CANADA : RALENTISSEMENT EN JANVIER APRÈS LA RÉCENTE ACCÉLÉRATION SAISONNIÈRE
En janvier, les ventes d’automobiles au Canada se sont ralenties de ‑4,9 % sur un mois (en données désaisonnalisées), après avoir démarré l’année à 1,69 million d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) selon Wards Automotive (graphique 1). Le rythme désaisonnalisé de janvier des ventes annualisées de véhicules légers neufs s’inscrit dans la foulée de la moyenne de 1,78 million d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) de novembre et de décembre : il s’agit des deux mois désaisonnalisés les plus fulgurants depuis le premier semestre de 2021, alors que les contraintes dans la colonne de l’offre pesaient plus lourdement. Pour le premier mois de l’année, les ventes de voitures neuves cadrent avec 1,68 million d’exemplaires vendus en 2023 et inscrivent une hausse de 2,1 % sur un an (en données non désaisonnalisées) par rapport au même mois il y a un an. Le marché du travail du Canada continue d’appuyer les consommateurs : ce marché s’est enrichi de plus de 400 000 emplois en 2023, en plus d’inscrire des gains de salaires horaires moyens de 5 % sur un an pour les employés permanents. Or, ces solides gains de salaires, de concert avec la baisse de la productivité ou de la production de chaque heure de travail, risquent de continuer d’attiser l’inflation. Les baromètres fondamentaux des hausses de prix ont atteint une moyenne de plus de 3 % sur un an au T4 de 2023 : ils sont restés supérieurs à la cible de 2 % de la Banque du Canada. Dans les plus récentes prévisions des Études économiques de la Banque Scotia, nous nous attendons à ce que la Banque du Canada maintienne son taux directeur à 5 % durant le premier semestre de 2024 et commence à abaisser les taux plus tard au T3, pour finir l’année 2024 à 4,25 %, puis l’année 2025 à 3 %. La conjoncture des taux d’intérêt élevés est appelée à continuer de peser sur la demande des consommateurs, ce qui permettra de continuer de relever les niveaux de stocks, qui sont toujours aussi faibles. Dans nos prévisions pour les ventes de véhicules légers neufs au Canada, nous nous attendons à une autre augmentation à 1,71 million d’exemplaires en 2024 parce que la demande refoulée se dénoue malgré les taux d’intérêt élevés. La reprise devrait prendre de la vitesse : on estime à 1,77 million d’exemplaires les ventes de 2025, puisque les stocks s’améliorent et que les pressions exercées par les taux d’intérêt s’apaisent.
ÉTATS-UNIS : CROISSANCE APATHIQUE DES VENTES D’AUTOMOBILES AU T4 APRÈS DES RÉVISIONS À LA HAUSSE
Aux États‑Unis, les ventes de véhicules légers ont reculé de ‑6,9 % sur un mois (en données désaisonnalisées) pour s’établir à 15,0 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) en janvier; il s’agit du rythme mensuel le plus lent depuis le début du printemps l’an dernier (graphique 2). Les révisions à la hausse de plus de 1 % des ventes de véhicules légers en données non désaisonnalisées pour novembre et décembre respectivement laissent entendre que les ventes du T4 de 2023 ont augmenté de 0,2 % sur un trimestre après avoir enchaîné la deuxième baisse trimestrielle consécutive déclarée auparavant. Les taux d’intérêt élevés continuent de faire souffler des vents contraires sur la demande : le taux du crédit automobile sur les voitures neuves à 48 mois aux États‑Unis frôle les 7,7 %, après avoir gagné près de 4 points de pourcentage depuis mars 2022, lorsque la Réserve fédérale a commencé à hausser son taux directeur. La croissance résiliente de l’activité économique américaine risque de faire monter l’inflation, puisque nous nous attendons à ce que la Fed maintienne le taux des fonds fédéraux dans la fourchette supérieure à 5,50 %, pour ensuite commencer à baisser les taux au T3 : les taux devraient finir l’année à 4,50 % en 2024 et à 3 % en 2025. Cette longue période de taux d’intérêt élevés pèsera sur la croissance de la demande des consommateurs, en rapprochant l’offre et la demande du point d’équilibre. Le rythme de la production de véhicules légers en Amérique du Nord a continué de se ralentir dans le deuxième semestre de 2023 pour se chiffrer à 14,1 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) en décembre, ce qui est légèrement inférieur au volume annuel de 2022. Même si les niveaux de stocks de véhicules légers aux États‑Unis ont augmenté dans 19 des 22 derniers mois, ce qui a apaisé les contraintes dans la colonne de l’offre, le rythme auquel les stocks se constituent s’est ralenti au T4 après désaisonnalisation, puisque les baromètres du ratio des stocks par rapport aux ventes et du nombre de jours d’offre s’établissent à la moitié de leur moyenne de 2010. D’après nos prévisions pour les ventes de véhicules légers neufs aux États‑Unis, il faut s’attendre à ce que les ventes se hissent à 15,9 millions d’exemplaires en 2024 et à 16,8 millions d’exemplaires en 2025.
