Une large part des émissions de carbone du Canada sont issues de nos habitations : certaines estimations, à hauteur de 18 % du total des émissions de carbone sont produites par les bâtiments. Le chauffage, la climatisation, l’éclairage et les électroménagers ont vite fait de multiplier les émissions, surtout dans un pays qui connaît autant d’extrêmes météorologiques.

Pour atteindre les cibles de réduction des émissions de carbone du Canada et finalement devenir carboneutres, nous devrons diminuer considérablement les émissions de nos habitations.

James Riley croit que la plupart des gens veulent vraiment atteindre ces cibles. Il pense aussi qu’il y a des moyens de simplifier le travail des propriétaires pour triompher des obstacles qu’ils doivent surmonter, connaître les bienfaits de la sobriété énergétique et atteindre ces objectifs.

« Psychologiquement, les gens se disent qu’ils veulent agir, mais se demandent pourquoi personne ne bouge. Ou encore, on se dit que c’est trop de travail ou qu’on se sent trop coupable rien que d’y penser, explique Riley. Or, quand les propriétaires se rendent compte de tous les bienfaits, en constatant que leur logement est plus confortable et tous les chiffres qui prouvent que tous ces travaux de rénovation améliorent la valeur des logements et permettent d’économiser énergie et argent, il devient encore plus évident que c’est ce qu’il faut faire. »

Riley est le fondateur de Lightspark. Sa société entend nous aider à analyser les émissions de carbone de nos logements et à adopter un parcours réaliste pour les réduire le plus économiquement possible.

Lui et son équipe ont mis au point la plateforme Lightspark, qui fait appel à l’intelligence artificielle afin de permettre aux propriétaires de connaître rapidement et facilement les émissions de leur logement, puis de regrouper l’information sur les rabais et les subventions offerts par tous les gouvernements pour les aider à prendre des décisions sur les travaux de rénovation qui permettraient de réduire ces émissions. La plateforme comprendra bientôt des liens donnant accès aux travailleurs spécialisés qui peuvent mener les travaux, ce qui facilite encore plus le processus.

James Riley, la fondateur de Lightspark

Photo: James Riley, le fondateur de Lightspark

« Nous croyons qu’il est utile de prendre les moyens de résoudre un problème de taille, collectivement comme société, et que la technologie apporte les solutions grâce auxquelles on peut résoudre ces types de problèmes, précise‑t‑il. C’est vraiment notre mission : permettre aux propriétaires de prendre des décisions éclairées concernant leur consommation d'énergie et leurs besoins en rénovation. »

Lightspark fait appel à des sources de mégadonnées, dont les évaluations foncières, les des vérifications de l’ÉnerGuide, les statistiques économiques et d’autres pour prédire statistiquement ce que sera le taux de carbone, affirme Riley. Il calcule une note initiale sur un barème de 1 à 100. Puis, l’utilisateur affine la note en enregistrant les particularités de son logement, dont l’année de construction, la superficie, le combustible utilisé pour le système de chauffage, le système d’eau chaude, les fenêtres et les portes, et ainsi de suite, dans le Plus la note est élevée, plus le bâtiment est vert. Dans le même temps, ce logiciel calcule la cote énergétique en gigajoules et la cote carbone en tonnes d’émissions de carbone par an.

En faisant appel à toutes ces données, Lightspark peut alors faire des recommandations sur les différents moyens d’améliorer la cote en apportant des améliorations aux habitations.

« Notre objectif consiste à permettre de franchir l’étape de la sensibilisation et à enchaîner avec la capacité de prendre une décision beaucoup plus rapidement », confie Riley.

La Banque Scotia a noué un partenariat avec Lightspark à l’heure où elle lance, à Calgary et Edmonton, un projet pilote dans lequel les résidents auront l’occasion de mettre à l’essai la nouvelle plateforme. Riley affirme qu’il vise à amener 20 000 personnes dans ces deux villes à se servir de l’application pendant ce projet pilote.

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Nous croyons qu’il est utile de prendre les moyens de résoudre un problème de taille, collectivement comme société, et que la technologie apporte les solutions grâce auxquelles on peut résoudre ces types de problèmes. 

James Riley, le fondateur de Lightspark

Membre de l’Alliance bancaire Net Zéro, la Banque Scotia a la volonté de devenir carboneutre d’ici 2050. Cette ambition tient compte des émissions dans le cadre de ses activités, ainsi que de ses émissions financées. Les émissions financées sont celles que produisent les clients auxquels la Banque a offert un financement sous une forme ou une autre. Elles relèvent de ce qu’on appelle les émissions du type 3. Les émissions produites par les habitations de la clientèle du crédit hypothécaire résidentiel de la Banque constituent une part importante des émissions financées.

Puisque la Banque offre un financement hypothécaire à d’innombrables clients, qui ont des types d’habitations très différents un peu partout au pays, tout l’art consiste à simplement déterminer de quoi sont faites ces émissions. Il y a relativement peu de données publiques consultables sur les émissions des ménages. L’un des objectifs du partenariat avec Lightspark consiste à améliorer la qualité des données et la couverture statistique de ces émissions.

« Initialement, il s’agit vraiment de confier un outil aux propriétaires pour qu’ils puissent calculer cette cote et être en mesure de prendre des décisions afin de réduire leurs propres émissions et réduire leurs coûts énergétiques », a déclaré John Webster, chef, Crédit garanti pour un bien immobilier et Autorité hypothécaire Scotia à la Banque.

Mais puisque Lightspark vise à étendre l’envergure de la plateforme au niveau national, l’entreprise espère qu’elle pourra commencer à réunir des données satisfaisantes sur les émissions des ménages, que les gouvernements, les banques et d’autres pourront consulter, a‑t‑il fait savoir.

« Nous y voyons l’occasion de promouvoir un effort important pour réunir des données plus exactes et représentatives des régions sur les émissions et pour avoir une idée plus fidèle des émissions au niveau des clients. Nous pourrons être alors plus précis dans les solutions que nous offrirons et dans nos interventions et nous espérons ainsi dégager de meilleurs résultats. »

Riley comprend que les consommateurs soient parfois sceptiques à l’idée d’investir dans des actifs immobiliers fondationnels et en apparence invisibles — comme l’isolation ou les thermopompes, par exemple — qui n’apportent pas à leurs habitations cette aura de plus qu’apporte par exemple une cuisine neuve. Mais il attire l’attention sur les rendements apportés par les économies d’énergie et par la valeur potentielle de revente de leurs maisons.

« Les vastes travaux de recherche menés aux États‑Unis nous apprennent que les maisons plus sobres du point de vue de l’énergie se vendront plus cher et plus rapidement parce que les frais d’exploitation sont moindres », lance‑t‑il.

« Nous tâchons de démontrer les bienfaits de ce genre de décision : les maisons sont plus confortables, plus faciles à revendre, et on réduit les frais d’énergie. Et comme vous le savez, c’est exactement ce qu’il faut faire. »