Dans cette classe de maître animée par Chris McMartin, Bobbie Racette, fondatrice et PDG de Virtual Gurus, partage ses connaissances sur les façons de lever des fonds et de trouver des investisseurs.
Sujets clés de cette conversation :
- l’importance de connaître les investisseurs que l’on sollicite et d’adapter notre discours à leurs intérêts
- le parcours entrepreneurial de Bobbie, l’apprentissage de la conciliation travail-vie personnelle, et l’épanouissement à travers le mentorat et l’accompagnement
- l’utilisation de subventions à des fins de financement, notamment en tenant compte des exigences et des restrictions propres à chaque subvention
Écoutez cet épisode pour apprendre comment Bobbi a obtenu 8,4 millions de dollars lors de la ronde de financement de série A de Virtual Gurus et pour en savoir plus sur les mesures qu’elle prend pour assurer la réussite du financement de série B de son entreprise.
McMartin, Chris 0:15
Super.
Bienvenue, bienvenue. Bienvenue.
Attendons encore un peu pour laisser aux gens le temps de se joindre à nous.
Excellent.
Fantastique.
Super. Permettez-moi de commencer en vous rappelant quelques règles générales avant de les oublier. Cette séance est enregistrée.
Par souci de confidentialité, ne divulguez aucun renseignement personnel permettant d’identifier des gens, que ce soit à l’écrit, dans le clavardage ou oralement. Seule la version audio de l’enregistrement sera publiée sur notre site Web plus tard.
L’initiative Femmes de la Banque Scotia et la Banque Scotia y auront accès.
Bienvenue à tout le monde.
Au nom de L’initiative Femmes de la Banque Scotia, je vous souhaite la bienvenue à cette classe de maître.
Merci d’être ici en si grand nombre.
Nous sommes très enthousiastes aujourd’hui parce que nous avons la chance de recevoir Bobbie Racette de Virtual Gurus.
Bobbie, je vous l’ai déjà dit et je le répète :
J’ai vraiment hâte à notre discussion pour en savoir plus sur vous, votre histoire et votre parcours.
Comme le veut l’adage qui dit que nous ne sommes jamais mieux servis que par nous-mêmes, je vous laisse vous présenter. Parlez-nous un peu de vous avant que nous plongions dans le vif du sujet.
Bobbie Racette 1:35
Oui, bien sûr.
Merci, Chris.
J’avais très hâte de m’entretenir avec vous. Cela me fait vraiment plaisir.
Bonjour tout le monde.
Je suis Bobbie, fondatrice et directrice générale de Virtual Gurus, une plateforme de services qui offre des possibilités de télétravail aux personnes issues de communautés marginalisées.
Au départ, en 2016, la plateforme de services virtuels était une simple page d’entrée et elle est devenue la plus populaire en Amérique du Nord.
Après avoir atteint un chiffre d’affaires d’environ 1,8 million de dollars, j’ai entrepris mes premiers tours de financement.
J’ai bouclé mon premier tour en 2020, un tour de série A en 2022, puis, dernièrement, un tour de financement par émission de titres convertibles en 2024. Je lève actuellement un tour de série B.
J’ai donc plusieurs tours à mon actif! Sinon, je suis originaire de Regina, en Saskatchewan, mais j’habite à Calgary, en Alberta.
Je suis actuellement en vacances à Puerto Vallarta.
McMartin, Chris 2:28
C’est du dévouement à l’état pur.
Bobbie Racette 2:29
Avoir le cœur à l’ouvrage, c’est ce qui anime les propriétaires d’entreprise, non?
Voilà ma présentation.
McMartin, Chris 2:38
Fantastique.
Excellent.
Merci beaucoup, quel plaisir de vous recevoir aujourd’hui!
Je sais que notre auditoire compte beaucoup de personnes du monde des affaires qui ont hâte de vous entendre, mais aussi beaucoup de membres du personnel de la Banque Scotia qui ont tout aussi hâte d’en savoir plus sur tout le processus de mobilisation de fonds auprès d’autres sources que les banques.
Je trouve que l’accès au financement est un sujet très important à aborder. Les nombreuses recherches que nous avons effectuées et les conversations que nous avons eues vous et moi nous indiquent qu’il faut en parler davantage. Il y a encore du travail à faire pour démystifier la question.
Bobbie Racette 3:00
Exactement.
McMartin, Chris 3:14
J’ai très hâte de vous entendre à ce sujet. Si vous n’y voyez pas d’objection, j’aimerais que vous commenciez par nous ramener à vos débuts, avant d’en arriver à la Bobbie d’aujourd’hui.
Bobbie Racette 3:14
Parfait.
McMartin, Chris 3:26
Comment tout cela a commencé?
Comment avez-vous même su que vous deviez commencer à chercher du financement?
Bobbie Racette 3:30
Oui.
Laissez-moi me replonger dans les débuts. En réalité, toute cette aventure a commencé il y a moins de sept ans.
En 2016, j’ai perdu mon emploi dans le secteur gazier. En toute honnêteté, j’ai lancé Virtual Gurus parce que je n’arrivais pas à me trouver du travail en administration.
J’avais de l’expérience, mais personne ne voulait m’engager. À mon avis, c’est en grande partie parce que je suis une femme, que je suis queer, que j’ai des tatouages et que je suis autochtone. La combinaison ultime, quoi! Je dis souvent à la blague que je suis tout le contraire de Donna dans la série Suits, même si je me débrouille plutôt bien avec le travail administratif. Quand j’ai lancé mon entreprise, je ne m’imaginais pas que j’allais devoir réunir des capitaux.
J’ai simplement fait le saut pour créer mon propre emploi. La première année, j’ai réalisé un chiffre d’affaires d’environ 265 000 $.
À ce moment-là, je ne prévoyais toujours pas mobiliser des fonds.
Je ne considérais même pas mon entreprise comme « en démarrage ».
Je pensais seulement offrir un service aux entreprises. Je parcourais les pages jaunes et j’appelais moi-même les gens pour leur proposer le service. Quand je les rappelais en disant « Bonjour, ici votre adjointe virtuelle », ils voyaient bien que c’était la même personne.
Je faisais tout.
McMartin, Chris 4:41
J’imagine.
Bobbie Racette 4:43
Je portais tous les chapeaux. J’ai réalisé que je devais commencer à chercher du financement en 2018. Alors que j’assistais à des événements pour entreprises en démarrage en Alberta et à Calgary, des gens m’ont dit : « Avez-vous pensé en faire une entreprise de technologie? Vous pourriez créer une plateforme monstre! »
Petit à petit, l’idée a germé dans ma tête et j’ai eu l’envie de la concrétiser.
Après quelques recherches, j’ai constaté qu’il n’existait qu’une ou deux plateformes du genre aux États-Unis et qu’il n’y en avait aucune au Canada à l’époque.
C’est devenu mon objectif, mais je ne savais pas du tout comment l’atteindre.
J’ai fait des recherches en ligne, je me suis renseignée et j’ai participé à des événements destinés aux entreprises en démarrage et à la présentation de projets pour essayer d’apprendre comment transformer mon idée en une plateforme technologique, mais aussi pour savoir comment obtenir des capitaux. J’ai dû tout apprendre par moi-même.
McMartin, Chris 5:28
C’est beaucoup.
Bobbie Racette 5:32
J’ai commencé à suivre des cours en ligne pour me renseigner et savoir comment m’y prendre.
J’ai tenté une première fois de mobiliser des fonds en 2018 et j’ai essuyé 170 refus, pour différentes raisons : la plateforme n’était pas évolutive, je parlais trop du fait que j’étais une femme LGBT, une personne de couleur et une Autochtone et tout le tralala. À leurs yeux, ce n’était pas pertinent.
La liste des arguments des gens qui m’ont dit non était très longue et variée.
McMartin, Chris 6:05
Je vois.
Bobbie Racette 6:05
À mi-chemin dans ce processus, j’ai réalisé que je n’avais probablement pas approché les bonnes personnes.
J’en ai tiré une première leçon : les investisseurs se renseignent sur nous.
Il faut se renseigner tout autant sur eux.
En y allant à tâtons, ne sachant pas du tout qui je devais approcher par manque d’expérience, j’ai gaspillé du temps, le mien et le leur.
McMartin, Chris 6:30
Oui, absolument.
Bobbie Racette 6:31
J’ai finalement obtenu du financement en 2020. Comment? J’ai simplement téléphoné à Raven Indigenous Capital. J’ai dit : je vois que vous êtes la première source de financement d’origine autochtone dans l’entreprise Animikki.
Voici mes chiffres.
Voici ce qu’offre mon entreprise.
Une équipe a littéralement sauté dans le premier avion pour venir me voir et j’ai pu lui montrer les rouages de mon entreprise.
McMartin, Chris 6:51
Fantastique!
Bobbie Racette 6:55
À l’époque, nous avions un chiffre d’affaires de 1,8 million de dollars. Ce qui n’est pas si mal, si on pense que j’ai investi initialement 300 $ de ma poche.
McMartin, Chris 6:59
D’accord.
Bobbie Racette 7:04
Je pense que les chiffres ont prouvé ma ténacité et ma résilience et ont convaincu la société d’investir immédiatement.
McMartin, Chris 7:04
Exactement.
