CANADA

En novembre, les ventes d’automobiles au Canada ont plongé sur fond de reprise hésitante des ventes en raison des pénuries de stocks. DesRosiers Automotive Consultants Inc. estime qu’il s’est vendu 110 000 véhicules à un rythme désaisonnalisé et annualisé d’à peine 1,45 million d’exemplaires (-13,9 % sur un an), ce qui équivaut à une baisse de -7,6 % sur un mois (en données désaisonnalisées), après un gain modeste en octobre (1,3 % sur un mois, en données désaisonnalisées). Il faut se rappeler qu’on peut actualiser une certaine variabilité mensuelle puisque le virage dans l’adoption des rapports trimestriels au Canada a introduit de plus grandes marges d’erreur. La reprise de la production automobile nord-américaine en novembre (+9 % sur un mois, en données désaisonnalisées) permet d’espérer dans une certaine mesure que la production continuera de s’améliorer l’an prochain, même si toutes sortes de vents contraires viendront probablement en ralentir le rythme. À l’heure où le Canada rivalise pour des stocks limités, le nombre de jours d’offre continue d’évoluer à la baisse d’un océan à l’autre, ce qui contraint évidemment les ventes dans une conjoncture dans laquelle la demande est par ailleurs vigoureuse. La croissance de l’emploi a pu être freinée en novembre au moment où les statistiques ont été publiées lorsque les effets du rebond se sont amoindris (et que les Programmes de l’État ont été dissous); toutefois, l’acquis d’octobre a été solide, puisque les emplois ont dépassé les niveaux atteints avant la pandémie et que les gains des salaires ont été considérables dans les quatre derniers mois. Les ventes au détail (et leurs prévisions) ont étonné à la hausse jusqu’à maintenant cet automne, malgré les contraintes de l’offre. L’épargne élevée des ménages et la confiance toujours hésitante des consommateurs laissent entendre qu’ils dépenseront encore plus lorsque la reprise économique progressera — et surtout quand l’offre sera au rendez-vous. Le fort déséquilibre entre l’offre et la demande continue de porter l’inflation des prix des véhicules : 6,1 % sur un an dans l’IPC de septembre (0,3 % sur un mois, en données non désaisonnalisées). Nos prévisions des ventes s’établissent respectivement à 1,67 million, 1,77 million et 1,93 million d’exemplaires en 2021, 2022 et 2023. Si les facteurs économiques fondamentaux laissent entendre que la demande d’automobiles devrait se rapprocher des niveaux atteints avant la pandémie, la capacité de production automobile limite probablement le rythme auquel l’offre pourra répondre à cette demande refoulée; c’est pourquoi nos projections ne comblent ce déficit qu’en 2023. Il y a toujours beaucoup d’incertitude qui plane sur ces perspectives, notamment en ce qui concerne le rythme de la reprise de la production automobile. L’émergence du variant Omicron représente un autre risque considérable en créant d’autres blocages dans la chaîne logistique mondiale, alors qu’en deçà de nos frontières, les récentes catastrophes en Colombie-Britannique pourraient percuter temporairement le secteur canadien de l’automobile en bousculant l’activité dans les ports et dans le transport ferroviaire.

