CANADA : LA DEMANDE DE VÉHICULES RALENTIT AU T3 DE 2024
En septembre, les ventes d’automobiles au Canada ont perdu ‑1,3 % sur un mois à 1,72 million d’exemplaires en rythme désaisonnalisé et annualisé; elles ont baissé dans quatre des cinq derniers mois selon Wards Automotive (graphique 1).
Si les ventes de véhicules légers ont gagné 7,1 % pour les neuf premiers mois de l’année, leur rythme continue de se ralentir au deuxième semestre de 2024. En chiffres désaisonnalisés, les ventes du troisième trimestre se sont établies à une moyenne de 1,74 million d’exemplaires (en rythme désaisonnalisé et annualisé), soit une baisse de ‑2,0 % par rapport au T2 de 2024. Dans le même temps, les ventes non désaisonnalisées du T3 se sont envolées de 2 % par rapport au même trimestre il y a un an; or, les ventes de septembre ont baissé de ‑2,7 % sur un an — en se contractant sur un an pour la première fois depuis septembre 2022. Puisque l’effet de durcissement causé par les précédentes hausses de taux d’intérêt a continué de peser sur la consommation des biens des ménages jusqu’à l’été, il a aussi pesé sur la demande d’automobiles et sur les ventes de véhicules neufs.
L’inflation annuelle de synthèse a plongé à 2 % sur un an en août, soit le point milieu de la fourchette cible de 1 % à 3 % de la Banque du Canada, ce qui consolide les appels à d’autres baisses du taux directeur, qui a été abaissé à 4,25 % en septembre par rapport au récent pic de 5 % au début de juin. Si l’inflation devait rester durablement en deçà du seuil inférieur de 3 %, nous nous attendons à d’autres baisses du taux directeur dans les deux dernières réunions de politique monétaire de la BdC en 2024 ainsi que jusqu’au milieu de 2025. Encore faut‑il savoir à quel rythme l’assouplissement des conditions de la politique monétaire viendra réduire les contraintes de l’abordabilité et se répercuter sur les ventes de véhicules.
Nous prévoyons que les ventes de véhicules légers neufs au Canada se chiffreront à 1,78 million d’exemplaires en 2024 et à 1,8 million d’exemplaires en 2025 lorsque les vents contraires qui soufflent sur les taux d’intérêt s’apaiseront.
ÉTATS-UNIS : LES VENTES SUIVENT UNE TENDANCE LATÉRALE DANS LEUR ÉVOLUTION MALGRÉ LA DÉSAISONNALISATION
Aux États-Unis, les ventes d’automobiles ont crû de 3,3 % sur un mois pour s’inscrire à 15,8 millions d’exemplaires (en rythme désaisonnalisé et annualisé) en septembre (graphique 2). Les facteurs de désaisonnalisation des ventes d’automobiles et de camions légers, qui sont produits par la Federal Reserve Board, ont été recalculés rétrospectivement en date de janvier 2019 et prospectivement jusqu’en août 2025.
Même si les facteurs recalculés ont réduit une partie de la volatilité des données désaisonnalisées, la tendance générale reste la même : les ventes de véhicules légers aux États-Unis fluctuent aux alentours de 15,7 millions d’exemplaires (en rythme désaisonnalisé et annualisé) depuis le printemps 2023. Les ventes de véhicules légers n’ont essentiellement pas changé au T3, pour s’inscrire à une moyenne de 15,6 millions d’exemplaires (en rythme désaisonnalisé et annualisé), soit ‑0,2 % de moins qu’au T2 de 2024.
Même si le rythme des ventes est généralement stable, la croissance des stocks de véhicules légers aux États-Unis commence à donner des signes d’essoufflement. La production de véhicules légers dans ce pays s’est ralentie à 10 millions d’exemplaires (en rythme désaisonnalisé et annualisé) pour le trimestre clos en août; il s’agit du rythme trimestriel désaisonnalisé le plus lent depuis février 2023, hormis la période comprise entre octobre et décembre, alors que la production a été freinée par la grève de l’UAW.
La Réserve fédérale a abaissé de 50 points de base le taux directeur pour le porter à une limite supérieure de 5 % à la réunion de septembre, malgré les risques par rapport à son double mandat de stabilité des prix et de pérennisation du quasi-plein emploi. Le taux de chômage a augmenté pour atteindre 4,2 % en août avant de retomber à 4,1 % en septembre, ce qui augmente l’incertitude qui plane sur l’importance et le rythme des baisses attendues du taux directeur. Les taux d’intérêt devront probablement encore baisser pour avoir un impact significatif sur la demande de véhicules.
Nous prévoyons que les ventes de véhicules légers neufs aux États-Unis se chiffreront à 15,6 millions d’exemplaires en 2024, pour augmenter et s’établir à 16,5 millions d’exemplaires en 2025, lorsque les vents contraires qui soufflent sur les taux d’intérêt s’apaiseront.
VENTES MONDIALES D’AUTOMOBILES : LE RYTHME DES VENTES EST STABLE, MAIS ACCUSE UNE BAISSE RÉGIONALE
En août, les ventes mondiales d’automobiles ont reculé de ‑0,5 % sur un mois (en données désaisonnalisées) : le rythme des ventes reste assez stable en rythme désaisonnalisé depuis juin (graphique 3). En Europe de l’Ouest, les ventes d’automobiles ont plongé de ‑7,4 % sur un mois, en baissant dans 11 des 15 pays couverts et en continuant de baisser tendanciellement depuis le T1 de 2024, pour atteindre leur plus creux désaisonnalisé depuis octobre 2022. Dans le même temps en Europe de l’Est, les ventes d’automobiles ont progressé de 1,6 % sur un mois (en données désaisonnalisées). En Asie du Pacifique, elles ont rebondi de 2,7 % sur un mois (en données désaisonnalisées) après avoir fléchi dans les deux mois précédents : leur progression en Chine (4,5 %), en Inde (3,6 %) et en Corée du Sud (4,2 %) a largement compensé les baisses dans les trois autres marchés couverts. En Amérique latine, les ventes d’automobiles sont restées stables en août (0 % sur un mois, en données désaisonnalisées), puisque le rythme des ventes est resté relativement inchangé au Mexique (‑0,2 %) et au Pérou (0,8 %); la hausse des ventes en Argentine (13,5 %) et au Chili (4,7 %) a été compensée par la baisse du chiffre d’affaires au Brésil (‑2,6 %) et en Colombie (‑3,6 %). D’après nos prévisions, la croissance des ventes mondiales de véhicules se chiffrera à 2,0 % en 2024 et à 3,3 % en 2025 (graphique 4).
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