Bobbie Racette 7:10
J’ai donc réussi à trouver un bailleur de fonds principal, autour duquel nous sommes parvenus à greffer de plus petits investisseurs complémentaires.
Même si c’était un bon début, je n’ai obtenu que 1,25 million de dollars.
Il m’a fallu deux ans et demi pour obtenir 1,25 million de dollars. Je savais que je devais faire mieux
sinon mon tour de financement de série A allait être affreux.
En 2022, j’ai réussi à boucler un tour de série A en cinq mois, pour 8,4 millions de dollars, provenant en partie d’un financement sans effet de dilution de Roynat, une société sœur de la Banque Scotia, comme vous le savez.
McMartin, Chris 7:37
Wow.
Excellent.
Bobbie Racette 7:44
Sur ce montant, Roynat nous a accordé 3 millions de dollars.
Ensuite, j’ai réussi à lever un petit tour de financement par émission de titres convertibles tout récemment et je suis en train de clore un tour de série B pour 15 à 18 millions de dollars.
McMartin, Chris 7:58
J’allais dire pour un montant beaucoup, beaucoup plus élevé.
Bobbie Racette 8:00
Exactement. C’est angoissant.
McMartin, Chris 8:03
Oui.
Je comprends l’angoisse.
McMartin, Chris 8:06
En même temps, vous avez fait vos preuves. Vous avez démontré votre ténacité, votre courage et votre savoir-faire. Vous avez connu tout un parcours.
Bobbie, vous avez dit que l’une des premières leçons que vous aviez apprises était qu’il est important de vraiment connaître les investisseurs avec qui nous voulons faire affaire, n’est-ce pas?
Bobbie Racette 8:25
Oui, c’est exact.
McMartin, Chris 8:27
Pouvez-vous nous expliquer un peu plus en détail comment vous vous y êtes prise?
À quels critères accordiez-vous de l’importance?
Qu’est-ce qui ne fonctionnait pas avant?
Bobbie Racette 8:34
Merci.
Exactement.
Il a d’abord fallu que je réalise que les investisseurs en capital risque ne s’équivalaient pas.
Je pensais que je pouvais aller chercher du financement d’impact, de l’investissement providentiel
et tout le reste.
Je pensais que tout était du pareil au même et que les personnes intéressées allaient se manifester, peu importe la taille de mon entreprise.
J’avais tort.
En toute honnêteté, j’aurais vraiment aimé avoir plus de formation sur la mobilisation de capitaux, même dès l’école secondaire. J’aurais probablement appris un peu plus vite.
McMartin, Chris 9:02
Exact.
Bobbie Racette 9:05
J’ai pris conscience que les investisseurs en capital risque n’étaient pas la catégorie que je devais cibler à ce moment-là.
Les sociétés de financement par capitaux propres n’étaient évidemment pas non plus dans ma mire à l’époque.
Je devais miser davantage sur l’investissement d’impact. Nous avons remarqué que beaucoup d’investisseurs en capital risque s’intéressaient à Virtual Gurus.
McMartin, Chris 9:22
OK.
Bobbie Racette 9:28
Cependant, nos chiffres n’étaient pas à la hauteur de leurs attentes.
Même si nos chiffres étaient bons, à leur avis, la plateforme n’était pas évolutive.
McMartin, Chris 9:32
OK.
Bobbie Racette 9:37
Nous n’avions pas la technologie qu’il fallait.
Les investisseurs d’impact n’avaient pas les mêmes critères.
Ces gens ne s’intéressaient pas nécessairement à la technologie, mais plutôt à l’évolution de nos retombées et je n’avais pas encore de façon de les mesurer ni d’indicateur de rendement clé (IRC) à ce moment-là.
McMartin, Chris 9:45
Bien sûr.
*acquiescement*
Bobbie Racette 9:54
C’était donc un peu comme lancer des spaghettis au mur pour voir s’ils allaient coller.
Je devais essayer de deviner leurs attentes.
McMartin, Chris 9:58
Exact.
Bobbie Racette 10:00
J’ai réalisé : « Oh, OK. Il me faut des IRC.
Ces gens ont besoin de données.
Je vais devoir trouver un moyen de leur en présenter. »
McMartin, Chris 10:05
Je vois.
Bobbie Racette 10:06
Nous n’en avions pas du tout à l’époque. Les investisseurs devaient donc me faire confiance plus que tout.
McMartin, Chris 10:13
Oui.
Bobbie Racette 10:14
Après toutes ces constatations, j’ai commencé à miser davantage sur l’investissement d’impact.
Le téléphone ne dérougissait pas. J’étais contente.
C’était bien. Par contre, plus une entreprise grandit, plus elle doit aller chercher des fonds auprès d’investisseurs en capital risque pour augmenter sa valorisation.
Je dois donc commencer à me tourner vers cette option aussi.
McMartin, Chris 10:28
C’est vrai.
Bien expliqué.
Les entreprises doivent être prêtes pour ce changement et penser à leurs besoins actuels, mais aussi à leurs besoins futurs.
Bobbie Racette 10:35
Exactement.
Exactement.
Elles doivent s’y préparer.
Il faut toujours se projeter au moins six mois ou un an à l’avance, quoi qu’il arrive.
Je viens de clore un petit tour de financement par émission de titres convertibles pour un million de dollars et je dois déjà me projeter dans six mois pour me demander quelle marge de manœuvre ce montant me laisse.
Qu’est-ce qui m’attend?
Comment puis-je préserver mon budget pour conserver cette marge de manœuvre?
McMartin, Chris 10:59
Exact.
Bobbie Racette 11:00
Dans le contexte actuel, tout le monde doit protéger sa marge de manœuvre.
Comment puis-je faire passer mon entreprise à la prochaine étape même si je n’ai aucune formation en affaires, aucun diplôme d’études supérieures ou rien d’autre? J’ai appris par moi-même sur le tas du haut de ma 12e année.
McMartin, Chris 11:03
Oui.
Bobbie Racette 11:15
C’est ce que j’ai fait.
J’ai dû tout apprendre.
J’ai dû sortir de ma zone de confort et c’est ce que j’ai trouvé le plus difficile.
McMartin, Chris 11:20
Quelle ressource vous a le plus aidé à y arriver, Bobbie?
Quelle ressource vous a le plus aidé à acquérir toutes ces connaissances à partir de zéro?
Bobbie Racette 11:29
Oui.
Je me suis inscrite à des cours en ligne, j’ai assisté à beaucoup d’événements d’organismes comme Startup Calgary, Calgary Economic Development ou Alberta Innovates et j’ai fait partie d’incubateurs d’entreprises.
McMartin, Chris 11:36
*acquiescement*
Bobbie Racette 11:42
J’ai participé à l’incubateur d’Arlene Dickinson et à quelques autres par la suite.
J’ai pris conscience de tout ce qu’il me restait à apprendre et je me suis inscrite à des cours lorsque la pandémie a frappé.
Mon entreprise générait encore des revenus modestes au début de la COVID.
McMartin, Chris 11:52
Oui.
Bobbie Racette 11:55
Je me suis inscrite en ligne à toutes sortes de cours et j’ai fini par suivre un programme de Harvard.
Je suis donc allée à Harvard, où j’ai obtenu mon diplôme et où j’ai pu me former, surtout sur le leadership.
McMartin, Chris 12:01
OK.
Bobbie Racette 12:06
J’avais grandement besoin de formation sur le leadership dans toutes les sphères de mon entreprise, pas seulement sur la mobilisation de capitaux, mais je devais surtout apprendre comment diriger des gens.
Ce n’est pas une mince affaire.
McMartin, Chris 12:17
Rien de moins.
Oui, une grande équipe.
Bobbie Racette 12:19
En effet.
McMartin, Chris 12:19
Exactement.
Exactement.
À ce propos, quelle a été votre plus grande, je ne dirais pas difficulté, mais plutôt surprise? Quelle tâche prenez-vous plaisir à faire ou avez-vous dû apprendre à faire et que vous percevez différemment par rapport à vos croyances au départ?
Bobbie Racette 12:36
Oui.
Je peux honnêtement dire maintenant que j’aime vraiment le volet de la mobilisation de capitaux.
Par contre, j’aime moins les angoisses et le stress qui l’accompagnent.
Je pense que personne, et surtout pas mon personnel, ne se rend compte de tout le stress que cela représente, en plus de devoir diriger toute l’entreprise, de devoir prouver son évolution et sa croissance et tout le reste.
McMartin, Chris 12:50
Bien sûr.
Tout à fait.
Bobbie Racette 13:01
La pression est tellement forte que je pense qu’il est impossible de la faire comprendre au personnel. J’ai réalisé que je n’avais pas à lui expliquer cette pression ni à la lui faire sentir. Il ne fallait pas. C’est très difficile parce que je suis probablement l’une des personnes les plus directes au monde.
Je sais que je suis directe et que je vais droit au but. Je ne tourne jamais autour du pot.
McMartin, Chris 13:24
Oui.
Bobbie Racette 13:24
Je dis les choses telles qu’elles sont et je ne peux pas faire autrement. À mon avis, c’est simplement la meilleure façon de procéder, mais je me suis vite rendu compte que je devais peser mes mots.
C’était vraiment difficile pour moi et j’ai dû beaucoup travailler là-dessus, mais j’ai réalisé que je devais apprendre à mieux me connaître et devenir le type de gestionnaire que je voulais être.
