- En octobre, l’inflation a surpassé le consensus, et la Banque Scotia avait vu juste.
- Le dollar CA s’est apprécié, et l’anticipation d’une baisse de taux de la BdC a été légèrement élaguée.
- La décision que rendra la BdC en décembre pourrait encore dépendre du PIB et des emplois.
- IPC canadien, évolution en % sur un mois, octobre, en chiffres non désaisonnalisés
- Données réelles : 0,4/2,0
- Banque Scotia : 0,4/2,0
- Consensus : 0,3/1,9
- Mois précédent : -0,4/1,6
- Indicateurs « fondamentaux », évolution en % sur un mois, en données désaisonnalisées et annualisées :
- IPC en moyenne tronquée : 4,1
- IPC en médiane pondérée : 3,4
- Moyenne tronquée et moyenne médiane : 3,8
- IPC fondamental traditionnel : 2,4
Selon le rapport publié, l’inflation a été relativement plus forte, ce qui a provisoirement réduit la probabilité d’une surbaisse des taux en décembre. Or, il faut encore s’attendre à d’autres évolutions importantes. Nous continuons de prévoir une baisse de ‑25 points de base, ce qui pourrait toutefois bien changer. Avant de parler des chiffres et des détails, je vais me pencher sur les réactions des marchés et sur les incidences pour la BdC.
Les marchés reculent sur leur anticipation d’une baisse en décembre
Les marchés ont réagi en misant sur le dollar canadien, qui s’est apprécié d’environ un quart de cent par rapport au dollar US après la publication des données et de concert avec des mises en chantier de logements plus faibles qu’attendu aux États-Unis. Les rendements des obligations à court terme du gouvernement du Canada ont gagné environ 5 points de base après la publication des données et n’ont guère évolué jusqu’à maintenant dans la séance; ils sont donc légèrement inférieurs aux rendements des titres américains à court terme, qui sont toujours aussi modestes cet avant‑midi.
Les marchés ont rogné l’anticipation d’une baisse des taux de la BdC dans les cours boursiers
Les marchés ont aussi rogné de 3 à 4 points de base sur l’anticipation d’une baisse en décembre : on anticipe aujourd’hui une baisse des taux de la BdC de l’ordre de 32 ou 33 points de base à la réunion de décembre, ce qui est toujours en quelque sorte sur la clôture qui sépare une réduction d’un quart de point et une réduction d’un demi-point. Ainsi on pourrait, grâce à aux données publiées, faire marginalement pencher l'hypothèse d'une baisse vers les 25 points de base, plutôt que vers les 50 points de base, à la réunion de la BdC en décembre.
Si le PIB étonne à la hausse, il conforterait alors cette diminution de la baisse par rapport à 50 points de base. S’il étonne à la baisse, il pourrait renchérir l’anticipation des taux. Il faudra essentiellement savoir si le PIB étonne à la baisse dans sa progression du T3 et au début du suivi pour la croissance du T4. Dans ce cas, on ferait valoir qu’il y a plus de détentes qu’estimé, ce qui, du point de vue de l’écart de production, inquiéterait davantage à propos du sous‑ciblage de la fourchette de 2 % à terme. Pour ce qui est des emplois et des salaires, je doute que la vice‑première ministre Chrystia Freeland puisse faire beaucoup dans l’Énoncé économique de l’automne, et nous n’allons probablement pas l’entendre parler avant longtemps des plans tarifaires explicites des États-Unis.
Les détails : Les baromètres fondamentaux privilégiés de la BdC s’accélèrent
L’inflation de synthèse a gagné 0,4 % sur un mois en chiffres non désaisonnalisés et 0,3 % sur un mois en chiffres désaisonnalisés, pendant que le taux sur un an s’est accéléré à 2 %, contre 1,6 % auparavant. Tous ces chiffres ont surpassé le consensus, mais correspondent à mes estimations.
Essentiellement, les baromètres de l’inflation « fondamentale » privilégiés de la Banque du Canada ont été assez explosifs le mois dernier (graphique 1). L’IPC en moyenne tronquée — qui décroche du haut et du bas de la fourchette de 20 % dans le panier de l’IPC coté du plus haut au plus bas en apport pondéré — a gagné 4,1 % sur un mois en données désaisonnalisées et annualisées. La médiane pondérée — qui mesure le prix du 50e percentile dans le panier pondéré — a décollé de 3,4 %. La moyenne des deux s’est chiffrée à un gain de 3,8 % sur un mois en données désaisonnalisées et annualisées.
