• L’IPC fondamental s’est retrouvé dans les clous à 0.3.    
  • Or, les redressements saisonniers de l’ère pandémique surcomptabilisent l’inflation fondamentale…
  • ..., ce qui étaye plus solidement une éventuelle baisse des taux de la Fed la semaine prochaine.
 
  • IPC des États-Unis, évolution en % sur un mois, novembre, en données désaisonnalisées :
  • Données réelles : 0,3/0,3
  • Scotia : 0,3/0,3
  • Consensus : 0,3/0,3
  • Auparavant : 0,2/0,3

Aux États-Unis, l’inflation selon l’IPC fondamental s’est retrouvée dans les clous; elle a été probablement plus faible que ce qui a été déclaré, n’eût été les distorsions continues des facteurs de redressement saisonnier. Mais dans l’ensemble, elle confirme qu’il faut s’attendre à une baisse d’un quart de point des taux de la Fed dans une semaine.

L’inflation de synthèse et l’inflation fondamentale selon l’IPC se sont chiffrées à 0,31 % sur un mois en novembre, ce qui correspond à l’estimation de la Banque Scotia et à l’estimation consensuelle médiane, même si elles ont été supérieures aux chiffres auxquels s’attendait une minorité de prévisionnistes. Elle s’est établie à ce chiffre pour un quatrième mois d’affilée (graphique 1).

Graphique 1 : États-Unis : L'inflation selon l'IPC fondamental

Avant de parler des détails, il faut tenir compte du rôle des facteurs de redressement saisonnier. L’IPC fondamental a probablement été inférieur au chiffre déclaré, n’eût été un parti pris continu dans les facteurs de désaisonnalisation. Les cinq premiers facteurs de désaisonnalisation de l’IPC fondamental appartiennent tous à l’ère pandémique, ce qui n’est pas une coïncidence (graphique 2). Les facteurs de désaisonnalisation sont calculés selon un parti pris de récence, qui privilégie les années récentes. Ils l’ont toujours été, et de nombreux documents sont publiés en ligne à ce propos et datent d’avant la pandémie. Or, c’est plus problématique lorsque la période récente comprend des fermetures et des réouvertures sauvages qui font plonger dans une période de tumultes tous les facteurs de désaisonnalisation.

Graphique 2 : Comparaison des facteurs de désaisonnalisationde l'IPC fondamental aux États-Unis pour tous les mois de novembre

Cette question est très importante. Pour tous les facteurs de désaisonnalisation prépandémiques, l’IPC fondamental de novembre se serait situé entre 0 % sur un mois et 0,2, avec un généreux arrondissement (graphique 3). En langage simple, les facteurs de désaisonnalisation ont récemment distorsionné trop fortement l’inflation fondamentale.

Graphique 3 : Les scénarios de l'IPC fondamental aux États-Unis

Le problème, c’est que la Fed ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Le président Powell ne peut pas devenir plus conciliant et abaisser les taux de 50 points de base en septembre alors que les facteurs de désaisonnalisation sous-estiment l’inflation durant l’été, pour ensuite redevenir conciliant quand les facteurs de désaisonnalisation surestiment l’inflation. En juillet, le président Powell avait raison quand il a déclaré qu’il fallait lisser les chiffres. Depuis, il n’a plus raison à mon avis. Les problèmes des facteurs de désaisonnalisation surcomptabilisent l’inflation au début de l’année, la sous-comptabilisent dans les mois de l’été, et la surcomptabilisent à nouveau par la suite.

Dans l’ensemble des constituantes, le logement donne des signes d’amélioration. Il a gagné 0,3 % sur un mois en données désaisonnalisées; or, les loyers primaires ont monté d’à peine 0,2, et les loyers équivalents des propriétaires en ont fait autant. À l’heure où les loyers du marché se répercutent sur les chiffres de l’inflation, la désinflation longtemps attendue par la Fed dans le logement commence peut-être à se matérialiser.

Mais ce que le président Powell a aussi précisé, c’est que ce scénario de la désinflation du logement pourrait être masqué par les services essentiels récalcitrants. Les prix des services essentiels (sauf le logement et l’énergie) ont crû de 4,2 % sur un mois, en données désaisonnalisées et annualisées, le mois dernier, et restent obstinément élevés.

Parmi les autres constituantes, les prix de l’essence ont gagné 0,6 % sur un mois en données désaisonnalisées, les prix des biens essentiels ont progressé de 0,3 %, les aliments cuisinés à l’extérieur du domicile (emportés) ont monté de 0,3 %, ce qui est toujours élevé, les prix des produits d’épicerie (soit les produits alimentaires à domicile) ont progressé de 0,4 %, ce qui est encore plus élevé, et les prix des vêtements ont été moins éblouissants, à 0,2 %.

D’après les constituantes de l’IPC, je pencherais provisoirement pour une hausse de 0,2 % de l’inflation fondamentale des DCM en attendant que soit publié l’IPP demain. Les chiffres des DCM ne seront pas publiés avant vendredi prochain, deux jours après le communiqué du FOMC; on aura quand même une bonne idée du chiffre avant que soient publiées ses propres estimations.

Nous invitons le lecteur à consulter les graphiques dans les pages suivantes. Veuillez également prendre connaissance du tableau détaillé sur les constituantes, des autres baromètres et les graphiques.

Graphique 4 : L'inflation des biens aux États-Unis; Graphique 5: États-Unis : Services essentiels selon l'IPC sauf le logement; Graphique 6: L'inflation du logement; Graphique 7 : L'inflation des loyers aux États-Unis
Graphique 8 : L'inflation des véhicules neufs par rapport aux véhicules d'occasion; Graphique 9 : L'IPC aux États-Unis : essence; Graphique 10 : Les prix des aliments aux États-Unis; Graphique 11 : Les prix des billets d'avion aux États-Unis
Tableau: RÉPARTITION DES CONSTITUANTES DE L'INFLATION AUX ÉTATS-UNIS
Tableau: RÉPARTITION DES CONSTITUANTES DE L'INFLATION AUX ÉTATS-UNIS
Tableau: RÉPARTITION DES CONSTITUANTES DE L'INFLATION AUX ÉTATS-UNIS