C’était difficile de ne pas laisser paraître mon stress, mon très grand stress, à l’idée de devoir mobiliser des fonds pour nous assurer une marge de manœuvre.
McMartin, Chris 13:50
Oui.
Bobbie Racette 13:53
Le personnel ne se rend pas compte que, parfois, je ne me paie même pas moi-même pour m’assurer que tout le monde soit bel et bien payé.
McMartin, Chris 13:58
Je vois.
Bobbie Racette 13:58
C’est ce que font les véritables leaders.
On ne peut pas tout dire à notre personnel.
McMartin, Chris 14:01
Oui.
Bobbie Racette 14:03
On prend les grands moyens et on s’exécute.
McMartin, Chris 14:03
Oui, vous avez raison.
Bobbie Racette 14:05
C’est la partie de la mobilisation de capitaux qui me déplaît. Celle que je préfère est de me faire remettre en question. Le meilleur moyen de me motiver est de me dire : « Non, vous n’y arriverez pas. »
J’aime laisser tout le monde sans voix et répondre : « Vous savez quoi? »
McMartin, Chris 14:16
Rien de moins!
Bobbie Racette 14:18
« Je vais y arriver. »
McMartin, Chris 14:18
C’est tout ce qu’il vous faut.
Bobbie Racette 14:19
Êtes-vous vraiment en train de dire que je vais échouer?
Je vais vous prouver le contraire.
J’adore cette partie.
McMartin, Chris 14:24
J’adore.
Bobbie Racette 14:25
Exactement.
Exactement.
Les objections deviennent une source de motivation à toute épreuve.
McMartin, Chris 14:28
Un défi.
Bobbie Racette 14:29
Exactement.
McMartin, Chris 14:29
Un défi?
Vous sentez qu’on vous met au défi, qu’on vous a lancé un défi.
Bobbie Racette 14:32
Oui, tout à fait.
McMartin, Chris 14:33
Ah! Ah! Ah!
Bobbie Racette 14:34
Exactement.
J’ai même des amitiés qui sont nées ainsi!
J’ai réussi à faire changer d’idées des investisseurs qui m’avaient dit non.
Ce sont des personnes incroyables et je les aime, mais j’ai dû mettre beaucoup de temps et d’énergie pour y arriver. Sinon, il y a une autre chose que j’aime moins.
McMartin, Chris 14:46
Absolument.
Bobbie Racette 14:51
En fait, la chose que j’aime le moins est probablement la pression.
Elle est énorme et ne vient pas seulement de ma personnalité et de ma présence médiatique.
McMartin, Chris 14:54
OK.
Bobbie Racette 15:00
Toutefois, elles y contribuent évidemment beaucoup. Je voudrais toujours plaire à mon équipe, mais ce n’est pas toujours possible.
McMartin, Chris 15:05
Oui.
Bobbie Racette 15:06
Je ne peux pas plaire à tout le monde et je dois l’accepter.
Je suis en train de lire le livre Avoir le courage de ne pas être aimé. Je sais que je déplais parfois,
ce n’est pas par méchanceté ou par quoi que ce soit d’autre, mais parce que je dois parfois dire non ou faire preuve de fermeté.
McMartin, Chris 15:22
Tout à fait.
Bobbie Racette 15:23
C’est parfois le plus difficile.
Personne ne le comprend vraiment à moins d’avoir été propriétaire d’entreprise. C’est l’un des aspects les plus difficiles pour moi parce que je déteste déplaire.
McMartin, Chris 15:33
J’aime votre honnêteté.
Bobbie Racette 15:34
Oui.
McMartin, Chris 15:35
J’aime votre transparence. Avez-vous pris des mesures (ou comptez-vous en prendre) pour
vous aider à relever ce défi?
Bobbie Racette 15:44
Oui, je lis beaucoup de livres de développement personnel. Pardonnez mon langage, mais, en ce moment, je lis Fuckless de Gianna Biscotti.
C’est un très bon livre.
McMartin, Chris 15:53
Oui.
Bobbie Racette 15:55
Je l’aime beaucoup. Beaucoup de choses m’aident, mais l’idée générale reste toujours d’apprendre et d’évoluer chaque jour.
Si je demande à mon personnel d’apprendre et d’évoluer chaque jour, je dois le faire aussi.
McMartin, Chris 16:07
Oui.
Bobbie Racette 16:08
Si le personnel me voit prêcher par l’exemple, il emboîtera le pas.
Tout le monde le sait : la mobilisation de capitaux est angoissante.
Les gens de mon équipe savent pour la plupart que nous allons entamer un tour de financement de série B, mais personne ne sait pas à quel point c’est difficile pour moi.
Mon travail est de les protéger et de ne pas leur montrer à quel point c’est dur.
McMartin, Chris 16:24
Absolument.
Absolument.
C’est incroyable.
Permettez-moi d’enchaîner avec quelques questions reçues de notre auditoire.
Bobbie Racette 16:30
Parfait.
McMartin, Chris 16:32
Ces personnes sont présentes aujourd’hui et sont à l’écoute. Permettez-moi de vous rappeler que si vous avez d’autres questions, vous pourrez les poser à la fin pendant notre période de questions.
Vous avez encore le temps d’y réfléchir un peu. Si vous n’êtes pas à l’aise d’activer votre micro pour prendre la parole, aucun problème.
Vous pouvez écrire votre question ou votre commentaire dans la fenêtre de clavardage et je les lirai.
La première question est : « Comment bien présenter notre idée d’entreprise pour piquer l’intérêt des investisseurs et leur donner envie d’investir dans notre entreprise en démarrage?
Avez-vous des conseils ou des trucs? »
Bobbie Racette 17:07
Oui.
Bien sûr.
Dans mes débuts comme dans mes récentes expériences, j’ai remarqué que les investisseurs ont un point en commun : la peur de rater quelque chose.
McMartin, Chris 17:14
Oui.
Bobbie Racette 17:19
Vous devez réussir à susciter une sorte de crainte de passer à côté de quelque chose, un peu comme
tenir une carotte pour les appâter, de façon professionnelle, bien sûr.
McMartin, Chris 17:25
Vous avez bien raison.
Bobbie Racette 17:26
Au début, j’avais l’habitude de montrer tous mes chiffres et de présenter mon projet tout de suite,
boum!
Je terminais en les invitant à m’appeler, mais le téléphone ne sonnait pas.
Je me demandais pourquoi personne ne montrait de l’intérêt.
Maintenant, nous avons changé d’approche. Je remets un document de deux pages plus général, mais j’avoue que c’est un peu plus facile depuis que nous avons fait les manchettes.
C’est plus facile parce que, comme les gens savent que nous sommes en plein essor et le croient, ces deux pages suffisent.
Ce document de deux pages présente de façon assez sommaire notre croissance, notre essor, notre équipe de direction, moi et l’accélération de notre essor.
McMartin, Chris 17:49
Oui.
Bobbie Racette 18:04
Il donne en quelque sorte un portrait global de notre croissance.
McMartin, Chris 18:06
Exactement.
Bobbie Racette 18:07
Même s’il est général, il donne de l’information.
Nous faisons valoir ce qu’ils pourraient en tirer.
McMartin, Chris 18:09
Oui, bien sûr.
Parfait.
Bobbie Racette 18:14
Nous parlons aussi de l’importance que nous accordons à la diversité, à l’équité et à l’inclusion.
Puis, nous les invitons à communiquer avec nous : « Nous nous préparons à mobiliser des fonds. Parlons-en. »
Une méthode qui a bien fonctionné pour moi et qui m’a permis de boucler mon tour de série A aussi rapidement, a été d’utiliser un tableur pour garder la trace de toutes les personnes qui m’avaient répondu non, peut-être ou tout simplement rien.
J’ai pris la liste et j’ai ajouté toutes les personnes à la liste d’envoi de ma mise à jour trimestrielle.
Donc, chaque trimestre, elles ont reçu un compte rendu de notre avancement.
McMartin, Chris 18:40
OK.
Bobbie Racette 18:42
Ce document leur montre que nous évoluons, sans entrer dans les détails, comme le font les états financiers et autres documents envoyés à mes investisseurs.
McMartin, Chris 18:49
Oui.
Bobbie Racette 18:50
La mise à jour trimestrielle est plutôt un genre de communiqué général que j’envoie pour les informer de la prochaine mobilisation de capitaux.
C’est un moyen créatif d’installer la crainte de rater quelque chose. Je précise toujours qu’elles peuvent se retirer de la liste. Seule une poignée d’entre elles l’ont fait parce que, encore une fois, la crainte est forte.
McMartin, Chris 19:04
Bonne idée.
Les gens ne veulent pas se retirer de la liste.
Ils veulent rester à l’affût de vos activités et de votre cheminement.
Bobbie Racette 19:06
Exactement.
Exactement.
C’est notre méthode maintenant. Après l’envoi, j’explique : « Nous souhaitons mobiliser des capitaux. Nous sommes en période de préouverture.
Si cela vous intéresse, dites-le-nous.
Nous vous donnerons accès à notre salle de données plus tôt. » J’ai créé une salle de données, qui contient tous nos documents mis à jour.
Par souci d’éthique, la salle de données ne donne accès qu’à des documents plus généraux.
