• La flambée de l’inflation et la réaction poussive des salaires jusqu’à maintenant laissent entendre que le pouvoir d’achat des ménages perdra 3 % sur les trois prochaines années. Ce recul devrait donner lieu à une baisse cumulative de 0,6 % du PIB réel sur cet horizon, ainsi qu’à une réduction de 1,4 % de la consommation réelle et à une baisse correspondante des importations.
  • Si l’inflation augmente plus que ce que nous prévoyons, il faudra s’attendre, en données constantes, à une baisse dans la croissance du PIB. Ce risque négatif pour l’écart de production n’est pas un risque négatif pour les taux directeurs, puisque la hausse de l’inflation dominerait la baisse de l’écart de production dans la fonction de réaction de la BdC.

Récemment, l’inflation a surclassé la croissance des salaires, ce qui a fait reculer le pouvoir d’achat. Dans une note récente, nous estimons que le pouvoir d’achat des ménages perdra 3 % dans la prochaine année ou dans les deux prochaines années (cf. le graphique). Nous prévoyons aussi que la croissance des salaires se rattrapera à partir de 2023 pour commencer à combler l’écart salarial et pour finalement rétablir le pouvoir d’achat d’ici la fin de 2025 ou le début de 2026. D’après le Modèle macroéconomique mondial de la Banque Scotia, nous constatons que la détérioration attendue du pouvoir d’achat réduira, en chiffres cumulatifs, de 0,6 point de pourcentage et de 1,4 point de pourcentage, respectivement, dans les trois prochaines années, la croissance du PIB et la croissance de la consommation, de par ses effets sur le revenu disponible. Le choc le plus retentissant se produira en 2023, puisque la croissance du PIB perdra 0,3 point de pourcentage.

 

1) MÉTHODOLOGIE ET RÉSULTATS

Dans notre modèle, la réduction de l’écart salarial (soit les salaires moins les prix et la productivité en logarithmes) a une incidence négative sur le revenu disponible des ménages. Puis, le revenu disponible a une incidence positive sur la consommation et, par le fait même, sur le PIB. Par conséquent, si l’inflation surclasse la croissance des salaires, le revenu disponible, la consommation et le PIB baisseront passagèrement. Le PIB potentiel, le taux de chômage, les taux d’intérêt à long terme et le ratio déficit de l’État/PIB font partie des autres facteurs qui portent le revenu disponible.

Nous faisons appel au Modèle macroéconomique mondial de la Banque Scotia pour prévoir l’évolution de l’économie canadienne. C’est pourquoi il est possible de mesurer l’écart salarial par rapport à la croissance de la consommation et du PIB en fermant simplement le canal de l’écart salarial sur le revenu disponible. Nous comparons ensuite le profil du PIB et de la consommation en fonction de cette prévision modifiée à notre scénario de base, qui tient compte de l’effet de l’écart salarial. Ainsi, la différence entre les deux prévisions correspond à la contribution des variations du pouvoir d’achat des ménages sur les prévisions. Les tableaux 1 et 2 font état des résultats de ce calcul. D’après notre modèle, la perte attendue du pouvoir d’achat des ménages aura pour effet de réduire la croissance annuelle du PIB de ‑0,2 point de pourcentage en 2022, de ‑0,3 point de pourcentage en 2023 et de ‑0,1 point de pourcentage en 2024. Ces réductions correspondent à une baisse cumulative de 0,6 point de pourcentage du PIB sur les trois prochaines années, ce qui n’est pas négligeable. On aurait pu s’attendre à un effet négatif plus considérable; or, trois facteurs viennent réduire l’effet de ce plongeon du pouvoir d’achat sur le PIB réel :

 

i)       Premièrement, même si elle perdure, la chute du pouvoir d’achat est passagère plutôt que permanente.

ii)      Deuxièmement, une partie de la perte du pouvoir d’achat transparaît dans une réduction de l’épargne par opposition à une baisse de la consommation et, par le fait même, du PIB.

iii)     Troisièmement, une part importante de la baisse de la consommation correspond en fait à un recul des biens importés, ce qui vient en partie compenser l’effet sur le PIB.

2) INCIDENCES SUR LA POLITIQUE

Toujours est‑il que l’effritement du pouvoir d’achat réduira la croissance du PIB dans les prochaines années. Il est utile de noter que si l’inflation est supérieure aux prévisions actuelles, nous devrions nous attendre, en données constantes, à une baisse de la croissance du PIB en raison du canal de l’écart salarial sur le revenu disponible. Or, ce risque négatif pour le PIB n’est pas un risque négatif pour notre profil du taux directeur de la Banque du Canada parce que la flambée de l’inflation surclasserait la baisse de l’écart de production dans la fonction de réaction de la BdC.

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