- Les épisodes météorologiques et la grève portuaire assombrissent les perspectives; or, la dynamique de la croissance sous‑jacente laisse entendre que l’économie se ralentit peu à peu. Un rebond dans la foulée de ces interruptions donnera probablement un léger coup de pouce à la croissance dans les derniers mois de l’année, sans toutefois modifier le parcours sous‑jacent de l’économie.
- Après avoir sommairement tenu compte de ces bouleversements, nous continuons de nous attendre à ce que l’économie reste essentiellement paralysée pendant les prochains trimestres. Nous nous attendons aujourd’hui à un taux de croissance de 1,2 % cette année, puis à une modeste hausse de 0,7 % l’an prochain. Ces résultats seraient nettement inférieurs à notre estimation de la production potentielle et feraient par conséquent baisser l’inflation.
- Nous espérons que la Banque du Canada a signé sa dernière hausse de taux; pourtant, les indicateurs de l’inflation fondamentale restent obstinément élevés. Nous nous attendons à une modération de l’inflation; toutefois, le gouverneur Tiff Macklem devra rehausser les taux si l’inflation fondamentale dépasse nos prévisions. Compte tenu de la stabilité de l’inflation fondamentale dans les derniers mois, les risques pour les prévisions inflationnistes sont nettement orientés à la hausse; autrement dit, les risques pour le taux directeur basculent eux aussi dans le même sens.
Un certain nombre de facteurs exceptionnels et puissants ont malmené l’économie canadienne durant tout l’été. Les incendies de forêt ont pénalisé la plupart des provinces pendant l’essentiel des derniers mois. Dans certaines régions, les inondations majeures ont eu de profonds retentissements sur l’activité économique. Il va de soi que la grève déclenchée dans le Port de Vancouver a eu un impact majeur sur le commerce. Chacun de ces facteurs nous empêche de dresser un portrait clair de l’évolution de l’économie au deuxième trimestre et probablement au troisième trimestre. Nous continuons toutefois de penser, en écartant l’impact de ces chocs temporaires, que l’économie canadienne se ralentit peu à peu et que l’activité sera essentiellement freinée dans les prochains trimestres. C’est pourquoi nous nous attendons aujourd’hui à ce que l’économie canadienne progresse de 1,2 % cette année, ce qui est inférieur à notre dernière prévision de 1,7 %. En 2024, l’économie devrait croître d’à peine 0,7 %.
Il est absolument essentiel, pour la Banque du Canada, de prendre la mesure de l’impact de ces blocages météorologiques et de la grève. Le gouverneur Tiff Macklem recherche la confirmation que l’économie se ralentit à l’heure où il met au point les paramètres de la politique monétaire. Il est impossible, à cette étape, de se faire une idée exacte du retentissement de ces chocs. Nous savons qu’il y a eu suffisamment de poids qui a pesé sur l’économie au deuxième trimestre pour mener à une baisse du PIB. Normalement, notre économie rebondirait après des distorsions temporaires dans le trimestre ou dans les deux trimestres suivant cette secousse. Toutefois, l’importance de ce rebond est nettement assombrie (sans vouloir faire de jeux de mots) par la grève de juillet, ainsi que par les incendies de forêt qui ont asphyxié l’Ouest canadien pendant une grande partie d’août. Après réflexion et à notre avis, la croissance s’est ralentie au T3 en raison de ces facteurs. Par rapport à notre dernière prévision, le rattrapage se fera plus vraisemblablement sentir dans le dernier trimestre de 2023.
En toute honnêteté, nous n’avons pas une bonne lecture de la somme totale de ces impacts ni de leur chronologie. Les données qui seront publiées apporteront un éclairage essentiel à cet égard. Par exemple, les données sur l’emploi du mois d’août, qui font état d’un solide rebond de l’emploi et des heures de travail, laissent entendre que la croissance se rétablira complètement plus tôt que nous le pensons actuellement. L’économie américaine fait preuve d’une vigueur remarquable au troisième trimestre, ce qui devrait en partie de répercuter sur le Canada au T4 si les liens historiques se maintiennent. Ce qui est plus important à notre avis, c’est d’évaluer l’impact de la croissance attendue sur les paramètres de la politique de la Banque du Canada. Tiff Macklem a décidé de ne pas hausser les taux en septembre en raison de la confirmation que l’économie se ralentit, même si l’on s’inquiète manifestement des niveaux obstinément élevés de l’inflation fondamentale.
En acceptant l’incertitude qui règne sur les résultats potentiels dans les prévisions à court terme, nous nous sommes consacrés à évaluer le profil de croissance qui pourrait donner lieu à une autre hausse de taux de la Banque du Canada, ou encore le profil trimestriel qui pourrait causer une baisse plus hâtive des taux d’intérêt. En règle générale, toute baisse de moins de 1,5 % de la croissance du PIB au T4 (ou l’équivalent réparti sur le T3 et sur le T4) ne serait pas, pour la BdC, un motif d’avancer les baisses de taux que nous continuons de prévoir au T2 de 2024. Par contre, en raison du niveau actuel de l’inflation, une surprise à la hausse plus modeste, menant à un taux de croissance de 2,4 %, pourrait obliger la BdC à décréter une autre hausse. Puisque nous prévoyons aujourd’hui un taux de croissance de 0,7 % dans chacun des deux prochains trimestres, on peut penser que les légères secousses par rapport à notre prévision ne seraient pas suffisantes pour obliger la Banque du Canada à changer de parcours.
Le récit est très différent dans la colonne de l’inflation. Même si nous nous attendons à ce que l’inflation fondamentale se ralentisse dans les prochains mois, Tiff Macklem n’a guère les moyens de tolérer une hausse de cette inflation. Une très modeste hausse de l’inflation fondamentale ou l’éventualité dans laquelle cette inflation se maintiendrait aux niveaux actuels au‑delà de ce trimestre obligerait la Banque du Canada à rehausser son taux directeur. À notre avis, il s’agit toujours du motif d’inquiétude dominant. Bien que nous nous attendions à ce que les taux ne bougent pas et se maintiennent à leurs niveaux actuels jusqu’au T2 de 2024, tout dépend essentiellement de la réduction de l’inflation. Puisque les récents chiffres nous rappellent que l’inflation fondamentale récente est tenace, les risques sont manifestement orientés à la hausse, puisqu’ils concernent les taux d’intérêt.
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