Il ne faut pas tout dévoiler tant que vous n’avez pas conclu d’entente de confidentialité ou que vous n’êtes pas plus avancé dans le processus d’obtention de capitaux.
McMartin, Chris 19:34
Exact.
Bobbie Racette 19:40
Donc après cet envoi, si des personnes demandent un accès anticipé, je les déplace dans une autre feuille de mon tableur Excel pour indiquer qu’ils manifestent de l’intérêt.
McMartin, Chris 19:49
Oui.
Bobbie Racette 19:52
Même si certaines ne s’intéressent pas à notre offre, elles pourraient connaître cinq autres personnes qui pourraient dire oui. Alors je leur demande toujours de me recommander des noms qui pourraient correspondre à ce que je cherche et elles en ont souvent en tête.
McMartin, Chris 19:57
Tout à fait.
Bobbie Racette 20:01
Je pense que c’est cette stratégie qui m’a permis de boucler mon tour de série A en cinq mois et demi environ.
McMartin, Chris 20:09
Un élément m’a frappé dans votre histoire, Bobbie, et je trouve qu’il est important de le souligner. Vous avez dit qu’au début de votre aventure, vous avez eu 175 refus. Certaines personnes ont dit que votre histoire n’était pas un élément important et que vous n’aviez pas besoin de la raconter. Par contre, vous venez de mentionner que la mobilisation de capitaux était de plus en plus facile en raison de votre forte présence médiatique en ce moment.
Bobbie Racette 20:24
Exact.
McMartin, Chris 20:33
Je tiens à le souligner, mais j’imagine que vous êtes aussi arrivée à cette conclusion : si vous êtes partout dans les médias, c’est à cause de votre histoire.
Bobbie Racette 20:33
Tout à fait.
McMartin, Chris 20:40
Vous êtes dans les médias parce que nous avons envie d’écouter votre récit, votre histoire, le chemin que vous avez parcouru et votre expérience des enjeux de diversité, d’équité et d’inclusion, un sujet qui vous enflamme, dont vous parlez souvent et auquel vous sensibilisez des équipes de direction et d’autres gens d’affaires.
Bobbie Racette 20:40
Oui, exactement.
McMartin, Chris 20:54
Je trouve donc très ironique que toutes ces personnes aient affirmé que votre histoire n’avait pas d’importance.
Bobbie Racette 20:55
Oui.
McMartin, Chris 21:01
Même si oui, l’investissement concerne avant tout votre entreprise, c’est à votre histoire que les gens s’identifient et c’est ce qui a autant piqué l’intérêt des médias.
Bobbie Racette 21:05
Exact.
McMartin, Chris 21:10
Vous en avez tiré une plus grande couverture médiatique.
Bobbie Racette 21:11
Vous avez raison. En général, quand les gens me demandent mon plus grand conseil, je leur réponds de ne pas hésiter à mettre de l’avant leur histoire. J’ai eu peur de le faire pendant les quatre ou trois premières années d’existence de mon entreprise, mais j’ai commencé à me dire : « Si je ne raconte pas mon histoire, qui le fera? » Beaucoup de femmes autochtones veulent se lancer en affaires.
McMartin, Chris 21:32
Oui, c’est vrai.
Bobbie Racette 21:36
Elles ne savent pas par où commencer et ont peur que personne ne croie en elles, alors elles choisissent de ne pas faire le saut. Maintenant, mon histoire peut les inspirer.
McMartin, Chris 21:41
Bien sûr.
Bobbie Racette 21:43
J’ai choisi d’emprunter ce chemin, c’est-à-dire de ne pas écouter ceux et celles qui disaient que je ne devais pas raconter mon histoire et de suivre mon instinct. Ne vous retenez pas.
Imprégnez-vous de votre histoire et racontez-la avec fierté.
McMartin, Chris 21:56
Absolument.
Bobbie Racette 21:56
Je pense que le vent est en train de tourner de ce côté.
Il y a quelques mois, alors que je donnais une conférence, un investisseur est venu me voir et m’a dit : « Je sais que je vous ai dit non 16 fois, mais quand puis-je participer au prochain tour? »
C’était vraiment une sensation agréable.
McMartin, Chris 22:10
Quelle grande satisfaction vous avez dû en tirer!
Bobbie Racette 22:12
Oui, vraiment.
J’étais très fière.
McMartin, Chris 22:14
J’adore.
Comment faites-vous vos recherches pour trouver des investisseuses particuliers?
Par où commencer?
Bobbie Racette 22:27
Oui.
Généralement, je commence par aborder les gens qui ont déjà investi.
Le financement d’impact est la plupart du temps offert par des sociétés en commandite.
Ces sociétés sont composées des personnes qui investissent une petite somme dans leur fonds.
Ces sommes cumulées constituent un fonds plus important. Beaucoup de ces sociétés en commandite sont composées de fondations familiales, des sociétés de capital risque ou même
de banques et de grandes institutions.
Je commence par aviser mon conseil d’administration que nous nous apprêtons à mobiliser du financement, puis il avise les membres de leur fonds.
J’ai commencé à recevoir des propositions de cette façon. Sinon, moi et les membres de mon équipe participons à de nombreux événements.
Récemment, Joanna Wynn et moi étions à South by Southwest. J’étais conférencière invitée et nous nous sommes dispersées pour conquérir plus de gens.
J’avais la mission de trouver des personnes désireuses d’investir et elle en avait une autre.
Elle était en quête de partenariats et de petites et moyennes entreprises clientes potentielles. Sur place, nous avons rencontré beaucoup de gens qui ont montré de l’intérêt.
McMartin, Chris 23:26
Oui.
Bobbie Racette 23:31
Juste après, nous sommes allées à Las Vegas.
Je viens d’en revenir il y a à peine quelques jours, puis j’ai pris l’avion pour venir ici. J’étais à l’événement Rez and Transform et j’ai participé à plusieurs entretiens individuels pour rencontrer des investisseurs.
McMartin, Chris 23:43
OK.
Bobbie Racette 23:43
L’un d’entre eux va très probablement participer au financement de série B.
Il voudrait aussi nous acquérir. Il faut donc vraiment toujours être en mode recherche et faire le suivi des personnes approchées, que ce soit dans un tableur, un document, une fiche de coordonnées ou un formulaire de gestion de la relation avec la clientèle et les relancer.
Sinon, je fais aussi des recherches sur les participants et participantes aux événements auxquels j’assiste.
Si je découvre une entreprise semblable à la mienne, je communique avec elle et je lui demande qui sont ses investisseurs. Elle n’hésitera pas à me le dire, c’est une pratique courante dans le milieu.
McMartin, Chris 24:05
Oui.
Exactement.
Parfait.
Bobbie Racette 24:13
Alors je n’hésite pas à communiquer avec elles.
La méthode qui fonctionne le mieux est de demander à se faire présenter.
« Y a-t-il une personne dans votre réseau à qui vous pourriez me présenter? » ou « Pourriez-vous parler de moi à telle société de capital risque? » Au Canada, il y a un groupe appelé The A-List.
McMartin, Chris 24:20
Oui.
Bobbie Racette 24:27
C’est un groupe Tech Slack qui rassemble des fondateurs d’entreprises technologiques du Canada.
McMartin, Chris 24:33
OK.
Bobbie Racette 24:36
Nous pouvons l’utiliser et écrire : « J’aimerais approcher telle personne ou telle société pour un investissement. Quelqu’un peut-il lui parler de moi? »
Nous nous entraidons.
Donc, le réseautage est important. Il faut parler aux gens, les relancer et demander de se faire présenter.
McMartin, Chris 24:51
J’adore. Dans le cadre de L’initiative Femmes de la Banque Scotia, nous parlons souvent de l’importance de la communauté et du réseautage stratégique. Je suis contente que vous ayez glissé un mot là-dessus.
Bobbie Racette 24:59
*acquiescement*
McMartin, Chris 25:01
Avez-vous d’autres conseils, astuces ou commentaires?
Vous nous avez confié tout à l’heure que parler en public et réseauter n’ont pas toujours été votre point fort, votre activité préférée, ni votre talent secret.
Bobbie Racette 25:15
Non.
McMartin, Chris 25:17
Comment vous y êtes-vous habituée?
Comment vous êtes-vous améliorée et comment vous assurez-vous que votre participation à ces événements ait le plus de retombées possible?
Bobbie Racette 25:24
Oui.
J’avais vraiment beaucoup de difficulté avec cet aspect. Je crois que l’élément qui m’a forcé à m’améliorer et à prendre davantage la parole en public, même si suis plutôt introvertie, ce sont les 170 refus que j’ai reçus.
Les 10, 15, 20, 30 premiers refus m’ont attristée et m’ont fait perdre toute confiance en moi.
McMartin, Chris 25:49
Bien sûr.
Bobbie Racette 25:55
Ensuite, les 30, 70 et 80 refus suivants m’ont fâchée, je dirais.
McMartin, Chris 25:57
Oui.
Bobbie Racette 25:57
Ils m’ont animée d’une certaine fougue.
Je me disais : « Je vais revenir vous voir et vous verrez que vous avez eu tort. »
McMartin, Chris 26:03
Oui.
Bobbie Racette 26:03
Les refus suivants sont ceux qui m’ont permis d’apprendre, de comprendre et de grandir.
J’ai réalisé que j’avais beaucoup à apprendre, mais aussi que je devais apprendre graduellement.
