CANADA : FREINAGE DE LA PROGRESSION DURANT L’ÉTÉ
En août, les ventes d’automobiles au Canada ont augmenté marginalement de 0,9 % sur un mois (en données désaisonnalisées) pour s’inscrire à 1,59 million d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé), ce qui est inférieur à 1,6 million d’exemplaires pour le deuxième mois consécutif cette année. La progression des ventes de véhicules s’est ralentie durant l’été : la moyenne mobile sur trois mois (mm3m) a plongé à 1,59 million d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) contre le récent pic de 1,69 million atteint en mai; cette moyenne reste toutefois supérieure au creux de 1,44 million de l’automne 2022. La hausse des prix des véhicules, l’emballement des taux de financement et les niveaux de stock toujours aussi faibles pèsent probablement sur la demande refoulée. Les données du marché du travail nous apprennent que le rythme des nouveaux emplois créés s’est ralenti dans les derniers mois par rapport à la fin de 2022. Il n’empêche que les gains des salaires horaires moyens de juillet et d’août ont été supérieurs à 10 % sur un mois (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) pour les employés permanents de 15 ans ou plus, ce qui est supérieur à l’inflation fondamentale mensuelle, chiffrée à 4,2 % sur un mois (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) en juillet. Les solides gains de salaires de concert avec la hausse du total des heures de travail viennent porter la demande intérieure. À sa réunion du 6 septembre sur le taux directeur, la BdC n’a pas changé son taux à un jour, qui s’est maintenu à 5,00 %, même si elle a affirmé qu’elle était prête à rehausser le taux directeur au besoin pour atteindre sa cible inflationniste de 2 %. Puisqu’il est improbable que la BdC abaisse son taux directeur avant 2024, on s’attend à ce que les taux de financement restent élevés à court terme. Nous avons révisé à la baisse, à 1,64 million d’exemplaires en 2023, nos pronostics pour les ventes de véhicules au Canada, en raison du ralentissement dans la progression de ces ventes sur fond de hausse des prix, d’emballement des taux de financement et du mauvais moral des consommateurs. C’est pourquoi nous prévoyons que les ventes d’automobiles se relèvent à 1,72 million d’exemplaires en 2024 lorsque les vents contraires se calmeront, portés par la demande refoulée par rapport à la vétusté du parc automobile et à la croissance de la population.
ÉTATS-UNIS : PERSPECTIVES ASSOMBRIES PAR L’INCERTITUDE QUI PLANE SUR L’OFFRE
Aux États‑Unis en juillet, les ventes d’automobiles ont chuté de 4,5 % sur un mois (en données désaisonnalisées), à 15,0 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé); elles se sont toutefois stabilisées du point de vue de la moyenne mobile sur trois mois (mm3m) à 15,5 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé). Les ventes d’automobiles se sont améliorées après les récents creux de la fin de 2021 et du milieu de 2022, alors qu’elles avaient plongé à 12,9 millions et 13,0 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé, mm3m), à cause des contraintes de la production et de l’offre. Or, les progrès accomplis dans le retour au rythme prépandémique de 17 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) pour les ventes de véhicules légers ont été freinés cet été. Le taux moyen, sur 48 mois, du crédit sur les voitures neuves s’est établi à 7,31 % en août, pour inscrire sa première baisse sur un mois depuis janvier 2022, en augmentant de près de 4 points de pourcentage sur cette période. Durant les 18 derniers mois, la Réserve fédérale a haussé la limite supérieure de son taux directeur à 5,50 % afin de ramener l’inflation sur sa cible de 2 %. Puisqu’on ne s’attend pas à ce que la Fed réduise son taux directeur avant un certain moment en 2024, les taux de financement resteront probablement élevés pendant un certain temps, et il faudra aussi affronter le risque de hausse de l’inflation. Dans la colonne de l’offre, les pressions continueront de s’apaiser : la production nord‑américaine de véhicules légers s’est chiffrée à 16,4 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) en juillet, pour enchaîner un quatrième mois consécutif égal ou supérieur à la moyenne de 16,2 millions de véhicules construits en 2019. Même si les stocks sont comptabilisés à partir de leurs creux, les véhicules neufs continuent d’être absorbés par la demande refoulée. Les négociations en cours entre le syndicat des Travailleurs unis de l’automobile (TUA)et les Trois Grands de Détroit (GM, Ford et Stellantis) représentent un risque d’interruption de la production, puisque les membres du syndicat des TUA se sont prononcés en faveur de la grève si aucun pacte nouveau n’est conclu avant l’expiration de la convention existante, le 14 septembre. Le freinage de la production alors que les niveaux de stocks sont toujours aussi faibles viendra exacerber encore le déséquilibre entre l’offre et la demande et augmentera probablement la pression qui fait monter les prix des véhicules. Dans un environnement de taux de financement élevés, la flambée de l’inflation des prix des véhicules fait souffler d’autres vents contraires sur l’abordabilité des voitures et, partant, sur les ventes. Nos prévisions pour les ventes de véhicules aux États‑Unis s’établissent à 15,4 millions d’exemplaires en 2023, portées par l’amélioration de l’offre de véhicules malgré l’incertitude, et se montent à 16,5 millions d’exemplaires en 2024, lorsque l’inflation et les pressions sur les taux se calmeront.
