À l’heure où le Canada et d’autres pays déploient des efforts pour être carboneutres d’ici 2050, la Banque Scotia consacre 1,25 million de dollars au financement de l’Institut pour la finance durable (IFD), qui se veut un carrefour de collaboration réunissant différents intervenants à l’École de commerce Smith de l’Université Queen’s. L’objectif de l’IFD consiste à harmoniser les marchés financiers conventionnels avec la transition du pays sur la voie d’une économie carboneutre et à permettre de rehausser la capacité de la finance durable du Canada.

Lancé officiellement en novembre 2019, l’IFD est le premier carrefour collaboratif au Canada à réunir les milieux universitaires et le secteur privé grâce à quatre piliers — la recherche, la formation, la collaboration et le rayonnement — afin d’innover pour l’avenir du Canada dans la finance durable.

La finance durable — vouée à l’intégration des facteurs environnementaux et sociaux dans les décisions économiques et dans les processus financiers, par exemple en apportant des mises au point aux activités de crédit et d’investissement — est appelée à jouer un rôle prépondérant dans le financement de la transition avec une économie carboneutre. Ces changements doivent se dérouler pour permettre au Canada d’atteindre les cibles de l’Accord de Paris, a déclaré Sean Cleary, de l’IFD.

« Il faut financer ce qu’il faut bâtir », a précisé M. Cleary, qui est aussi directeur fondateur du programme de maîtrise en finances de l’École de commerce Smith.

Les institutions financières et le financement public dictent les courants de capitaux, ce qui détermine les projets à mettre en valeur pour porter le changement nécessaire, a-t-il fait savoir.

« La finance n’est jamais toute la solution; elle constitue toutefois un aspect important de la solution à apporter aux problèmes environnementaux et sociaux. »

Le partenariat quinquennal de la Banque Scotia et de l’IFD sera un élément essentiel du Centre d’excellence sur les changements climatiques de la Banque Scotia, qui vise à mobiliser la collaboration, le dialogue et l’échange de l’information dans le cadre des efforts mondiaux consacrés à la lutte contre le changement climatique, a confié Sandra Odendahl, vice-présidente, Impact social et Développement durable.

« Pour accomplir des progrès sur la voie de l’avenir durable et de la transition, il faut collaborer avec d’autres organismes : nous n’y parviendrons pas seuls. Nous avons la volonté de promouvoir la recherche et la collaboration dans la lutte contre le changement climatique et dans la finance durable, et l’IFD est une plateforme exceptionnelle pour réunir ceux et celles qui sont du même avis. Nous entrevoyons de vastes perspectives de croissance, et nous tenons à ce que le Canada soit présent sur la scène mondiale. »

Un moyen grâce auquel l’IFD entend faire rayonner le Canada consiste à se pencher sur les recommandations déposées par le Groupe d’experts sur la finance durable et publiées l’an dernier par le gouvernement du Canada. Aujourd’hui gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem siégeait au conseil d’administration de la Banque Scotia à l’époque où il présidait le Groupe d’experts sur la finance durable, dont les membres sont nommés par le gouvernement fédéral. Les 15 recommandations de ce groupe d’experts visaient à prendre les mesures nécessaires afin de normaliser la finance durable pour que la lutte contre le changement climatique et la gestion des risques finissent par devenir des activités courantes dans les services financiers.

L’Institut permet de mettre en œuvre ces recommandations. Le rapport de recherche récemment publié sous le titre Capital Mobilization Plan for a Canadian Low Carbon Economy, dans lequel on estime que le Canada a besoin d’un investissement de 128 milliards de dollars sur les 10 prochaines années pour atteindre en 2030 ses cibles de 30 % de moins que les niveaux de 2005 dans la réduction des émissions, est un exemple de ce que fait l’IFD.

Dans son rapport sur la mobilisation du capital, l’IFD dresse la ventilation proportionnelle de l’investissement à consentir dans chaque secteur : cette ventilation est comprise entre 41 % dans le transport et 0,4 % dans l’aménagement du territoire et l’industrie forestière.

« La prochaine étape consiste à approfondir l’analyse de certains secteurs essentiels du point de vue des investissements nécessaires et à travailler de concert avec les experts dans ces secteurs », a poursuivi M. Cleary.

Dans le cadre de son mandat, l’IFD a mis sur pied le Canadian Sustainable Finance Network (CFSN), réseau officiel indépendant de recherche et de formation pour les universitaires, l’industrie et le gouvernement. Ce réseau, qui réunit désormais 65 membres issus de plus de 20 universités d’un océan à l’autre, tient chaque mois une série de webinaires publics sur les thèmes liés à la finance durable.

M. Cleary a confié que l’Institut est absolument ravi du financement apporté par la Banque Scotia et d’autres partenaires institutionnels et qu’il leur en est reconnaissant.

« Nous avons un vaste mandat. Nous souhaitons miser sur de nombreuses idées de recherche, de même que sur des ambitions éducatives et des perspectives de collaboration. »