C’est probablement l’une des choses les plus difficiles que j’ai eu à faire parce que je n’avais vraiment aucune expérience là-dedans.
McMartin, Chris 26:17
Exact.
Bobbie Racette 26:22
Je dirais qu’une autre chose qui m’a grandement aidée, surtout pour mes présentations en public, c’est de m’exercer. La répétition est le meilleur moyen de s’améliorer.
McMartin, Chris 26:29
Oui.
Bobbie Racette 26:29
Si vous obtenez un seul «oui» après avoir présenté votre entreprise à 10 000 personnes, dites-vous que vous n’en auriez obtenu aucun si vous n’aviez pas essayé. Le nombre n’est pas important.
Il vous a permis de perfectionner votre argumentaire.
McMartin, Chris 26:36
Oui.
Bobbie Racette 26:39
Il faut voir le bon côté des choses.
Votre premier argumentaire était certainement chancelant.
Votre deuxième l’était probablement encore plus, puis à force de le présenter, votre argumentaire s’est perfectionné.
Vous l’avez perfectionné.
J’ai donc appris à voir les refus comme une occasion d’apprentissage.
McMartin, Chris 26:49
Oui.
Bobbie Racette 26:51
Maintenant, c’est moi qui essaie d’enseigner à mon personnel à faire valoir l’entreprise. C’est incroyable de voir tout le monde à l’oeuvre.
McMartin, Chris 26:56
Exact.
Bobbie Racette 26:58
Oui.
McMartin, Chris 26:59
C’est vraiment incroyable.
Pouvez-vous nous dire ce que vous ressentez comme personne qui a dû apprendre par elle-même à présenter un projet et à perfectionner cet argumentaire et qui doit maintenant transmettre ce savoir à son personnel?
Que ressentez-vous?
Bobbie Racette 27:15
Oui.
J’ai l’impression d’avoir trouvé ma vocation. Si un jour j’en viens à quitter Virtual Gurus, je crois que je me dirigerais vers l’encadrement et le mentorat. J’aimerais aider les entreprises à prendre leur l’essor et à alimenter leur croissance en mettant à profit mon expérience.
McMartin, Chris 27:30
Fantastique.
Bobbie Racette 27:34
J’ai réalisé que ma croissance aurait probablement été plus rapide sans tout ce que j’ai dû apprendre en cours de route.
McMartin, Chris 27:39
Oui.
Bobbie Racette 27:39
J’aurais probablement pu mobiliser des capitaux plus rapidement.
J’ai retenu beaucoup de leçons au fil des ans et j’aimerais faire gagner du temps et éviter bien du stress aux gens. Toutefois, je pense qu’apprendre par l’expérience est la meilleure façon d’apprendre.
Je suis donc un peu ambivalente à ce sujet.
Par ailleurs, j’étais à une célébration de la Saint-Patrick le 17 mars, la veille de mon départ pour venir ici.
McMartin, Chris 28:03
OK.
Bobbie Racette 28:08
J’allais commander un verre au bar quand un homme s’est approché m’a dit : « Oh! mon Dieu! Êtes-vous Bobbie Racette? »
J’étais surprise qu’il m’ait reconnu.
Je n’en revenais pas. Il m’a dit qu’il était gestionnaire dans une entreprise et offrait de l’encadrement en leadership. Il était étonné de me voir et semblait vraiment admiratif.
Il a dit : « J’étais assis et, en posant le regard vers votre table, j’ai réalisé : Bobbie est là, Bobbie est là.
Je raconte toujours votre histoire en exemple aux groupes que j’encadre. »
J’ai compris que cette discussion m’avait profondément marquée. C’est à ce moment que je me suis dit que c’était peut-être ma vocation.
McMartin, Chris 28:34
Oui.
Bobbie Racette 28:36
C’est valorisant.
C’est très valorisant.
McMartin, Chris 28:38
C’est incroyable, vraiment incroyable.
C’est drôle. Vous êtes vraiment très humble et cela me rappelle la première fois que nous sommes entrées en contact.
J’étais très enthousiaste, je me suis présentée, je vous ai demandé si vous seriez prête à venir discuter avec nous et vous avez répondu : « Oh! mon Dieu! Bien sûr. »
Malgré tout votre parcours et les retombées que vous avez eues, vous restez modeste, alors je vous trouve vraiment incroyable
Bobbie Racette 28:53
Oui.
McMartin, Chris 29:02
Vous avez dit que l’encadrement était votre vocation. Je pense que c’est fantastique, parce que chaque fois que vous prenez la parole, vos mots résonnent fort.
Vous avez parlé de mentorat, y a-t-il eu des personnes dans votre parcours qui ont eu une grande influence sur vous? Vous n’avez pas besoin de les nommer si vous ne vous sentez pas à l’aise, mais vous pouvez nous dire quel type de conseils ou de soutien elles vous ont apportés dans votre parcours.
Bobbie Racette 29:13
Oui, j’en ai eu.
Par contre, j’ai vraiment eu du mal à en trouver au début parce que j’avais très peu de gens qui souhaitaient me mentorer ou qui croyaient vraiment en moi.
L’une de mes premières initiatives a été de me créer mon conseil d’administration personnel.
McMartin, Chris 29:41
*acquiescement*
Bobbie Racette 29:41
Ce n’était pas un vrai conseil d’administration.
Les membres en faisaient partie sans le savoir.
C’était essentiellement un cercle à qui je pouvais m’adresser.
McMartin, Chris 29:49
Oui.
Bobbie Racette 29:50
Je me suis moi-même entourée de personnes qui pouvaient me donner la force et le courage dont j’avais besoin. Je suis certaine que leur apport a grandement contribué à ma réussite.
Mes études à Harvard m’ont aidée. J’ai ajouté deux membres du corps professoral qui m’avaient beaucoup appris à mon conseil d’administration personnel.
McMartin, Chris 30:08
Fantastique!
Bobbie Racette 30:09
Si j’avais vraiment besoin de conseils sur le leadership ou si je me demandais comment gérer une situation, je pouvais joindre ces personnes. Je savais qu’elles me donneraient l’heure juste.
Elles m’ont aussi suggéré des tonnes de livres et j’ai une bibliothèque bien garnie aujourd’hui grâce à elles.
Je ne sais pas si beaucoup d’entre vous le savent, mais la lecture d’études de cas est le mode d’apprentissage à Harvard.
McMartin, Chris 30:24
Oui.
Bobbie Racette 30:24
En fait, ces suggestions d’études de cas à lire servaient de conseils.
McMartin, Chris 30:25
Exactement.
Voici votre réponse de 400 pages.
Bobbie Racette 30:26
Oui.
Lisez et revenez m’en parler.
Au départ, j’ai été entourée de beaucoup de gens, surtout sur le plan personnel, mais ensuite j’ai commencé à être mentorée par des investisseurs en capital risque.
McMartin, Chris 30:33
Oui.
Bobbie Racette 30:44
Je dirais que trois des cinq membres de mon conseil d’administration sont des sources de mentorat et d’encadrement à mes yeux. Je peux les appeler ou leur envoyer un message à tout moment sachant qu’ils décrocheront le téléphone pour me donner les conseils dont j’ai besoin.
McMartin, Chris 30:44
*acquiescement*
Fantastique!
Bobbie Racette 30:56
Permettez-moi d’ajouter qu’il y a un homme qui a cru en moi dès le premier jour.
J’avais embauché trois personnes et je n’arrivais pas à les payer.
J’étais grugée par le stress d’avoir à les payer. Il a commencé à investir dans mon entreprise en me donnant 70 000 $ par mois strictement pour la masse salariale et même pour m’accorder un salaire de 10 000 $.
McMartin, Chris 31:06
Exactement.
Oui.
Bobbie Racette 31:15
J’ai accepté.
C’était un soulagement.
Il est donc aujourd’hui un chef de file de notre consortium de financement.
Il répond présent lors de mes tours de financement.
Il est mon plus grand supporteur et je lui en serai éternellement reconnaissante parce que, en toute honnêteté, s’il n’avait pas été sur mon chemin, Virtual Gurus n’en serait pas là aujourd’hui.
McMartin, Chris 31:25
Oui.
C’est incroyable.
C’est incroyable.
Évidemment, l’équipe de L’initiative Femmes de la Banque Scotia croit fermement en l’importance du mentorat. Nous avons d’ailleurs un programme. Nous reconnaissons la valeur des personnes qui peuvent non seulement soutenir et encourager les femmes, mais aussi leur donner des conseils et mettre à profit leur expertise.
Bobbie Racette 31:40
Exactement.
Oui.
McMartin, Chris 31:49
J’aime votre concept du conseil d’administration personnel.
Je pense qu’il a joué un rôle très important dans votre parcours, surtout le fait d’avoir pu compter sur ce soutien dès le début même si, comme vous l’avez dit, ces personnes n’en tiraient rien en retour. C’était simplement un cercle de personnes en qui vous aviez confiance.
Bobbie Racette 32:03
Oui.
Tout à fait.
Maintenant, je pense que je suis cette personne pour les autres.
C’est donnant-donnant.
McMartin, Chris 32:11
Vous avez bien raison.
Bobbie Racette 32:15
Je me souviens avoir eu à faire appel à mon conseil pour m’aider dans des moments extrêmement difficiles pour moi. Il m’est arrivé plusieurs fois de vouloir tout abandonner.
