- Nous prévoyons que la Banque du Canada abaissera le taux directeur de 25 pdb à chacune des trois prochaines réunions.
- Les tendances concernant l’inflation sont bien à la baisse, même si la croissance reste étonnamment forte dans les secteurs de l’économie qui sont sensibles aux taux d’intérêt.
- Les risques demeurent favorables en ce qui concerne les perspectives de croissance et d’inflation étant donné que les taux d’intérêt sont à la baisse. Nous sommes particulièrement attentifs à la réaction des marchés immobiliers et aux dépenses des ménages. Tout risque de hausse pourrait empêcher l’abaissement du taux directeur.
La baisse des taux commence enfin au Canada. Comme l’inflation est, on l’espère, durablement orientée à la baisse malgré l’étonnant dynamisme des secteurs sensibles aux taux d’intérêt, il est désormais clair que la Banque du Canada a décidé qu’un assouplissement des taux s’imposait. Si de nouvelles baisses avaient lieu, ce serait une excellente nouvelle pour les emprunteurs. Si, comme nous le pensons, nous allons bien dans ce sens, les risques d’inflation restent quand même une source d’inquiétude, au vu de la hausse des salaires et de la baisse de la productivité, ainsi que de la surprenante vigueur de la consommation, de l’hyperstimulation répétée des gouvernements fédéral et provinciaux et de la reprise potentielle du marché immobilier. À la suite de la dernière décision et des communications de la Banque du Canada, nous avons changé notre opinion et prévoyons maintenant que le gouverneur Tiff Macklem pourrait réduire le taux directeur à chacune des trois prochaines réunions, pour une réduction totale de 100 pdb cette année.
Nous prévoyons une croissance de 1,2 % cette année, soit une hausse bien inférieure à la normale. Ce chiffre est plus bas que notre précédente prévision de 1,5 % en raison de facteurs opposés : la demande intérieure finale (qui comprend la consommation, l’investissement et quelques autres composantes du PIB) est bien plus forte que prévu et provoque un important écoulement des stocks. Les stocks ont d’ailleurs retranché 1,5 % à la croissance au premier trimestre. Dans l’ensemble, cette diminution des stocks contrebalance la vigueur d’autres composantes du PIB, ce qui explique en grande partie la révision à la baisse de nos prévisions de croissance pour cette année. Plus précisément, pour le reste de l’année, nous prévoyons une reprise progressive du marché immobilier, mais une atténuation de la consommation compte tenu de sa vigueur jusqu’à présent, et ce, malgré une diminution attendue du taux d’épargne découlant du fait que les hausses antérieures du taux directeur continuent de se faire sentir sur l’économie. Autre conséquence de ces hausses antérieures : le taux de chômage devrait augmenter légèrement pendant le reste de l’année, ce qui devrait exercer une pression baissière sur la croissance des salaires, et donc sur les revenus, limitant ainsi les dépenses de consommation.
Ces prévisions sont cependant bien moins certaines maintenant que les taux d’intérêt sont à la baisse. À court terme, le secteur de l’immobilier sera le grand gagnant. Les acheteurs ont attendu cette baisse sur un marché immobilier où l’offre est profondément et structurellement insuffisante. Si 25 pdb ne représentent pas une réduction significative des coûts d’emprunt, les coûts du marché ont baissé de manière nettement plus importante. Par exemple, le rendement des obligations du gouvernement du Canada à 5 ans a chuté de près de 40 pdb ces deux dernières semaines. La perspective d’autres baisses du taux directeur devrait entraîner une reprise des ventes, mais reste à savoir quand cette reprise se produira et quelle en sera l’ampleur. Nous espérons qu’elle restera relativement contenue, car de forts volumes de ventes et des prix élevés pourraient empêcher d’autres baisses du taux directeur. Le risque d’une reprise forte est évident, étant donné la demande comprimée de logements et la crainte des acheteurs éventuels de rater le coche.
Il faudra également surveiller les dépenses de consommation qui ont été nettement plus élevées que prévu au cours des deux derniers trimestres. Plusieurs raisons peuvent expliquer cela : des bilans des ménages toujours aussi sains, une forte croissance de l’emploi, une forte croissance des salaires et, bien sûr, une croissance démographique record. Ce qui est remarquable, c’est que même si la croissance de la consommation a été plus forte que prévu, les revenus disponibles ont augmenté encore plus rapidement, ce qui a conduit à un niveau très élevé du taux d’épargne personnelle (graphique 1) qui atteint presque 7 % aujourd’hui, soit plus du double de la moyenne historique. Cela s’explique par le fait que la croissance des dépenses est inférieure à celle des revenus et est le signe d’une certaine compression de la demande des consommateurs. Avec la baisse des taux d’intérêt, nous nous attendons à ce que les comportements d’épargne changent et à une libération très progressive d’une partie de la demande. Cette tendance devrait s’observer tout particulièrement sur le marché des véhicules motorisés, dont les ventes ont ralenti au cours des trois derniers mois, car les acheteurs décidaient de repousser leur achat en attendant une baisse des taux. Comme pour l’immobilier, une reprise prononcée des dépenses dans ce domaine pourrait retarder d’autres baisses du taux directeur.
La croissance démographique reste un moteur important de l’activité et malgré les engagements pris pour réduire les flux de nouveaux arrivants, cette croissance s’est accélérée cette année. Ce n’est pas une surprise, car de nombreux étudiants et résidents non permanents essaieront sans doute de devancer la mise en œuvre des nouvelles règles et des nouveaux objectifs en matière d’immigration. Par conséquent, il est possible que nous continuions à observer une croissance démographique très rapide dans les mois à venir. Cela stimulera la croissance des dépenses des ménages et du PIB, mais pourrait également justifier une révision à la hausse de la production potentielle.
Des taux moins élevés pourraient aussi avoir une incidence sur le dollar canadien. Nos prévisions concernant la Réserve fédérale n’ont pas changé. Nous nous attendons toujours à une baisse de 50 pdb, avec une première baisse de 25 pdb en septembre. Cela signifie que l’écart entre les taux directeurs canadien et américain atteindra 100 pdb si la Banque du Canada baisse ses taux en juillet. Ce différentiel de taux croissant devrait avoir une incidence sur le dollar canadien, car nous prévoyons que sa valeur tombera à 0,725 dollar américain. Cela représente aussi un risque : si la Banque du Canada agit comme nous le prévoyons et que la Réserve fédérale retarde la baisse de son taux, l’écart se creuserait davantage et exercerait une pression baissière encore plus forte sur le dollar canadien. Le gouverneur a indiqué qu’il n’y aurait pas d’incidence sur le dollar canadien, car les répercussions sur l’inflation sont faibles; cela dit, un dollar plus faible augmenterait le coût des importations de biens d’équipement et ralentirait encore plus la croissance de la productivité.
Les facteurs ci-dessus suggèrent que le risque d’inflation reste important, même si les derniers rapports montrent qu’elle s’est atténuée. Naturellement, la Banque du Canada se montre très rassurée par les derniers chiffres de l’inflation. L’attitude de la Banque du Canada et les observations du gouverneur selon lesquelles les taux continueront à baisser si l’économie et l’inflation suivent le cours prévu traduisent donc une réelle volonté de baisser les coûts d’emprunt. Nous pensons que la Banque du Canada baissera ses taux lors de chacune des réunions à venir, à moins d’évolutions contraires à nos prévisions, comme celles décrites plus haut.
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