Services bancaires et marchés mondiaux

Julie Walsh, première vice-présidente, Secrétariat général et chef, Gouvernance d’entreprise de la Banque Scotia, discute de l’engagement de la Banque concernant la diversité de son conseil. À notre époque, il est plus important que jamais d’avoir un conseil efficace aux points de vue variés, à plus forte raison durant une pandémie doublée d’une crise économique qui a tout particulièrement nui aux femmes.

Cet article a d’abord été publié dans Responsible Investor. Mme Walsh a aussi fait partie d’un panel sur la gouvernance et la diversité d’un conseil dans le cadre de la conférence « RI Digital: Canada 2020 ». Pour visionner un enregistrement de l’événement virtuel, cliquez ici.

L’institution d’un conseil efficace comportant des points de vue et des expériences variés a toujours été d’importance capitale, mais c’est d’autant plus vrai aujourd’hui, alors que sévissent une pandémie et une crise économique qui ont tout particulièrement nui aux femmes. À la Banque Scotia, nous nous employons depuis longtemps à diversifier notre conseil d’administration et avons réalisé d’importants progrès en ce sens. Nous avons d’abord adopté une politique à ce sujet en 2013, en établissant nos objectifs de diversité de genre, mais aussi en adoptant une large définition de la diversité en fonction de plusieurs caractéristiques. Actuellement, 46 % des administrateurs sont des femmes, et ce taux n’a jamais descendu sous 20 % depuis 2004. Mais il y a d’autres manières tout aussi importantes pour les entreprises de soutenir les femmes, leur carrière et leur nomination à un conseil. La clé, c’est d’approcher la question sous plusieurs angles afin d’améliorer la gouvernance d’entreprise en général à long terme.

Le soutien de la Banque Scotia en faveur de la diversité ne se limite pas à la table du conseil : nous parrainons en outre plusieurs initiatives, dont Women in Capital Markets, l’Accord Catalyst et la section canadienne du Club des 30 % du Canada, ainsi que différentes organisations qui œuvrent pour augmenter la représentation des femmes dans le secteur des technologies. Nous avons aussi entrepris d’appliquer des pratiques du conseil de la société mère à l’ensemble de notre filière administrative en vue d’améliorer les choses sur d’autres marchés; ainsi, nous étendons notre influence non seulement à l’interne, mais aussi auprès de nos clients, notamment en appliquant une optique de diversité aux conseils de nos filiales. En effet, la Banque compte de nombreuses filiales qui ont chacune leurs propres matrices de compétences et politiques de diversité, dont plusieurs sont avant-gardistes. Nommément, le conseil d’administration de Scotia Capitaux est composé de femmes à 50 %, et celui de la Banque Tangerine, à 67 %; cette dernière est d’ailleurs la première grande institution financière du Canada à avoir nommé une femme au poste de présidente et chef de la direction. Les femmes sont par ailleurs bien représentées dans le conseil d’administration de nombreuses autres filiales importantes de la Banque Scotia, comptant pour près de 20 % au Chili et au Mexique; environ 40 % en Colombie, au Pérou et aux États-Unis; 33 % à Trinité-et-Tobago; et 45 % en Jamaïque. Cette approche pourrait avoir d’importantes retombées en ce que nous montrons l’exemple et montons la barre sur les marchés où la diversité des conseils d’administration n’est pas encore un objectif ou pas encore aussi ancrée.

En instaurant dans notre gouvernance des pratiques exemplaires considérées comme faisant partie intégrante de notre culture d’entreprise, nous espérons établir des précédents et donner l’exemple sur ces marchés pour induire un changement. Quoi qu’il en soit, la diversité améliore la filière administrative au Canada et ailleurs, projet prioritaire depuis longtemps. D’ailleurs, depuis un certain temps déjà, la Banque Scotia dirige des « collèges d’administrateurs », à savoir des formations spécialisées visant à préparer les professionnels à siéger à un conseil et améliorer leur compréhension du rôle d’administrateur et des questions de gouvernance d’entreprise. Nous nous sommes récemment servis de ce programme comme base pour créer une initiative sur mesure visant à préparer au rôle d’administratrice des femmes de l’extérieur de l’organisation. En décembre 2018, la Banque a lancé l’initiative Femmes de la Banque ScotiaMD, un programme complet qui favorise l’essor des entreprises dirigées ou détenues par des femmes moyennant un engagement de 3 milliards de dollars canadiens en capital réservé à ces entreprises, et des occasions de mentorat et de formation. En tant que membre du conseil consultatif de l’initiative, j’ai eu l’occasion de mentorer des femmes concernant des questions de gouvernance dans le cadre de notre programme.
 
Compte tenu de la réussite de l’initiative Femmes de la Banque Scotia, mes collègues des Services bancaires et marchés mondiaux ont élargi le programme en 2019, en l’adaptant aux besoins des clientes et en donnant à celles-ci un accès exclusif à des solutions d’innovation, d’éducation et de consultation pour les aider à faire évoluer leur carrière. Nous avons conçu, en collaboration avec des clientes, un programme destiné tout spécialement aux femmes – des nouvelles dirigeantes aux hautes dirigeantes – pour les aider à concrétiser leurs aspirations professionnelles les plus ambitieuses et à améliorer leur entreprise. Dans le cadre de du volet services-conseils de l’initiative, nous avons aussi créé le programme de saine gouvernance d’entreprise de la Banque Scotia, une série de séances sur mesure conçues pour aider les professionnelles chevronnées à explorer les pratiques exemplaires et les nouvelles tendances tout en améliorant leurs compétences et leur potentiel en tant qu’administratrices. Plusieurs sujets ont été abordés dans le cadre du programme inaugural plus tôt cette année, dont les façons de recruter des administrateurs, de composer un conseil et de contribuer à ceux auxquels on siège.

Ce type de programme éducatif contribue à éliminer les obstacles et à démystifier divers aspects des conseils d’administration, milieu qui peut sembler intimidant pour certains. Il peut aussi créer des occasions pour les femmes de se joindre à un conseil. Dans le cadre des efforts de la Banque Scotia pour favoriser la participation des femmes, nous avons aussi accompagné des entreprises clientes souhaitant diversifier leur conseil. Celles-ci sont de plus en plus nombreuses, et justement, notre liste de femmes qui, ayant suivi le programme de saine gouvernance d’entreprise de la Banque Scotia, sont prêtes à siéger à un conseil, est de plus en plus longue.

Le fait d’adopter cette approche holistique et de fond – pour les conseils, les employés, les clients et les collectivités – envoie un message clair sur la primauté accordée à la diversité des conseils d’administration, ainsi que sur son importance et ses retombées dans le monde. Il est primordial d’appuyer les femmes à différentes étapes de leur carrière pour développer le vivier de talents, créer davantage d’occasions et élargir le spectre des candidatures aux postes d’administrateur. En fin de compte, cette stratégie de fond basée sur des principes devrait être particulièrement fructueuse.