J’aurais mis la clé sous la porte.
McMartin, Chris 32:25
Oui.
Bobbie Racette 32:26
Heureusement, ma mère m’a dit : « Chérie, tu as fait des pieds et des mains pour ton entreprise. Ne baisse pas les bras » et Ryan m’a prêté des fonds quand j’en ai eu besoin. Je n’en avais même plus assez pour l’électricité. C’était tellement de stress pour moi d’en arriver à ce point et de surmonter cet obstacle. Il faut faire preuve de résilience et de persévérance. Je pense que c’est le cas de presque tous les gens d’affaires et que ce n’est pas nécessairement acquis au début de l’aventure.
McMartin, Chris 32:35
Exactement.
Oui.
Bobbie Racette 32:51
Il faut travailler là-dessus et apprendre.
McMartin, Chris 32:52
Oui, c’est vrai.
Bobbie Racette 32:54
Je pense que c’est l’une des choses les plus difficiles à faire.
Par contre, aujourd’hui, je joue ce rôle auprès de la relève entrepreneuriale. Si je pouvais me diviser en 10 000 morceaux pour pouvoir soutenir tout le monde qui communique avec moi, je le ferais.
McMartin, Chris 33:01
Oui.
Bobbie Racette 33:10
En plus de diriger Virtual Gurus, je siège à quelques conseils d’administration.
Je suis présidente d’un conseil d’administration et j’ai beaucoup d’autres activités en parallèle à Virtual Gurus. Je travaille en permanence et ce n’est pas toujours facile.
McMartin, Chris 33:15
Oui.
Bobbie Racette 33:22
Je vous encourage à épauler les autres, mais, en même temps, il ne faut pas vous épuiser.
McMartin, Chris 33:26
Oui.
Bobbie Racette 33:29
Vous ne pouvez pas mentorer le monde entier.
Si je pouvais le faire, je voudrais mentorer et épauler tout le monde.
McMartin, Chris 33:31
Oui, bien sûr.
Bobbie Racette 33:33
Oui.
McMartin, Chris 33:34
C’est une belle entrée en matière pour une question posée dans le clavardage. J’ai hâte d’entendre votre réponse, alors que vous prenez du temps pendant vos vacances pour discuter avec nous de votre chambre d’hôtel.
Diriger une entreprise, surtout d’une taille comme la vôtre, demande beaucoup de temps et de dévouement. Vous venez de parler de toutes les activités que vous faites en parallèle, comme siéger à différents conseils et présider un conseil d’administration.
J’ai aussi vu que vous faites énormément de bénévolat pour des programmes communautaires.
La question va comme suit : Comment décrochez-vous en dehors des heures de travail?
Comment conciliez-vous vie professionnelle et vie personnelle?
Bobbie Racette 34:11
En tant qu’entrepreneure et fondatrice, je ne pense pas qu’il soit possible de décrocher.
McMartin, Chris 34:12
D’accord.
Bobbie Racette 34:17
Cependant, il faut savoir réduire la cadence et c’est un point avec lequel j’ai eu beaucoup de difficulté.
McMartin, Chris 34:24
Oui.
Bobbie Racette 34:26
J’ai eu un épisode d’épuisement professionnel.
À un moment, je pesais plus de 320 livres.
Je crois que c’était il y a deux ans. Nous avons organisé notre première retraite et j’ai vu une photo de moi.
Je pesais environ 320 livres et je me suis dit : « OK, il y a quelque chose qui cloche. Qu’est-ce qui m’arrive? »
C’était de l’épuisement professionnel extrême.
McMartin, Chris 34:41
Oui.
Bobbie Racette 34:42
Je travaillais 20 heures par jour.
L’épuisement professionnel m’a frappé de plein fouet.
Tout le monde en parlait. C’était horrible.
À moins de se voir dans cette situation ou d’en prendre conscience, les propriétaires d’entreprise se mettent la tête dans le sable. Nous nous pensons à toute épreuve.
Si un de vos proches vous dit qu’il trouve que vous en faites trop, il vous sonnera peut-être une cloche, mais si une personne de l’extérieur vous le dit, vous répondrez : « Tout va bien ».
McMartin, Chris 35:05
Oui.
Tout va bien.
Bobbie Racette 35:09
Je suis une superhéroïne. Rien ne peut m’abattre.
McMartin, Chris 35:09
Oui, en effet.
Bobbie Racette 35:09
On ne s’en rend pas vraiment compte.
Quand j’ai frappé un mur, j’ai réalisé que je devais changer mon mode de vie, mon alimentation, ma santé et ma façon de diriger.
McMartin, Chris 35:17
Intéressant.
Bobbie Racette 35:23
J’étais une gestionnaire constamment en colère et ce n’était pas du tout ce que je voulais projeter.
McMartin, Chris 35:24
D’accord.
Bobbie Racette 35:26
Tous ces éléments partaient de mon épuisement professionnel.
Pour moi, ce qui a fonctionné, c’est de voyager constamment.
En fait, je passe probablement 70 % de mon temps en avion en ce moment.
Je dirige mon entreprise des airs parce que je me promène de conférence en conférence. J’ai réalisé que, pour moi, décrocher, c’est prendre des vacances, comme en ce moment.
McMartin, Chris 35:40
Je vois.
OK.
Bobbie Racette 35:52
Je suis arrivée dimanche et j’ai travaillé lundi, mardi et mercredi.
McMartin, Chris 35:55
Oui.
Bobbie Racette 35:56
Je suis toujours à la merci de mon personnel.
Aujourd’hui, par exemple, j’ai reçu 15 messages sur Slack de mon personnel. Je dois y répondre parce que mon entreprise est comme mon bébé. J’ai dû apprendre à répondre : « Oui, je travaille aujourd’hui et j’ai une réunion de conseil plus tard, mais après ma rencontre, ne m’appelez pas. Je vais vous rappeler. »
McMartin, Chris 36:07
Oui, en effet.
Bobbie Racette 36:18
« Je suis en congé jusqu’à lundi. »
McMartin, Chris 36:18
Oui.
Bobbie Racette 36:19
« J’ai besoin de ce repos. J’ai besoin de temps.
Vous êtes capables.
Vous pouvez gérer l’entreprise sans moi. »
McMartin, Chris 36:24
Oui, c’est vrai.
Bobbie Racette 36:26
Il faut connaître ses limites.
Par ailleurs, l’entreprise ferme tous les jours à 16 h 30.
Donc, en plus d’être gérée selon des sprints de deux semaines, l’entreprise ferme à 16 h 30.
McMartin, Chris 36:40
Oui.
OK.
Bobbie Racette 36:44
Les heures de travail sont de 8 h 30 à 16 h 30 et nous n’aimons vraiment pas que le personnel les dépasse.
Dès qu’une personne quitte le travail plus tard, nous allons lui dire qu’elle n’a pas à le faire.
McMartin, Chris 36:51
Oui.
Bobbie Racette 36:52
Je sais qu’il y a parfois des urgences, mais nous essayons vraiment d’y aller par priorité et de prôner la conciliation vie professionnelle et vie personnelle. C’est ce qui m’aide. Oui.
McMartin, Chris 36:54
Super.
Oui.
Bobbie Racette 36:59
C’est très agréable. Avant, nous fermions à 17 h 30. Une autre chose que j’aime faire tout l’été, parce que je ne voyage jamais pendant l’été, est de partir en camping le vendredi, le samedi et le dimanche.
J’ai acheté un véhicule récréatif et je fais du camping. J’ai tout de même un ordinateur et un bureau complet dans mon véhicule, mais au moins je me déplace.
McMartin, Chris 37:13
Fantastique.
Super.
Vous partez.
Oui, vous changez d’air.
Bobbie Racette 37:20
Oui, exactement.
McMartin, Chris 37:20
Vous en profitez.
J’adore.
J’adore. Le camping est aussi l’une de mes passions et une de mes façons de décrocher.
Bobbie Racette 37:23
Oui.
McMartin, Chris 37:26
Je vous comprends totalement.
Bobbie Racette 37:27
Vous aussi?
McMartin, Chris 37:29
J’ai aussi un véhicule récréatif et laissez-moi vous dire que tout l’été, du vendredi au dimanche, vous me trouverez à bord avec ma famille. C’est un bon exutoire.
Bobbie Racette 37:31
Oui.
Oui, moi aussi.
McMartin, Chris 37:38
Je crois fermement qu’il faut s’éloigner physiquement de son lieu de travail pour atteindre ce sentiment de liberté.
Bobbie Racette 37:42
Oui.
McMartin, Chris 37:45
Je peux prendre un pas de recul pour mieux profiter du moment.
Bobbie Racette 37:47
Exactement.
Tout à fait, tout à fait.
Il est déjà arrivé que ma partenaire, même si elle savait évidemment dans quoi elle s’embarquait en étant en couple avec moi, me dise : « J’adore que tu te démènes autant pour le travail. Je sais que ton entreprise est prenante parce que c’est comme ton bébé. »
McMartin, Chris 38:05
Oui.
Bobbie Racette 38:06
« Par contre, tu as un autre bébé : ta famille, qui demande du temps aussi. »
McMartin, Chris 38:08
Oui.
