Par Sarah Walker
Maria Victoria Doberti Dragnic a beaucoup d’anecdotes à raconter sur les 20 années qu’elle a passées à la Banque Scotia, mais l’une d’entre elles est particulièrement marquante.
«J’ai commencé ma carrière comme travailleuse contractuelle à la Banque Scotia. Comme mon contrat allait prendre fin au moment où je m’apprêtais à partir en congé de maternité, j’ai consulté mon gestionnaire pour discuter des détails des tâches que je devais mener à terme. À ma grande surprise, il a saisi l’occasion pour me proposer un poste permanent. Il m’a dit qu’il voyait mon potentiel et la valeur que j’apportais à l’équipe. J’ai signé le contrat et je suis rentrée à la maison pour donner naissance à mon deuxième enfant». Maria Victoria raconte ses débuts à la Banque Scotia avec un ton empreint de gratitude et de nostalgie.
L’engagement de la Banque Scotia envers le talent : une décision qui change une carrière
Cette expérience illustre la culture de la Banque Scotia, où les leaders parrainent des talents sur la base de leur seul mérite. En reconnaissant le potentiel de Maria Victoria, ce leader a créé un précédent qui a non seulement façonné son ascension fulgurante dans le secteur des services financiers, mais qui a également renforcé l’engagement de la Banque à promouvoir l’excellence.
Maria Victoria est entrée dans l’histoire à deux reprises au cours de sa remarquable carrière. En 2018, elle est devenue la première femme à occuper le poste de cheffe des Affaires financières de la Banque Scotia au Chili, marquant ainsi une étape importante et une première dans tout le secteur bancaire au pays. Son parcours de pionnière s’est poursuivi en 2022, lorsqu’elle a été promue au poste de première vice-présidente et cheffe des Affaires financières, Opérations internationales de la Banque Scotia, avec le mandat de superviser l’ensemble du secteur d’activité dans plus de 15 pays.
Former des équipes et cultiver le succès
«À mon arrivée à la Banque Scotia, j’ai découvert une culture qui valorisait la diversité et donnait au personnel les moyens de réussir, raconte Maria Victoria. Cela m’a rappelé qu’aucun gestionnaire ne peut réussir seul. La façon dont un gestionnaire s’y prend pour susciter l’engagement de son équipe et lui donner un but joue également un rôle.»
Elle parle ouvertement de son style de leadership, qui met l’accent sur l’écoute d’abord et l’action ensuite. «Tout d’abord, il est essentiel d’exposer la stratégie à son équipe et de recueillir le point de vue de ses membres, notamment ce qui les inspire et le plan qu’ils ont mis en place pour atteindre les objectifs. Il faut ensuite établir des priorités en fonction des secteurs, en tenant compte de l’avis collectif. Cette approche rend les objectifs plus efficaces et plus significatifs, en aidant l’équipe à se sentir responsable et en favorisant sa réussite.»
Concilier vie personnelle et leadership
Maria Victoria est une fervente partisane de la conciliation travail et vie personnelle. Pour elle, «l’équilibre est essentiel au maintien du bien-être général et de la productivité. Il est crucial de prendre du temps pour se détendre et refaire le plein d’énergie, que ce soit pendant les week-ends ou les vacances. Ces moments nous permettent également de nous retrouver en famille ou entre amis, et plus important encore, de nous recentrer sur nous-mêmes. Prendre soin de nous et de notre santé mentale est essentiel au maintien du niveau d’énergie et d’attention nécessaire pour soutenir les autres efficacement.»
Maria Victoria encourage également les autres à avoir de grandes aspirations professionnelles, estimant que la persévérance et l’authenticité sont la clé du succès. «Ma carrière est le résultat d’un travail acharné, de décisions audacieuses et d’un engagement à ne jamais cesser d’apprendre, explique-t-elle. J’ai vécu au Chili et au Canada, et je vois maintenant à quel point mon monde s’est élargi. La façon dont nous pensons et interagissons avec le monde change lorsque nous saisissons ces occasions professionnelles.»
L’une de ces occasions audacieuses s’est présentée en 2018, lorsque Maria Victoria a supervisé l’acquisition par la Banque Scotia de l’institution financière BBVA Chile – l’une des plus importantes transactions de la Banque dans ce pays. La transaction a été conclue en un temps record et a valu à la Banque Scotia deux prix d’excellence d’Euromoney en 2020, soit le prix de la Meilleure transformation d’une banque en Amérique latine et celui de la Meilleure banque au Chili. C’est l’un des moments dont elle est le plus fière dans sa carrière, car il montre qu’il est possible de saisir des occasions de transformation à l’échelle mondiale.
Les défis à relever et l’importance de la confiance en soi
Le parcours de Maria Victoria n’a pas toujours été facile. Tout au long de sa carrière, elle a souvent été la seule femme dans la pièce, ce qui était plus courant auparavant qu’aujourd’hui.
Ces expériences ont façonné sa prise de conscience. «Un cadre supérieur m’a fait remarquer que les femmes postulent rarement à un poste si elles ne sont pas convaincues de posséder toutes les qualifications requises, se souvient-elle en souriant. Cette phrase m’a profondément marquée, car j’en ai fait moi-même l’expérience au début de ma carrière. J’en ai tiré la leçon qu’il y a toujours des risques à prendre et des défis à relever, mais que la seule chose qui marquera positivement votre parcours, qui vous démarquera des autres et qui vous permettra de réussir, de briller de mille feux et de vous épanouir, c’est d’être vous-même.»
«Il est essentiel de savoir ce qui vous motive pour réaliser votre potentiel, soutient-elle. C’est ainsi que vous pourrez vous dire que vous aimez ce que vous faites».
Le mentorat a également joué un rôle crucial dans la carrière de Maria Victoria. Elle n’a que de bons mots pour ses mentors. «Ils m’ont poussée à prendre des risques et à assumer des fonctions pour lesquelles je n’étais pas sûre d’être prête, raconte-t-elle. Ils m’ont également appris la valeur de la vulnérabilité, l’importance de demander de l’aide et le pouvoir de la collaboration.»
Grâce à leurs conseils, Maria Victoria a appris non seulement à bien gérer sa carrière, mais aussi à miser sur une force plus profonde, souvent négligée : la vulnérabilité.
«On nous a appris à ne pas montrer notre vulnérabilité, mais il est essentiel de la mettre à profit, soutient-elle. Ne pas tout savoir est une bonne chose. Cela nous pousse à sortir des sentiers battus, à consulter un livre, à rechercher quelque chose de nouveau et surtout, à poser des questions et à interagir avec nos collègues, à connaître leur avis et à trouver des moyens de nous aider à progresser.»
Encadrer les autres est tout aussi important pour Maria Victoria. «Voir mon équipe et les personnes que j’ai encadrées sortir de leur zone de confort et évoluer dans leur carrière est l’une des choses que j’apprécie le plus, confie-t-elle. Pour réussir et exceller, il suffit d’être soi-même et de miser sur l’entraide.»
Cet article a d’abord été publié dans Women of Influence en anglais et est republié avec permission.