LES VENTES MONDIALES D’AUTOMOBILES : RALENTISSEMENT DES VENTES EN ASIE‑PACIFIQUE ET DANS LA ZONE EURO; L’AMÉRIQUE LATINE POURSUIT SA PROGRESSION
Le rythme des ventes mondiales d’automobiles a continué de se ralentir au deuxième semestre cette année, en baissant de 0,9 % sur un mois (en données désaisonnalisées) en juillet, pour enchaîner une deuxième contraction mensuelle consécutive en chiffres désaisonnalisés (graphique 1). La baisse des ventes dans la région de l’Asie‑Pacifique a fait lourdement chuter les chiffres mondiaux : les ventes se sont contractées pour un deuxième mois d’affilée, en perdant 2,8 % (en données désaisonnalisées). Les ventes de juillet ont généralement baissé, en se contractant dans quatre des six pays couverts. En Chine, le marché le plus important de la région, les ventes ont continué de se ralentir (-3,2 % en données désaisonnalisées). La Banque populaire de Chine (BPC) a réduit ses taux directeurs de concert avec les organismes de réglementation locaux, qui ont abaissé leurs conditions de crédit afin de stimuler l’activité économique. Le ralentissement des ventes d’automobiles en Indonésie (-2,9 % en données désaisonnalisées), au Japon (-7,2 %) et en Corée du Sud (-8,5 %) a été en partie compensé par une autre progression en Australie (3,3 %) et par l’amélioration hésitante des ventes d’automobiles en Inde (4,2 %). Les ventes d’automobiles ont aussi continué de se ralentir en Europe de l’Ouest (-1,4 % en données désaisonnalisées) et n’ont augmenté qu’en France (4,5 % en données désaisonnalisées), en Italie (1,0 %) et au Royaume-Uni (6,9 %); elles se sont contractées, entre autres pays européens, en Allemagne (-4,3 %). La Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d’Angleterre ont toutes deux haussé leurs taux directeurs de 25 points de base supplémentaires respectivement dans leurs réunions de juillet et d’août, afin de mieux mater l’inflation. En Amérique latine, les ventes d’automobiles ont crû pour le troisième mois consécutif à l’échelle régionale (4,3 % en données désaisonnalisées), même si l’amélioration des ventes au Brésil (12,4 %), au Mexique (2,4 %) et au Pérou (0,9 %) a été menée à la baisse par les ventes en Argentine (-12,8 %), au Chili (-6,7 %) et en Colombie (-14,8 %). Puisque l’inflation baisse après avoir atteint récemment des sommets dans la région, les banques centrales d’Amérique latine ont commencé à se demander pendant combien de temps encore elles devraient maintenir leurs taux directeurs, puisque les banques centrales du Chili et du Brésil ont commencé à abaisser leurs taux directeurs. D’après nos prévisions sur les ventes mondiales d’automobiles, les ventes de véhicules devraient augmenter de 5,1 % en 2023 et de 4,9 % en 2024 (graphique 2).
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