LES VENTES MONDIALES D’AUTOMOBILES : LA REPRISE SE POURSUIT MALGRÉ LES VENTS CONTRAIRES RÉGIONAUX
Mondialement, les ventes d’automobiles se sont ralenties de ‑0,8 % sur un mois (en données désaisonnalisées) en décembre, pour arrondir le T4, qui est resté relativement apathique (‑0,2 % sur un trimestre, en données désaisonnalisées) à la fin de l’année (graphique 3). Les ventes mondiales annuelles ont augmenté pour s’inscrire à 75,3 millions d’exemplaires en 2023, en hausse de 11,9 % sur un an par rapport à l’année précédente, malgré les contributions régionales variées en raison de facteurs exceptionnels.
Au Canada, aux États‑Unis et au Mexique, les ventes d’automobiles ont progressé de 13,3 % sur un an pour se chiffrer à 18,5 millions d’exemplaires, grâce à une croissance en pourcentage dans les deux chiffres dans ces trois pays; essentiellement, les ventes au Mexique ont progressé de 25 % sur un an à 1,36 million d’exemplaires, soit 3 % de plus que le volume annuel de 2019. Pour consulter le compte rendu plus détaillé du secteur automobile du Mexique, veuillez cliquer sur ce lien. La croissance régionale en pourcentage des ventes d’automobiles a été favorisée par une nouvelle reprise de 9 % de la production de véhicules légers en Amérique du Nord. Toujours est-il que pour le continent nord‑américain, les ventes annuelles d’automobiles restent inférieures de 8 % aux volumes de 2019, puisque les banques centrales des différents pays maintiennent des taux directeurs élevés pour ramener l’inflation sur leur cible, ce qui pèse sur la demande.
En Europe de l’Ouest, les ventes d’automobiles ont progressé de 13,7 % sur un an à 11,4 millions d’exemplaires, après avoir augmenté dans 13 des 15 pays couverts et inscrit des hausses sur les grands marchés de la France (16,1 % sur un an), de l’Allemagne (7,3 %), de l’Italie (18,9 %), de l’Espagne (16,7 %) et du Royaume-Uni (17,9 %). L’Irlande est le seul pays couvert dans lequel les ventes d’automobiles de 2023 ont surpassé les niveaux de 2019 (4,0 %) : la plupart des autres pays couverts continuent d’accuser un recul de 15 % à 25 % sur les niveaux atteints avant la pandémie. La croissance de l’activité économique un peu partout en Europe de l’Ouest au cours des deux dernières années s’est ralentie puisque les ménages ont été aux prises avec la hausse des prix de l’énergie en plus de l’augmentation des taux d’intérêt parce que la Banque centrale européenne et la Banque d’Angleterre ont durci leur discours monétaire pour freiner l’inflation. En Europe de l’Est, les ventes d’automobiles ont augmenté de 48,8 % sur un an pour s’inscrire à 2,76 millions d’exemplaires : en Russie, les ventes ont franchi le cap du million d’exemplaires pour la première fois depuis 2021 après avoir comptabilisé des ventes de 650 000 exemplaires en 2022 alors que partout dans le monde, de nombreux pays imposaient des sanctions à la Russie du fait de l’invasion de l’Ukraine.
