CANADA : RÉSILIENT MALGRÉ LES VENTS CONTRAIRES
En décembre, les ventes d’automobiles au Canada sont restées résilientes : elles ont inscrit un léger gain (0,2 % sur un mois en données désaisonnalisées) à 1,80 million d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé), ce qui représente le rythme mensuel désaisonnalisé le plus rapide depuis janvier 2021 selon Wards Automotive (graphique 1). Les ventes d’automobiles désaisonnalisées ont repris leur remontée tendancielle dans la foulée du ralentissement de l’été en juin — les ventes ont progressé dans tous les mois sauf un au S2 de 2023 et se sont établies à une moyenne de 1,76 million d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) au T4 de 2023, pour gagner 5,6 % sur un trimestre — à l’heure où les Canadiens étaient aux prises avec les incendies de forêt, les grèves et les nouvelles hausses du taux directeur de la Banque du Canada.
Dans une année au cours de laquelle les taux d’intérêt ont été élevés et durant laquelle l’inflation a été supérieure à la cible de 2 % de la BdC, 2023 a marqué la reprise des ventes de véhicules légers neufs au Canada, qui ont progressé de 10,6 % sur un an pour se hisser à 1,68 million d’exemplaires. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant la reprise complète du secteur automobile, puisque les ventes de véhicules légers neufs accusent toujours une baisse de plus de 10 % par rapport aux volumes prépandémiques malgré l’exceptionnelle croissance de la population. Le rebond des ventes s’est essentiellement concentré sur les camions légers, dont les ventes ont augmenté de 12,2 % sur un an à 1,42 million d’exemplaires, alors que les ventes de voitures ont décollé de 2,3 % sur un an à 267 000 exemplaires (graphique 2). Dans le segment des voitures, les ventes de voitures de luxe ont inscrit la plus forte hausse en pourcentage sur un an (21,5 % sur un an); ces voitures représentent un peu plus d’une voiture sur quatre vendues.
La reprise divergente par type de véhicule a été favorisée par l’augmentation de la production et des stocks nord‑américains pour les gros véhicules, dont la reprise a été plus rapide puisque les constructeurs ont probablement priorisé leur production initialement entravée en privilégiant ces véhicules, dont la marge bénéficiaire est supérieure et que les consommateurs réclamaient (graphique 3). Nous nous attendons à un nouveau rééquilibrage cette année dans le secteur automobile dans un contexte où la production et les stocks continuent de s’améliorer et où les taux d’intérêt élevés continueront de peser sur les ventes de véhicules légers neufs dans le court terme (graphique 4).
Dans nos prévisions pour les ventes d’automobiles au Canada, nous nous attendons à une croissance soutenue, mais ralentie à 1,71 million d’exemplaires en 2024 et à 1,78 million d’exemplaires en 2025, puisque les niveaux des stocks s’améliorent et que les pressions exercées par les taux d’intérêt s’apaisent.
ÉTATS-UNIS : FORTE CROISSANCE MALGRÉ LE FREINAGE DES VENTES DE VÉHICULES AU S2 DE 2023
En décembre, les ventes d’automobiles aux États‑Unis ont crû de 3,2 % sur un mois (en données désaisonnalisées) pour s’inscrire à 15,8 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé), de sorte que le quatrième trimestre s’est soldé par des ventes moyennées de 15,5 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) (‑0,9 % sur un trimestre) pour enchaîner une deuxième baisse trimestrielle consécutive (graphique 5). La progression de la reprise tendancielle des ventes d’automobiles aux États‑Unis a été freinée au deuxième semestre de 2023, ce qui a donné lieu à des ventes annuelles de 15,5 millions d’exemplaires pour 2023. Alors que le total des ventes de véhicules légers neufs a augmenté de 12,4 % sur un an par rapport à 13,8 millions d’exemplaires vendus en 2022, les ventes annuelles accusent toujours un recul de 9 % sur les niveaux de 2019.