Bobbie Racette 38:11
J’ai dû m’arrêter et je me suis dit : « Attend un instant, elle a totalement raison. »
En plus, si je travaille tard et à toute heure de la journée, je montre à mon personnel que c’est bien de le faire, alors que ce n’est pas ce que je veux.
McMartin, Chris 38:21
Oui.
Bobbie Racette 38:22
*acquiescement*
McMartin, Chris 38:24
Oui.
Nous semblons avoir des personnalités semblables.
J’imagine que le fait de vous rappeler votre position de leadership vous aide à vous dire : « OK, je dois prêcher par l’exemple » et qu’il est plus facile de respecter vos principes.
Bobbie Racette 38:38
Tout à fait, tout à fait.
C’est aussi que je veux que mon personnel ait confiance en moi.
Si vous travaillez toute la nuit et que vous êtes une gestionnaire d’humeur désagréable, comment pourra-t-il vous faire confiance? Je l’ai appris à mes dépens.
McMartin, Chris 38:50
Oui.
Bobbie Racette 38:55
J’ai perdu la confiance d’une partie de mon personnel.
McMartin, Chris 38:55
Oui.
Bobbie Racette 38:58
Je n’étais pas la meilleure gestionnaire que j’aurais pu être, mais surtout, je n’étais pas heureuse et j’étais épuisée.
McMartin, Chris 39:03
Oui.
Bobbie Racette 39:04
Au contraire, maintenant, je sens que j’ai encore beaucoup à donner.
La seule chose à faire est d’apprendre à trouver son équilibre, comme je le fais ici.
Je siège au conseil d’administration de la Fondation TELUS pour un futur meilleur.
Nous avons amassé de l’argent pour donner à des organismes de bienfaisance qui soutiennent les jeunes partout au Canada. J’y participe avec Manjit Minhas et Craig Kielburger de WE Days.
McMartin, Chris 39:20
Oui.
Bobbie Racette 39:25
Je suis aussi présidente de l’Indigenous Prosperity Foundation, qui amasse des fonds pour des organismes de bienfaisance et des organismes à but non lucratif.
McMartin, Chris 39:26
Oui.
Bobbie Racette 39:33
En gros, nous amassons des fonds pour les entreprises en démarrage autochtones, ce qui nous évite d’avoir à prendre des participations. Nous les aidons à mobiliser des capitaux.
Je suis donc très fière du travail que j’accomplis, et ces missions me donnent de l’énergie pour continuer à faire croître Virtual Gurus.
McMartin, Chris 39:51
Oui, bien sûr. Je peux l’imaginer.
Bobbie Racette 39:52
Ouais.
McMartin, Chris 39:54
Vous avez parlé de votre travail en parallèle, que ce soit dans les conseils d’administration, votre présidence et votre rôle d’entrepreneure. Comment savez-vous que vous devez dire non ou que vous avez atteint votre limite?
Comment savoir arrêter à temps?
Bobbie Racette 40:12
Oui.
Si vous suivez vos intuitions, que vous êtes à l’écoute de votre corps et que vous vous sentez au bon endroit au bon moment, vous êtes la seule personne à le savoir.
L’autre jour, j’ai dû demander à des membres de mon personnel d’arrêter de me surcharger autant
parce qu’au bout du compte, trop tirer sur l’élastique finira par nous nuire.
McMartin, Chris 40:29
Vous avez raison.
Oui.
Bobbie Racette 40:37
Il est difficile de dire non, mais vous devez aussi garder à l’esprit les deux objectifs qui vous importent le plus.
D’abord, pour moi, l’une de ces deux choses importantes est de continuer à siéger à des conseils d’administration parce que j’en sors gonflée à bloc, mais je ne peux rien prendre de plus.
McMartin, Chris 40:51
Oui.
Bobbie Racette 40:55
J’ai donc mis de côté le travail de mentorat que je faisais. Ensuite, j’ai fini par m’inscrire à la Chambre de commerce LGBT en tant que conseillère.
McMartin, Chris 40:58
Oui.
Bobbie Racette 41:03
Je tiens à le faire parce que ce sont des choses qui comptent beaucoup pour moi.
McMartin, Chris 41:05
Oui.
Bobbie Racette 41:06
La prospérité des entreprises autochtones, les organismes de bienfaisance, les jeunes et les organismes à but non lucratif me tiennent beaucoup à cœur.
McMartin, Chris 41:08
Oui.
Bobbie Racette 41:10
Évidemment, les droits des personnes LGBT aussi.
Tous ces éléments me donnent de l’énergie pour continuer à avancer.
McMartin, Chris 41:13
Oui.
Bobbie Racette 41:16
Par contre, je dois dire non à beaucoup de choses, comme des conférences ou des entrevues dans les médias.
McMartin, Chris 41:20
Exactement.
Bobbie Racette 41:20
Nous recevons entre 70 et 100 demandes par mois de gens qui souhaitent que je me déplace pour une conférence. Nous disons probablement non à environ 80 % d’entre elles en ce moment.
C’est beaucoup.
McMartin, Chris 41:31
Exactement.
Cela dit, je suis encore plus reconnaissante que vous nous ayez dit oui. Notre équipe s’en réjouit.
D’ailleurs, tout le monde, je me dois aussi de souligner quelque chose. J’ai le plaisir d’annoncer notre nouveau partenariat avec Virtual Gurus. L’initiative Femmes de la Banque Scotia s’associe à Virtual Gurus.
La participation à L’initiative Femmes de la Banque Scotia vous donne accès à une offre alléchante. Nous prendrons soin de vous transmettre plus d’information à ce sujet.
En attendant, vous pouvez consulter notre site Web ou nos plateformes de médias sociaux et celles de Bobbie ou de Virtual Gurus. Tout y est!
Bobbie Racette 42:07
Oui.
McMartin, Chris 42:09
L’annonce est partout et notre équipe est vraiment emballée à l’idée de ce partenariat.
Je voulais prendre soin de le mentionner parce que nous avons l’honneur de faire partie du cercle de Bobbie maintenant.
Nous en sommes vraiment ravies et reconnaissantes.
Je sais que nous avons beaucoup parlé de la mobilisation de capitaux, mais il y a une chose que nous n’avons pas abordée et dont je suis curieuse d’entendre parler : au fil des ans, avez-vous eu recours à des subventions? Si oui, comment vous y êtes-vous prise?
Bobbie Racette 42:36
Oui.
Exactement.
Je pense que nous avons obtenu au total entre un million et demi et deux millions de dollars en subventions.
Les premières subventions que j’ai obtenues l’ont été dans le cadre du Programme d’aide à la recherche industrielle (PARI) et de l’organisme Alberta Innovates.
L’une des subventions qui m’ont été le plus utiles, en tant qu’entreprise en démarrage qui n’a pas les moyens de se doter d’un directeur de l’exploitation ni de concevoir la technologie parce que je n’avais pas les ressources pour le faire, m’a été accordée par Alberta Innovates. Je pense que chaque province a un programme similaire. Il nous a permis de financer le salaire d’une personne.
McMartin, Chris 43:07
Super.
OK.
Bobbie Racette 43:14
La subvention couvrait son salaire.
J’ai commencé par embaucher un directeur de l’exploitation parce que j’avais besoin d’aide dans cette sphère et je n’avais, en toute honnêteté, aucune idée de ce que je faisais. La question du directeur de l’exploitation était réglée.
McMartin, Chris 43:22
Exactement.
Oui.
Bobbie Racette 43:26
Ensuite, j’ai embauché un directeur de la technologie, encore une fois grâce à une subvention. C’était super parce que ce coup de pouce financier m’a permis de faire croître mon entreprise. Après, j’ai pu commencer à les payer à partir de mon entreprise et les garder en poste.
Le PARI m’a accordé du financement, mais le plus important pour nous a évidemment été PrairiesCan. Je crois que l’équivalent en Ontario est FedDev.
McMartin, Chris 43:38
Oui.
Oui.
Bobbie Racette 43:48
Nous avons obtenu un million de dollars grâce à cet organisme, à un moment décisif pour moi.
Il y a donc de nombreux organismes qui offrent des subventions.
Nous allons réemprunter la voie des subventions bientôt parce que beaucoup de gens nous interpellent. Parmi les subventions les plus avantageuses dont nous bénéficions en ce moment, permettez-moi de nommer les encouragements fiscaux pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS&DE). Ils nous ont grandement aidés pour le développement de notre technologie et les salaires.
Il y a beaucoup de subventions très intéressantes.
McMartin, Chris 44:19
Oups, désolée. Il semble qu’une personne ne soit pas en sourdine.
Pouvez-vous vérifier que vous êtes bien en sourdine?
La personne semble en déplacement.
Bobbie Racette 44:31
Oui, on dirait qu’elle marche dans la neige. Qui sait, elle est peut-être à Calgary. D’ailleurs, tout mon personnel m’a envoyé des messages aujourd’hui.
McMartin, Chris 44:33
Exactement.
Oui.
Bobbie Racette 44:39
« Il neige en Alberta. »
McMartin, Chris 44:40
Oui, il neige.
Bobbie Racette 44:40
Il fait 30 degrés ici! Pour revenir aux subventions, j’ai découvert certains sites Web et j’ai par ailleurs
participé à un groupe de discussion avec l’entreprise NerdWallet, dont vous avez peut-être déjà entendu parler, qui aborde les subventions.