L’IPC fondamental traditionnel (en excluant seulement l’alimentation et l’énergie) a monté de 0,2 % sur un mois en données désaisonnalisées, soit 2,4 % sur un mois en données désaisonnalisées et annualisées, ce qui est un peu plus vigoureux que les creux précédents (graphique 2). Il y a toujours autant de bruissement dans le panier de l’IPC, et la BdC préfère ne pas en tenir compte.
L’inflation des services s’est relevée, et l’inflation des biens fondamentaux en a fait autant (graphiques 3 et 4).
Selon la moyenne mobile lissée sur trois mois, l’IPC en moyenne tronquée a progressé de 2,9 % sur un mois en données désaisonnalisées et annualisées et la médiane pondérée s’est envolée de 2,7 % (graphique 5). Les chiffres lissés se situent dans la moitié supérieure de la fourchette cible des taux directeurs de la BdC, soit entre 1 % et 3 %, ce qui est assez constant depuis mai.
Pour simplifier, les pressions sous‑jacentes sur les prix dans l’économie canadienne sont toujours plus fortes que ce que souhaiterait la BdC.
Or, ce qui compte également, c’est que l’inflation de synthèse est légèrement inférieure aux attentes de la BdC. Dans son RPM d’octobre, elle projetait à 2,1 % l’inflation de synthèse du T3 et du T4. Pour le T3, elle s’est établie à 2,0 %, et pour le T4, selon les chiffres provisoires, elle devrait en faire autant. Ce n’est pas la mer à boire, mais jusqu’à maintenant l’inflation est légèrement inférieure à ce qu’elle devait être, selon les prévisions, au S2 de 2024.
La catégorie des loisirs, de la lecture et de la formation, qui pèse 10 % dans le panier, est l’un des rares secteurs relativement plus léthargiques, qui a été tiré vers le bas par des catégories comme les voyages (graphique 6).
L’inflation des frais de logement s’est relevée (graphique 7). Les loyers ont augmenté de 0,6 % sur un mois en chiffres non désaisonnalisés (graphique 8), et les frais de remplacement des propriétaires ont augmenté (graphique 9), ce qui contredit au moins temporairement le discours du gouverneur Tiff Macklem, qui laissait entendre que les pressions qui pesaient sur les loyers s’affaisseraient à mesure que s’intensifieraient les pressions des prix des logements sur l’IPC. Les services publics n’ont guère varié dans l’ensemble : l’électricité a baissé très légèrement, l’eau a baissé légèrement, le gaz naturel a perdu 2,4 % sur un mois, et les autres combustibles ont gagné 3,2 %.
Le bond en quelque sorte attendu de 6 % sur un mois, en chiffres non désaisonnalisés, des impôts fonciers le mois dernier a constitué un facteur important dans les frais de logement : il s’agit du bond le plus considérable depuis octobre 1990. La BdC y verrait un fait ponctuel. Une partie de ce bond s’explique par les décalages dans les évaluations et par les pressions des coûts sur les budgets. Mais ce n’est pas toujours le cas! Il faut noter que les impôts fonciers ont augmenté de presque 5 % sur un an en octobre dernier, alors qu’ils bondissent généralement au Canada, et de 3,6 % en octobre 2022. On finit par se lasser un peu d’entendre dire que les impôts fonciers doivent augmenter en réaction à l’inflation. L’IPC a progressé de 12 % depuis octobre 2021, et les impôts fonciers après redressements de l’IPC ont gagné 15 %.
Nous invitons le lecteur à consulter les graphiques 10 à 15 de la page suivante, qui font entre autres état de la hausse des prix des véhicules et des vêtements, ainsi que les graphiques 16 à 19, qui font la répartition de l’ensemble du panier en chiffres pondérés et non pondérés sur un an et sur un mois par constituante. Le graphique 20 indique ce qui fait partie du panier en moyenne pondérée pour ce mois. Veuillez également prendre connaissance, à la fin de cette publication, de tout le tableau qui comprend plus de détails, ainsi que des micrographiques.
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