pas ce que je ferais, car mon enfant ferait probablement une crise, comme il l’a fait hier, pendant que je m’adresse à une salle de personnes comme celle-ci. Et donc, vous savez, avoir un partenaire à parts égales, quel qu’il soit, est selon moi très important.
C’est génial. Merci de nous en avoir parlé. Nous sommes sur le point de terminer notre rencontre. Janine, y a-t-il un sujet essentiel dont vous n’avez pas encore eu l’occasion de parler et que vous souhaiteriez aborder?
Eh bien, j’ai écrit un livre sur ce sujet. J’ai l’impression que je pourrais continuer d’en parler longtemps.
Oui, nous n’avons pas le temps de lire le livre pour le moment.
En effet. Je pense que plus nous commençons à parler de ces choses, même si elles sont considérées comme taboues, plus nous ferons bouger les choses quant à ce qui est acceptable. S’il s’agit de parler d’argent, nous ne voyons pas autant de femmes que d’hommes parler d’argent. Dans n’importe quelle entreprise technologique, il y a des hommes qui échangent sur les placements qu’ils ont effectué au cours de la fin de semaine. Et c’est super. Mais nous ne voyons pas les femmes faire la même chose. Si ça vous rend anxieuse, vous pouvez en parler à un ami ou à quelqu’un avec qui vous vous sentez à l’aise. Je pense qu’il est très important d’avoir des conversations sur les sujets importants, comme l’écart salarial, l’écart de richesse, la taxe rose, et toutes ces choses que nous commençons à normaliser, et d’avoir des conversations avec les hommes et les femmes. Il s’agit d’une priorité, car nous ne pouvons rien changer si nous n’en sommes pas conscients. Et il y a tant à apprendre. Je dirais donc qu’il faut aussi, comme je l’ai dit, continuer d’apprendre tout au long de sa vie. Je suis toujours des cours et des formations. Et je pense que plus nous en savons, plus nous pouvons soutenir et bâtir une société qui convient à tout le monde, parce qu’en fin de compte, c’est l’objectif visé. Pourquoi continuer à faire croître et à développer nos entreprises si elles ne nous permettent pas de mener le style de vie que nous souhaitons? Et je pense que c’est ce qui est le plus important.
Excellent. J’apprécie énormément cela. Je suis profondément convaincue que le savoir est une source de pouvoir et que l’apprentissage continu est essentiel. Donc, une fois que nous aurons conclu cette discussion, j’invite tout le monde à précommander The Pink Tax. Ainsi, vous recevrez le livre dans un peu moins de deux semaines. Cependant, après The Pink Tax, que recommanderiez-vous comme lecture aux dirigeantes et entrepreneures? Quel est votre livre de prédilection du moment?
Je suis une passionnée d’économie, donc je lis toujours des livres d’économie, ce qui n’est pas particulièrement intéressant pour tout le monde. Je lis présentement Pay Up de Reshma Saujani, la fondatrice de Girls Who Code. Il a une orientation un peu centrée sur les États-Unis, mais il se concentre vraiment sur ce que nous pouvons faire en milieu de travail pour soutenir les femmes. Je pense donc qu’il s’agit d’une très bonne lecture. Je lis également Four Thousand Weeks, qui est une lecture un peu plus philosophique, et qui évoque le fait que nous n’avons qu’environ 4 000 semaines à vivre sur la planète. Il amène à réfléchir à ce que nous en faisons, tout en abordant la gestion du temps que notre société a mise en place. Donc, si vous recherchez une lecture un peu plus philosophique, c’est ce que je suggérerais. En ce qui concerne les livres sur les finances personnelles, j’adore Happy Go Money de Melissa Leong. Je possède ces livres, et je pense que j’en fais mention sur mon site Web.
Super! C’est excellent. Nous ne manquerons pas de partager le lien vers votre site Web.
Oui, absolument. Elle est remarquable. Lesley Scorgie, une Canadienne originaire de Toronto, est une femme exceptionnelle. Il y a de nombreuses auteures canadiennes de talent qui modifient le narratif sur la manière dont nous abordons les choses. Donc, l’exploration de certains de ces ouvrages, et en fait de tout ce qui suscite votre intérêt, que ce soit un balado, un cours, ou un livre, est une bonne chose.
Super! Avant de terminer, j’aimerais vous poser la question que je pose à tout le monde, juste pour le plaisir. Quelle est la chose que vous faites chaque jour, pas nécessairement liée aux finances ou à la carrière, qui est essentielle pour vous? Pour ma part, c’est de prendre mon café le matin. Mais qu’en est-il pour vous? Quelle est la chose sans laquelle vous ne pouvez pas passer la journée?
C’est un peu idiot, mais le matin, je prends de l’eau citronnée, je ne peux pas commencer ma journée sans ça. Avec de la glace, dans une grande tasse, c’est presque comme si, avant même d’avoir mon café, je devais le faire. Sans cela, je ressens un manque et j’y pense toute la journée.
C’est génial. J’adore ça. Eh bien, tant que cela donne le coup d’envoi à votre matinée de la meilleure façon possible. Janine, au nom de L’initiative Femmes de la Banque Scotia, je vous remercie infiniment. Nous veillerons à partager tous vos contacts. Si ce n’est pas déjà fait, précommandez The Pink Tax dès maintenant! Suivez Janine sur les réseaux sociaux. Je suis abonnée à ses comptes LinkedIn et Instagram, où elle partage un superbe contenu. Je vous invite donc à le faire. Merci beaucoup, Janine. Merci pour votre participation aujourd’hui. Je vous souhaite une excellente fin de journée.
Merci de votre attention.
Vous avez écouté la série de cours de maîtres de L’initiative Femmes de la Banque Scotia. Nous espérons que vous avez apprécié ce dernier épisode.
L’Initiative Femmes de la Banque Scotia est un programme phare qui élimine les obstacles afin d’accroître les possibilités économiques et professionnelles des femmes, de façon à ce qu’elles réussissent aujourd’hui et à l’avenir. Pour plus de renseignements et d’autres classes de maîtres inspirantes, veuillez consulter www.initiativefemmesbanquescotia.com. Restons connectées.