McMartin, Chris 44:51
Oui.
Bobbie Racette 44:53
Je vais essayer de trouver un lien pour le clavardage. C’est une bonne ressource.
Certaines subventions destinées aux femmes de partout pourraient être pertinentes.
McMartin, Chris 45:03
OK.
Bobbie Racette 45:06
En fait, je pense que nous allons regarder cela nous aussi.
McMartin, Chris 45:12
Excellent.
Excellent.
Permettez-moi de mentionner aussi que L’initiative Femmes de la Banque Scotia a aussi établi un partenariat avec la plateforme de subvention Pocketed, une autre excellente ressource pour les subventions et une précieuse source d’information.
Nous vous transmettrons certainement les coordonnées.
Je suis contente d’entendre que vous avez recommencé à profiter des subventions.
Parfait.
Si vous avez des questions à poser à Bobbie, vous pouvez activer votre micro pour prendre la parole ou l’écrire dans le clavardage et je la lirai à Bobbie qui sera heureuse d’y répondre.
Son écran est figé. J’imagine qu’elle reviendra bientôt.
Voilà, vous êtes de retour, Bobbie.
Bobbie Racette 45:58
Je pense que oui.
M’entendez-vous?
McMartin, Chris 45:59
Voilà.
Voilà.
Vous êtes de retour.
Bobbie Racette 46:03
Je suis désolée.
McMartin, Chris 46:04
Pas de problème.
La technologie nous joue parfois des tours.
Bobbie Racette 46:12
Avant que cela coupe, vous parliez des subventions de Pocketed.
McMartin, Chris 46:15
Oui.
Bobbie Racette 46:16
J’allais en parler parce que je sais que vous travaillez aussi avec cette organisation et que je l’adore.
McMartin, Chris 46:18
Oui.
Bobbie Racette 46:21
Dans un billet de blogue, NerdWallet a proposé 40 subventions destinées aux petites entreprises appartenant à des femmes.
C’est vraiment, vraiment bien.
NerdWallet en propose de toutes sortes et je pense que beaucoup d’entre elles sont aussi disponibles sur la plateforme Pocketed.
Donc oui, oui, je pense qu’il est possible d’obtenir toutes sortes de subventions différentes.
McMartin, Chris 46:36
Excellent. Incroyable.
Oui.
Fantastique.
Je sais que nous avons une question d’une participante. Pourriez-vous y répondre, Bobbie? À vous, Erin.
Bobbie Racette 46:48
Oui.
Erin Mathany 46:50
Bonjour, Bobbie.
Merci.
Pardon.
J’ai manqué le début de la séance.
J’ai une question sur les subventions. Elle est peut-être très élémentaire, je m’en excuse. Je suis nouvelle dans ce monde.
Y a-t-il une attente à fournir quelque chose en retour d’une subvention? Je crois que nous n’avons pas à rembourser la somme, mais y a-t-il quelque chose à donner en retour quand nous recevons une subvention?
Bobbie Racette 47:11
En fait, la réponse varie d’une subvention à l’autre.
En général, si vous êtes une entreprise à but lucratif, vous devrez en rembourser une partie.
Par exemple, nous avons dû rembourser la somme à PrairiesCan.
Les règles ne sont pas toujours les mêmes par contre.
Nous avons eu droit à un taux d’intérêt de 0 % et nous n’avions pas besoin de retirer la somme en entier. Elle était placée dans un compte bancaire et nous pouvions piger dedans quand nous en avions besoin. Ensuite, nous avons remboursé la somme plus tard, une fois que l’entreprise avait grossi et était profitable. Les subventions de ce type ont été très utiles pour nous parce que c’est essentiellement comme un prêt qu’une entreprise pourrait obtenir auprès de la Banque Scotia. Notre entreprise avait une croissance assez décente.
McMartin, Chris 47:50
Oui.
Erin Mathany 47:51
OK.
Bobbie Racette 47:55
Nous avons pu en profiter.
McMartin, Chris 47:55
Oui.
Bobbie Racette 47:58
Dans le cas de certaines subventions, comme celles du PARI, il n’y a rien à rembourser.
Erin Mathany 48:05
OK.
Bobbie Racette 48:06
Les entreprises ont droit à un certain montant.
Elles doivent prouver qu’elles créent des emplois canadiens ou qu’elles respectent tout autre critère de la subvention.
Toutefois, l’un de mes plus grands conseils est de faire des recherches avant de soumettre une demande pour n’importe quelle subvention.
Renseignez-vous sur la paperasse auprès d’entreprises qui ont déjà reçu cette subvention.
Croyez-moi, en tant que fondatrice, vous n’avez pas le temps de vous asseoir pour rédiger un rapport de 158 pages chaque trimestre.
McMartin, Chris 48:27
C’est un bon point.
Erin Mathany 48:31
OK.
Bobbie Racette 48:36
Vous devez vous y préparer.
C’est une chose que j’ai apprise au fil de mon expérience de recherche de subventions. Pour certaines d’entre elles, nous avons eu la surprise d’avoir 160 pages à fournir.
McMartin, Chris 48:46
Vraiment?
Erin Mathany 48:46
Oh!
Bobbie Racette 48:48
Mon équipe m’a dit : « Bobbie, nous ne pourrons pas y arriver » et je leur ai répondu que nous n’avions pas le choix.
Nous avions déjà dépensé la subvention!
Alors…
McMartin, Chris 48:57
Oui.
Bobbie Racette 48:58
Alors, les vérifications sont de mise.
Faites des recherches.
Les responsables des subventions sont vraiment faciles d’approche.
Vous pouvez leur demander de vous mettre en contact avec d’anciennes entreprises bénéficiaires. Après avoir signé une entente de confidentialité, vous pourrez parler à d’autres bénéficiaires pour connaître leur avis.
McMartin, Chris 49:17
Quel bon conseil!
Merci pour cette très bonne question.
Bobbie Racette 49:19
Génial.
Erin Mathany 49:21
Merci.
C’était très éclairant.
McMartin, Chris 49:23
Avez-vous d’autres questions pour Bobbie?
Bobbie Racette 49:23
Merci.
McMartin, Chris 49:29
Très bien.
Nous avons fait le tour, Bobbie.
Pour conclure, je demande toujours à la personne invitée quelle est son activité préférée pour prendre du temps pour elle et bien commencer sa journée.
Autrement dit, quand vous vous réveillez chaque matin, que faites-vous pour être certaine que la journée démarre du bon pied?
Bobbie Racette 49:45
Oui.
D’abord, je lis.
En hiver, je lis ou je médite à mon réveil.
McMartin, Chris 49:52
Ah!
Bobbie Racette 49:52
J’ai récemment commencé la méditation. Je médite de temps à autre dans mon bureau parce que j’en ai besoin.
Parfois, quand je sens la tension monter en moi, j’essaie de trouver le temps de méditer.
McMartin, Chris 50:00
Oui, c’est vrai.
Bobbie Racette 50:01
Puis, je joue au golf le matin.
L’été, je me lève parfois à 6 h pour aller sur un terrain de golf avant d’aller au travail.
Le terrain de golf est probablement le seul et unique endroit où je réussis à oublier complètement le travail dès que je pose les pieds dessus.
McMartin, Chris 50:19
Vraiment? OK.
Bobbie Racette 50:20
Oui, c’est un très bon sport pour moi.
En fait, c’est presque une dépendance. Au lieu de penser à la prochaine étape que je dois franchir en affaires, au golf, je pense juste à frapper la prochaine balle aussi bien que la dernière fois.
McMartin, Chris 50:35
Oui, en effet.
Bobbie Racette 50:36
Je ne pense à rien d’autre.
Le golf est certainement l’une des activités les plus importantes que je fais le plus souvent pour me changer les idées.
McMartin, Chris 50:44
Fantastique.
Fantastique.
Bobbie Racette 50:45
Oui.
McMartin, Chris 50:46
Merci de votre témoignage, Bobbie. Je vous remercie infiniment pour votre présence et du précieux temps que vous avez pris pendant vos vacances. Vous avez un parcours tellement impressionnant et vous nous avez transmis de précieux renseignements qui aideront certainement énormément de femmes entrepreneures.
Merci pour tout ce que vous faites.
J’ai très hâte de voir où nous mènera notre partenariat annoncé cette semaine et de continuer à travailler avec vous.
Bobbie Racette 51:05
Oui.
McMartin, Chris 51:08
Merci pour cette discussion et profitez bien de vos deux prochains jours de vacances.
Bobbie Racette 51:10
Oui, j’ai hâte d’en profiter.
Merci à tous de votre participation.
J’en suis vraiment reconnaissante et n’hésitez pas à m’ajouter sur LinkedIn.
McMartin, Chris 51:19
Merci tout le monde.
Absolument.
Nous vous transmettrons les coordonnées de Bobbie.
Bobbie Racette 51:22
Parfait.
McMartin, Chris 51:24
Vous pouvez la suivre sur les comptes LinkedIn et Instagram de Virtual Gurus. Merci infiniment.
Profitez du soleil.
Merci à tout le monde de votre présence.
Bobbie Racette 51:32
OK.
Merci.
OK.
McMartin, Chris 51:34
Au revoir.
Bobbie Racette 51:34
Au revoir.
Dutta, Aparna 51:36
Merci.