- Les baromètres de l’inflation sous-jacente de prédilection de la BdC se sont à nouveau emballés…
- … même si l’on exclut les effets du congé de TPS/ TVH.
- À lui seul, ce changement n’explique que le tiers environ du rebond sur un mois de l’inflation de synthèse.
- Après 10 mois d’inflation sous-jacente toujours aussi forte, il faut s’arrêter et penser à l’assouplissement monétaire…
- …à l’heure où la BdC affronte de nouvelles pressions à court terme sur l’inflation.
- IPC du Canada : Évolution en % sur un mois en février, en données non désaisonnalisées :
- Données réelles : 1,1/2,7
- Banque Scotia : 1,1/2,6
- Consensus : 0,6/2,2
- Auparavant : 0,1/1,9
- Inflation sous-jacente en février, évolution en % sur un mois, en données désaisonnalisées et annualisées :
- IPC en moyenne tronquée : 4,0
- IPC en médiane pondérée : 3,4
L’inflation canadienne a atteint un nouveau pic et réduit encore les perspectives de nouvelles baisses de taux de la Banque du Canada. Les chiffres concordent avec les attentes des Études économiques de la Banque Scotia. La fin du congé de TPS/TVH n’est qu’une modeste partie de l’explication. Le grand problème, c’est que les baromètres sous-jacents de prédilection de la BdC — qui excluent les taxes — se sont encore une fois emballés.
La paire USD/CAD a tout balayé, mais à nouveau parce que l’impact des données canadiennes a coïncidé avec des données américaines plus solides que prévu pour les mises en chantier de logements, la production industrielle et les prix des importations. Les rendements obligataires à 2 ans du Canada ont gagné à peine 1 point ou 2 points de base et n’ont peut-être pas tenu compte des facteurs porteurs. On anticipe moins du tiers d’une baisse de taux de 25 points de base pour la réunion d’avril, ce qui est probablement beaucoup trop.
La BdC souffle à nouveau sur les braises de l’inflation
Les graphiques 1 et 2 font état des baromètres de l’inflation sous-jacente de prédilection de la BdC. Ce chiffre très récent n’est pas un feu de paille. Il rend compte des résultats sur un mois en rythme désaisonnalisé et annualisé afin de capter les pressions inflationnistes en faisant appel à des indicateurs plus ponctuels. Ces chiffres sont simplement trop élevés et l’ont été dans une longue séquence qui remonte à mai dernier. L’évolution tendancielle qui s’inscrit dans le temps pointe des chiffres qui affirment clairement que le travail de la BdC n’est pas terminé. Il s’agit de savoir pourquoi la BdC — banque centrale dont les efforts ciblent l’inflation — s’est tellement hâtée d’abaisser les taux de 275 points de base jusqu’à maintenant pour les établir à 2,75 %.

L’inflation sous-jacente doit encore montrer avec conviction un décalage de la désinflation jusqu’à ce qu’il se produise une légère détente de l’économie, ce qui devrait justifier que la BdC mette fin à ses baisses de taux pendant un certain temps, surtout en raison du spectre des effets des surtaxes sur l’inflation et de la hausse des attentes inflationnistes. Il faut s’attendre à d’autres pressions à court terme, comme je l’ai écrit dans ma note hebdomadaire (accessible sur ce lien).
L’impact limité du congé de TPS/TVH
L’écart entre l’IPC de synthèse et l’IPC excluant les effets des taxes indirectes comme la TPS et la TVH s’est chiffré à 0,37 % sur un mois en février (graphiques 3 et 4). Autrement dit, sur la hausse de 1,1 % sur un mois de l’IPC, les sept dixièmes sont attribuables à d’autres facteurs. Si les marchés ont à peine réagi, c’est parce qu’ils croyaient que le rebond de l’inflation s’expliquait par la TPS et la TVH, ce qui est inexact. L’incidence des taxes sur l’IPC de février rend compte de la baisse amorcée en décembre, lorsque le congé a commencé. La fin du congé de TPS/TVH se traduira sans doute par un autre impact de +0,3-0,4 dans l’IPC de mars, à publier le 15 avril.

Les pressions généralisées
Les graphiques 5 et 6 font état de l’accélération des prix des biens et des services. À la différence des indicateurs en moyenne tronquée et en médiane pondérée, ces résultats agrégés ne peuvent pas exclure les effets des variations dans les taxes indirectes comme la TPS et la TVH, ce qu’il faut donc interpréter attentivement, puisqu’une part modeste de leur accélération s’explique par le congé de taxes. Statistique Canada estime que la TPS et la TVH s’appliquent à 10 % environ de l’ensemble du panier de l’IPC.

L’IPC sous-jacent traditionnel hors alimentation et énergie s’est lui aussi emballé. Toutefois, à la différence des indicateurs en moyenne tronquée et en médiane pondérée, cet IPC sous-jacent n’exclut pas l’incidence des variations dans les taxes indirectes (graphique 7).

La pire conjonction possible d’effets
Les graphiques 8 et 9 nous apprennent que c’est en février qu’on a comptabilisé les facteurs de désaisonnalisation les plus élevés dans les annales par rapport aux mois comparables de février et qu’on a aussi enregistré les gains non désaisonnalisés les plus élevés dans les annales par rapport aux mois comparables de février.

Les détails
Les graphiques 10 à 18 donnent la répartition du panier selon ses constituantes distinctes. Il faut les interpréter attentivement, puisque les indicateurs de ces graphiques tiennent compte des effets des variations dans les taxes indirectes, même si elles sont plus évidentes dans certains cas, comme l’alimentation, que dans d’autres, comme le logement, en rappelant l’application limitée du congé de TPS/TVH. Essentiellement, le logement n’a pas été le premier facteur de février, puisque l’inflation des prix du logement a reflué. Il s’agit d’une excuse exagérée pour expliquer l’inflation récalcitrante.



Les graphiques 19 et 20 présentent dans les détails la ventilation de l’IPC en faisant appel à des indicateurs sur un mois et aux apports pondérés à l’ensemble du rythme de l’inflation d’après l’IPC sur un mois. Les graphiques 21 et 22 en font autant sur un an. Nous invitons aussi le lecteur à consulter le tableau complémentaire, qui comprend d’autres détails, des micrographiques et des indicateurs de dispersion.




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