CANADA : LES VENTES AUGMENTENT DURANT L’ÉTÉ MÊME SI LES VENTS CONTRAIRES PERDURENT
En août, les ventes d’automobiles au Canada ont perdu 1,7 % sur un mois pour s’établir à 1,73 million d’exemplaires en données désaisonnalisées et en rythme annualisé, d’après Wards Automotive (graphique 1).
En juillet, les ventes de véhicules se sont chiffrées à 1,76 million d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé), soit une hausse de 3,7 % sur un mois par rapport au récent creux désaisonnalisé de juin, alors que les ventes ont probablement été pénalisées par les pannes du logiciel CDK.
Le total des ventes non désaisonnalisées pour le T2 avait déjà été révisé à la hausse de 6,6 %, ce qui explique le volume non désaisonnalisé sans précédent pour un même trimestre depuis le T3 de 2019. En août, la croissance des ventes sur un an s’est inscrite à 1 % (en données non désaisonnalisées) et est restée bien orientée pour un vingtième mois d’affilée. Si la croissance annuelle des ventes d’automobiles est toujours bien orientée, elle s’est par contre ralentie considérablement par rapport à la hausse de plus de 10 % sur un an dans le semestre clos en avril 2024 en raison de la ténacité des vents contraires que fait souffler l’économie.
Le récent rythme des gains d’emploi au Canada s’est ralenti durant l’été, pour s’établir à une moyenne de 6 k (en données désaisonnalisées) par mois pour le trimestre clos en août, et le taux de chômage s’est hissé à 6,6 % à l’heure où la population active continue de progresser plus rapidement que les emplois créés. Ce ralentissement du marché du travail produit l’impact le plus retentissant sur les jeunes (de 15 à 24 ans) et sur les immigrants récents.
Dans le même temps, la croissance du taux de salaire horaire moyen des employés permanents (5,5 % sur un mois en données désaisonnalisées et en rythme annualisé, mm3m) continue de surclasser l’inflation. Ces gains de salaire réels (corrigés de l’inflation) et la hausse de l’épargne des particuliers devraient étayer les dépenses de consommation intérieures.
En outre, la Banque du Canada continue d’assouplir sa politique monétaire, après avoir abaissé de 25 points de base le taux à un jour à chacune des trois dernières réunions programmées, en portant ce taux à 4,25 % à sa réunion du 4 septembre. Nous nous attendons à d’autres baisses de 50 points de base cette année et à un nouvel assouplissement en 2025.
Pour les ventes d’automobiles au Canada, nos prévisions s’établissent à 1,78 million d’exemplaires en 2024, chiffre qui passera à 1,8 million en 2025 lorsque les vents contraires que font souffler les taux d’intérêt s’apaiseront.
ÉTATS‑UNIS : LES STOCKS CONTINUENT DE SE CUMULER À L’HEURE OÙ LES VENTES ÉVOLUENT TENDANCIELLEMENT EN ZIGZAG
En août aux États‑Unis, les ventes d’automobiles ont fléchi de 4,5 % sur un mois à 15,1 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) pour plonger à leur plus creux depuis janvier 2024 (graphique 2).
Pour juillet, les ventes de véhicules en chiffres désaisonnalisés se sont chiffrées à 15,8 millions d’exemplaires, soit une hausse de 4,4 % sur un mois par rapport au précédent creux de juin, à l’époque au cours de laquelle les concessionnaires automobiles ont été éprouvés par les pannes du logiciel CDK. Dans l’année écoulée, les ventes de véhicules légers ont généralement évolué tendanciellement en zigzag aux États‑Unis. Le rythme des ventes s’est établi à une moyenne de 15,5 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) dans les huit premiers mois de 2024, ce qui concorde avec les ventes annuelles de 2023.
Dans le même temps, les stocks continuent d’augmenter : la production nord‑américaine de véhicules légers s’est redressée à 16,6 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) au T2 de 2024, soit le rythme trimestriel le plus rapide depuis le T2 de 2019, selon Wards Automotive.
Puisque l’inflation annuelle continue de se ralentir et que le marché du travail devient mieux équilibré, on s’attend à ce que la Réserve fédérale enchaîne avec un assouplissement de son discours monétaire. Nous nous attendons à des baisses de 25 points de base du taux des fonds fédéraux, qui s’établit aujourd’hui à 5,5 %, à chacune des trois dernières réunions de politique monétaire de 2024; la Fed devrait continuer d’abaisser ses taux en 2025.
Nous prévoyons que les ventes d’automobiles aux États‑Unis s’inscriront à 15,7 millions d’exemplaires en 2024 : en effet, les taux d’intérêt élevés et le ralentissement de l’activité économique font souffler des vents contraires sur la demande, qui augmentera pour s’inscrire à 16,5 millions d’exemplaires en 2025 lorsque ces vents contraires se calmeront.