Les ventes de camions légers neufs ont progressé de 13,5 % sur un an pour se chiffrer à 12,4 millions d’exemplaires et se rétablir aux niveaux atteints avant la pandémie et surpasser la barre des 12,2 millions de camions légers vendus en 2019 (graphique 6). Dans le même temps, la reprise des ventes de voitures, qui ont progressé de 8,3 % sur un an à 3,1 millions d’exemplaires, continue d’accuser un recul de près du tiers en deçà des niveaux prépandémiques parce que le rebond dans la progression de la production et des stocks commence à détendre les contraintes dans la colonne de l’offre.
La hausse des taux d’intérêt a fait souffler de nouveaux vents contraires sur les facteurs de la demande. Le taux moyen sur 48 mois du crédit automobile sur les voitures neuves a atteint 7,7 % à la fin de 2023, pour surpasser le pic précédent de 2009, puisque les hausses du taux directeur de la Fed et le durcissement des conditions financières ont fait monter les frais de financement (graphique 7).
D’après nos prévisions pour les ventes de véhicules légers neufs aux États‑Unis, il faut s’attendre à ce que les ventes se chiffrent à 16,2 millions d’exemplaires en 2024 et à 17,0 millions d’exemplaires en 2025 à l’heure où les stocks continuent de reprendre du mieux et alors que les pressions qui pèsent sur les taux s’amenuisent.
VENTES MONDIALES D’AUTOMOBILES : RALENTISSEMENT DU RYTHME VERS LA FIN DE L’ANNÉE
En novembre 2023, les ventes mondiales d’automobiles ont légèrement baissé, de ‑0,3 % sur un mois (en données désaisonnalisées), puisque les ventes à l’échelle régionale ont été essentiellement en berne ou ont baissé en rythme désaisonnalisé (graphique 8). En Europe de l’Ouest, les ventes d’automobiles ont cadré avec la moyenne mondiale à ‑0,3 % sur un mois (en données désaisonnalisées), en restant légèrement supérieures à 11,5 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) sur une moyenne mobile de trois mois depuis avril 2023, même si elles sont toujours inférieures aux 14,1 millions d’exemplaires vendus en 2019. Même si 8 des 15 pays suivis ont inscrit une croissance désaisonnalisée positive, la hausse des ventes sur les grands marchés comme la France (2,2 % sur un mois en données désaisonnalisées), l’Italie (1,3 %) et le Royaume‑Uni (1,2 %) a été éclipsée par les reculs en Allemagne (‑1,9 %) et en Espagne (‑5,2 %). Dans le même temps, en Europe de l’Est, les ventes d’automobiles se sont ralenties de ‑2,1 % sur un mois (en données désaisonnalisées) par rapport au récent pic pour s’établir à 3,1 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé); il s’agit, en importance, du deuxième rythme mensuel désaisonnalisé le plus rapide depuis le milieu de 2021. Le rythme des ventes d’automobiles en Asie‑Pacifique est resté stable au niveau régional (0,2 % sur un mois en données désaisonnalisées), même s’il s’est ralenti dans quatre des six pays suivis. L’augmentation des ventes en Chine (2,0 % sur un mois en données désaisonnalisées), qui représente les deux tiers des ventes de l’Asie‑Pacifique, et en Corée du Sud (2,7 %) a été effacée par les baisses comptabilisées en Australie (3,1 %), en Inde (‑6,9 %), en Indonésie (‑0,4 %) et au Japon (‑1,3 %). En Amérique latine, les ventes d’automobiles en rythme désaisonnalisé ont plongé de ‑5,0 % sur un mois (en données désaisonnalisées) en novembre; elles sont restées volatiles sur une fréquence mensuelle, pour augmenter en Colombie (21,9 %) et au Mexique (3,8 %), mais pour baisser au Chili (‑3,7 %), au Pérou (‑7,3 %), au Brésil (‑7,9 %) et en Argentine (‑26,2 %). Selon nos prévisions pour les ventes mondiales d’automobiles, le rythme de la croissance se ralentira par rapport à une cadence estimative de 10,6 % en 2023, à 3,9 % en 2024 et à 3,3 % en 2025, puisque les taux d’intérêt élevés pèsent sur les dépenses de consommation et l’activité économique à l’échelle mondiale (graphique 9).
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