En Asie‑Pacifique, les ventes d’automobiles ont augmenté de plus de 9 % pour une deuxième année consécutive et se sont chiffrées à 39,4 millions d’exemplaires en 2023, en hausse de 16,4 % par rapport aux niveaux de 2019, malgré certaines variations au niveau des pays. En Chine, qui représente les deux tiers du marché de la région du point de vue des ventes, les ventes d’automobiles ont augmenté de 10,5 % sur un an à 26,0 millions d’exemplaires. Dans le même temps, en Australie et au Japon, les ventes d’automobiles ont progressé de 12,7 % et de 13,8 % sur l’année précédente et se situent respectivement à 3 % de plus et à 8 % de moins que les volumes de 2019.
En Amérique du Sud, la croissance des ventes d’automobiles a été beaucoup plus modeste : les ventes ont progressé de 2,2 % sur un an à 3,25 millions d’exemplaires. Les hausses comptabilisées en Argentine (8,2 % sur un an), au Brésil (11,2 %) et au Pérou (2,9 %) ont été lestées par les baisses enregistrées au Chili (‑26,5 %) et en Colombie (‑28,5 %). La croissance de l’activité économique de la région a été ralentie par les taux directeurs restrictifs ainsi que par les chocs météorologiques d’El Niño. Or, puisque l’inflation revient sur la cible au Brésil, au Chili, en Colombie et au Pérou, les différentes banques centrales ont commencé à abaisser l’an dernier leurs taux directeurs et devraient continuer de le faire en 2024.
Selon nos prévisions pour les ventes mondiales d’automobiles, le rythme de la croissance se ralentira à 2,3 % en 2024 et à 3,5 % en 2025, puisque les taux d’intérêt élevés pèsent sur les dépenses de consommation et sur l’activité économique (graphique 4).
AVIS
Le présent rapport a été préparé par Études économiques Scotia à l’intention des clients de la Banque Scotia. Les opinions, estimations et prévisions qui y sont reproduites sont les nôtres en date des présentes et peuvent être modifiées sans préavis. Les renseignements et opinions que renferme ce rapport sont compilés ou établis à partir de sources jugées fiables; toutefois, nous ne déclarons ni ne garantissons pas, explicitement ou implicitement, qu’ils sont exacts ou complets. La Banque Scotia ainsi que ses dirigeants, administrateurs, partenaires, employés ou sociétés affiliées n’assument aucune responsabilité, de quelque nature que ce soit, en cas de perte directe ou consécutive découlant de la consultation de ce rapport ou de son contenu.
Ces rapports vous sont adressés à titre d’information exclusivement. Le présent rapport ne constitue pas et ne se veut pas une offre de vente ni une invitation à offrir d’acheter des instruments financiers; il ne doit pas non plus être réputé constituer une opinion quant à savoir si vous devriez effectuer un swap ou participer à une stratégie de négociation comportant un swap ou toute autre transaction. L’information reproduite dans ce rapport n’est pas destinée à constituer et ne constitue pas une recommandation de swap ou de stratégie de négociation comportant un swap au sens du Règlement 23.434 de la Commodity Futures Trading Commission des États-Unis et de l’Appendice A de ce règlement. Ce document n’est pas destiné à être adapté à vos besoins individuels ou à votre profil personnel et ne doit pas être considéré comme un « appel à agir » ou une suggestion vous incitant à conclure un swap ou une stratégie de négociation comportant un swap ou toute autre transaction. La Banque Scotia peut participer à des transactions selon des modalités qui ne concordent pas avec les avis exprimés dans ce rapport et peut détenir ou être en train de prendre ou de céder des positions visées dans ce rapport.