RESTE DU MONDE : LE RYTHME DES VENTES S’EST RALENTI AU MILIEU DE L’ANNÉE SUR FOND DE LÉTHARGIE RÉGIONALE
Ailleurs dans le monde, les ventes d’automobiles n’ont pas bougé en juillet (0 % sur un mois, en données désaisonnalisées) : le rythme des ventes mensuelles s’est ralenti vers la fin du T2 et a connu le calme plat au T3 de 2024 (graphique 3). En Europe de l’Ouest, les ventes désaisonnalisées de véhicules ont reculé de 1,7 % sur un mois (en données désaisonnalisées) en juillet : elles ont baissé dans huit des 15 pays que nous suivons. Dans le même temps en Europe de l’Est, les ventes de véhicules ont progressé de 3,1 % sur un mois (en données désaisonnalisées) en juillet : elles ont augmenté dans quatre des cinq derniers mois. En Asie Pacifique, les ventes d’automobiles ont flanché de 2,4 % sur un mois (en données désaisonnalisées) en juillet : elles ont baissé pour un deuxième mois consécutif et ont atteint leur plus creux depuis février 2024, puisque les ventes désaisonnalisées se sont ralenties en Chine (‑4,6 % sur un mois en données désaisonnalisées) et en Inde (‑1,8 %), ce qui a été en partie effacé par la hausse des ventes au Japon (5,6 %). En juillet en Amérique latine, les ventes d’automobiles ont crû de 6,7 % sur un mois (en données désaisonnalisées) : le rythme des ventes en chiffres désaisonnalisés a augmenté dans les six pays que nous suivons. Pour les ventes mondiales d’automobiles, nous prévoyons des hausses de 2,1 % en 2024 et de 3,3 % en 2025 (graphique 4).
VENTES DE VÉHICULES ÉLECTRIQUES : LE QUÉBEC PILOTE L’EXPLOSION (PASSAGÈRE?) DES IMMATRICULATIONS DE VÉHICULES NON POLLUANTS AU T2 DE 2024
Les immatriculations de véhicules non polluants neufs, dont les véhicules électriques, dont les véhicules électriques à batterie (VEB) et les véhicules à motorisation hybride rechargeables (VMHR), ont augmenté pour ressortir à 65,7 k au T2 de 2024, soit un sommet trimestriel en volume, d’après Statistique Canada. Les VEB ont représenté près des trois quarts (73,8 % ou 48,5 k) des nouveaux véhicules non polluants, alors que les VMHR ont représenté un véhicule sur quatre voitures immatriculées (26,2 % ou 17,2 k). Les immatriculations de véhicules non polluants neufs ont bondi de 38 % par rapport au même trimestre de l’an dernier, contre une hausse de 4,6 % sur un an pour les véhicules distincts au cours de la même période. La part de marché des véhicules non polluants en pourcentage de toutes les immatriculations de véhicules neufs a donc augmenté pour s’établir à 12,9 % au T2, soit plus de 10 % pour un cinquième trimestre consécutif, ce qui porte à 12,4 % la moyenne mobile sur quatre trimestres.
La croissance des ventes nationales de véhicules non polluants a essentiellement été portée par le Québec, qui est intervenu dans plus de la moitié (33,9 k) de toutes les immatriculations de véhicules non polluants neufs au T2 (graphique 5). Dans cette province, les immatriculations de véhicules électriques à batterie et de véhicules à motorisation hybride rechargeables ont augmenté respectivement de plus de 70 % et de 50 % sur un an, ce qui représente plus du quart (26,2 %) des immatriculations de véhicules automobiles neufs de cette province au T2 : il s’agit de la plus forte part de marché parmi toutes les provinces pour lesquelles les données sont publiées. La croissance fulgurante des immatriculations de véhicules non polluants pour le Québec pourrait très bien constituer un sursaut de courte durée et passager, causé par les acheteurs qui souhaitent profiter du programme Roulez vert, pour lequel des changements planifiés ont été annoncés en mars 2024. Le budget du Québec pour l’exercice financier 2024‑2025 prévoyait l’élimination de l’aide financière dans les achats de véhicules électriques : cette aide est appelée à baisser chaque année pour passer d’un maximum de 7 k$ en 2024 à 0 $ en 2027. En Ontario, province qui constitue le marché le plus important selon le volume total, les véhicules non polluants ont représenté 7,5 % (14,3 k) des immatriculations de véhicules neufs au T2 de 2024, ce qui représente une hausse de 6,8 % au T1 de 2024 et de 7 % au T2 de 2023. Dans le même temps en Colombie‑Britannique, les immatriculations de véhicules non polluants (12,2 k) en pourcentage de l’ensemble du marché ont plongé à 19,8 %, sous la barre des 20 % pour la première fois depuis le T2 de 2023. Parmi les autres provinces pour lesquelles des données sont publiées, la part du marché des véhicules non polluants a augmenté au T2 de 2024 par rapport au T1 de 2024 dans l’Île‑du‑Prince‑Édouard (8,7 % ou 0,2 k), au Nouveau‑Brunswick (7,1 % ou 0,8 k), au Manitoba (5 % ou 0,7 k) et en Saskatchewan (2,4 % ou 0,3 k).
En août, le gouvernement fédéral du Canada a annoncé un plan pour mettre en œuvre une surtaxe de 100 % sur tous les véhicules électriques construis en Chine, ce qui concorde avec les tarifs douaniers américains imposés aux véhicules électriques chinois et qui passeront à 100 % le 27 septembre 2024, ainsi qu’avec les changements apportés au Programme d’incitatifs pour véhicules zéro émission (iVZE), qui limiteront les conditions d’admission à l’achat et à la location à long terme des véhicules non polluants produits au Canada ou dans les pays avec lesquels le Canada a un accord de libre‑échange, dans les deux cas avec effet le 1er octobre 2024. Si ces mesures visent à protéger le secteur automobile du Canada, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour que le Canada atteigne sa première cible intermédiaire de ventes de 20 % de véhicules non polluants d’ici 2026, dans le parcours à franchir pour atteindre la cible de vente de 100 % des véhicules non polluants d’ici 2035.
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