ÉTATS-UNIS

Aux États-Unis, les ventes d’automobiles se sont repliées en novembre : les achats ont perdu -0,7 % sur un mois (en données désaisonnalisées), ce qui nous rappelle que la reprise sera hésitante, puisque les risques guettent toujours. Les ventes annualisées se sont inscrites à 12,9 millions d’exemplaires, ce qui augmente la probabilité que les achats du quatrième trimestre peinent à franchir la barre des 13 millions d’exemplaires en données désaisonnalisées et en rythme annualisé, ce qui s’inscrit dans la foulée du gain de 5,5 % sur un mois (en données désaisonnalisées) en octobre, ce qui a ravivé l’espoir qu’un rebond soit finalement en train de se dessiner. C’est probablement toujours le cas — puisque l’amélioration de la production automobile en Amérique du Nord en novembre est une bonne nouvelle; or, le chemin sera cahoteux. La conjoncture des prix élevés et les stocks limités ont probablement pesé sur la confiance des consommateurs en novembre, tout autant que la multiplication des inquiétudes sanitaires vers la fin du mois. En novembre, les intentions d’acheter des automobiles ont plongé à un creux absolu (et ont dégringolé brusquement de 2,5 points de pourcentage), selon le Conference Board, puisque l’appréciation des prix des véhicules neufs a atteint de nouveaux sommets en octobre (9,8 % sur un an, en données non désaisonnalisées), pour inscrire un gain de 1,4 % sur un mois (en données désaisonnalisées). Par ailleurs, les facteurs porteurs de la demande ont été vigoureux. Les chiffres les plus récents sur les ventes au détail ont inscrit un solide gain de 1,7 % sur un mois, puisque la croissance de l’emploi s’est accélérée en octobre, alors que les demandes d’assurance chômage hebdomadaires plus récentes ont continué de baisser tendanciellement en novembre. Nous avons abaissé les prévisions de cette année à 15,0 millions d’exemplaires en raison de la léthargie du rendement de novembre et du moindre optimisme pour le dernier mois de l’année. La demande est appelée à continuer de dépasser l’offre en 2022. Nous nous attendons à ce que les ventes se hissent à 16,1 millions et à 18,0 millions d’exemplaires, respectivement, en 2022 et 2023. Les nouveaux blocages de la production automobile à cause des facteurs liés à la pandémie dans la chaîne logistique continuent de représenter un risque de baisse important pour ces perspectives.

Tendances des ventes provinciales de véhicules au Canada

  • Les données sur la léthargie des ventes provinciales d’automobiles confirment que les pénuries de stocks ont endigué les ventes dans la plus grande partie du pays en septembre. Ces données nous rappellent aussi que la prudence est de mise (du moins pour les économistes) quand il s’agit de s’en remettre à des points de données mensuels et émanant de la même source pour les ventes d’automobiles au Canada compte tenu de la grande variété des estimations dans l’ensemble des sources (puisqu’il faut reconnaître que chaque source fait appel à une méthodologie différente). DesRosiers Automotive Consultants Inc. avait comptabilisé pour septembre un recul de -4,3 % sur un mois (en données désaisonnalisées) dans les ventes nationales automobiles; Wards Automotive a tabulé un gain de 1,2 % sur un mois (en données désaisonnalisées), alors que les récentes données de Statistique Canada se situent au milieu, puisqu’elles ont accusé une baisse de -2,1 sur un mois (en données désaisonnalisées) pour septembre.
  • Toujours est-il que dans l’ensemble des régions, la baisse tendancielle est notable depuis le début du printemps (graphique 1). Vers la fin de 2020 et au début de 2021, on avait relevé des différences notables dans l’ensemble des marchés. La reprise des ventes d’automobiles dans la région de l’Atlantique a été moins malmenée  par les contraintes pandémiques des troisième et quatrième vagues (graphique 2); au Québec, les confinements écourtés et moins rigoureux, de concert avec les solides fondamentaux économiques, ont porté le rebond des ventes d’automobiles; en Ontario, la léthargie de la reprise économique — essentiellement en raison des effets pandémiques plus considérables — a pesé plus lourdement sur les ventes d’automobiles de cette province; dans l’Ouest canadien, les ventes ont été portées par le rebond des cours des produits de base et par la hausse des fondamentaux économiques en Colombie-Britannique. Or, les pénuries de stocks ont universellement porté les ventes à la baisse, depuis, dans l’ensemble des régions.
 
  • En septembre, toutes les régions et toutes les provinces, sauf la région de l’Atlantique, ont comptabilisé des baisses des ventes d’automobiles sur un mois. Les pénuries de stocks ont été le facteur essentiel, ce qui n’a pas empêché les provinces canadiennes de l’Atlantique d’inscrire des gains, en raison des replis dans les deux chiffres du mois précédent. Depuis le début de l’année, la région de l’Atlantique, le Québec et la Colombie-Britannique continuent d’inscrire des résultats supérieurs à la moyenne nationale.
  • Bien que la production automobile paraisse se stabiliser — voire s’améliorer —, il faudra probablement attendre plusieurs mois avant de commencer à relever des différences parmi les marchés d’après les facteurs économiques plus traditionnels, puisque les stocks limités continuent de plafonner les ventes d’automobiles dans une conjoncture de demande refoulée.


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