La Banque Scotia et ses sociétés affiliées ainsi que tous leurs dirigeants, administrateurs et employés peuvent périodiquement prendre des positions sur des monnaies, intervenir à titre de chefs de file, de cochefs de file ou de preneurs fermes d’un appel public à l’épargne ou agir à titre de mandants ou de placeurs pour des valeurs mobilières ou des produits dérivés, négocier ces valeurs et produits dérivés, en faire l’acquisition, ou agir à titre de teneurs de marché ou de conseillers, de courtiers, de banques d’affaires et/ou de maisons de courtage pour ces valeurs et produits dérivés. La Banque Scotia peut toucher une rémunération dans le cadre de ces interventions. Tous les produits et services de la Banque Scotia sont soumis aux conditions des ententes applicables et des règlements locaux. Les dirigeants, administrateurs et employés de la Banque Scotia et de ses sociétés affiliées peuvent siéger au conseil d’administration de sociétés.
Il se peut que les valeurs mobilières visées dans ce rapport ne conviennent pas à tous les investisseurs. La Banque Scotia recommande aux investisseurs d’évaluer indépendamment les émetteurs et les valeurs mobilières visés dans ce rapport et de faire appel à tous les conseillers qu’ils jugent nécessaire de consulter avant de faire des placements.
Le présent rapport et l’ensemble des renseignements, des opinions et des conclusions qu’il renferme sont protégés par des droits d’auteur. Il est interdit de les reproduire sans que la Banque Scotia donne d’abord expressément son accord par écrit.
MD Marque déposée de La Banque de Nouvelle-Écosse.
La Banque Scotia, de pair avec l’appellation « Services bancaires et marchés mondiaux », est une dénomination commerciale désignant les activités mondiales exercées dans le secteur des services bancaires aux sociétés, des services bancaires de placement et des marchés financiers par La Banque de Nouvelle-Écosse et certaines de ses sociétés affiliées dans les pays où elles sont présentes, dont Scotiabank Europe plc; Scotiabank (Ireland) Designated Activity Company; Scotiabank Inverlat S.A., Institución de Banca Múltiple, Grupo Financiero Scotiabank Inverlat, Scotia Inverlat Casa de Bolsa, S.A. de C.V., Grupo Financiero Scotiabank Inverlat, Scotia Inverlat Derivados S.A. de C.V., lesquelles sont toutes des membres du groupe de la Banque Scotia et des usagers autorisés de la marque Banque Scotia. La Banque de Nouvelle-Écosse est constituée au Canada sous le régime de la responsabilité limitée et ses activités sont autorisées et réglementées par le Bureau du surintendant des institutions financières du Canada. Au Royaume-Uni, les activités de La Banque de Nouvelle-Écosse sont autorisées par la Prudential Regulation Authority et assujetties à la réglementation de la Financial Conduct Authority et à la réglementation limitée de la Prudential Regulation Authority. Nous pouvons fournir sur demande les détails du périmètre de l’application, à La Banque de Nouvelle-Écosse, de la réglementation de la Prudential Regulation Authority du Royaume-Uni. Les activités de Scotiabank Europe plc sont autorisées par la Prudential Regulation Authority et réglementées par la Financial Conduct Authority et la Prudential Regulation Authority du Royaume-Uni.
Les activités de Scotiabank Inverlat, S.A., de Scotia Inverlat Casa de Bolsa, S.A. de C.V., de Grupo Financiero Scotiabank Inverlat et de Scotia Derivados, S.A. de C.V. sont toutes autorisées et réglementées par les autorités financières du Mexique.
Les produits et les services ne sont pas tous offerts dans toutes les administrations. Les services décrits sont offerts dans les administrations dont les lois le permettent.