CANADA : UN DÉBUT DU PRINTEMPS AU RALENTI
En avril, les ventes de voitures au Canada ont perdu -1,2 % sur un mois (en données désaisonnalisées), pour s’établir à 1,6 million d’exemplaires en rythme annualisé et désaisonnalisé, selon Wards Automotive. Les ventes depuis le début de l’année 2023 ont gagné 3,8 % par rapport à la même période l’an dernier; elles accusent toutefois un recul de -16,3 % par rapport au chiffre des ventes des quatre premiers mois de 2019. Il n’empêche qu’avril a été un mois apathique pour les ventes de voitures au Canada, puisque les ventes non désaisonnalisées ont accusé une baisse de -1,1 % sur les ventes d’avril 2022 et de -23,2 % sur les ventes d’avril 2019. Le marché du travail en quasi‑plein emploi au Canada s’est enrichi de 41 400 emplois (en données désaisonnalisées) en avril; le taux de chômage est resté inchangé, à 5,0 % (en données désaisonnalisées), pour le cinquième mois d’affilée. Si l’inflation de synthèse a baissé à 4,3 % sur un an (en chiffres non désaisonnalisés) en mars, après avoir culminé à 8,1 % en juin 2022, les indicateurs de l’inflation fondamentale annualisée sont toujours supérieurs à la cible de synthèse de 2 % de la BdC, ce qui indique que les ménages continuent d’être aux prises avec les pressions qui s’exercent sur les coûts. La production nord‑américaine de véhicules légers s’est ralentie à 15,4 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) en mars, ce qui donne, pour le T1, un rythme moyen de production de 15,2 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé). Au T4 de 2022, le relèvement de la production automobile de 11,9 % sur un trimestre vient alléger certaines pressions dans la colonne de l’offre, mais est toujours inférieur aux 16,2 millions d’exemplaires produits en 2019. Nos prévisions pour les ventes de voitures au Canada restent inchangées pour l’instant : nous nous attendons à des ventes de 1,7 million d’exemplaires en 2023, puis à 1,83 million d’exemplaires en 2024, à l’heure où l’inflation et les pressions exercées par les taux d’intérêt s’apaisent.
ÉTATS-UNIS : LES DÉPENSES DES CONSOMMATEURS SONT ÉTONNAMMENT RÉSILIENTES
En avril, les ventes de voitures aux États‑Unis se sont chiffrées à 15,9 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé), ce qui représente une augmentation de 7,2 % (en données désaisonnalisées) par rapport aux chiffres de ventes de mars et une inversion après avoir enchaîné deux baisses désaisonnalisées mensuelles consécutives. Cette progression a pour effet de porter le rythme des ventes annuelles désaisonnalisées moyennes à 15,4 millions d’exemplaires en 2023; il s’agit d’une amélioration soutenue sur les 13,8 millions de véhicules légers vendus en 2022, ce qui accuse toutefois encore une baisse de -9 % par rapport aux 17 millions d’exemplaires environ vendus en 2019. Les chiffres de ventes d’avril ont inscrit une hausse de 1,5 % sur les niveaux d’avril 2019; c’est la première fois, depuis avril 2021, que les ventes non désaisonnalisées dans un même mois sont supérieures à la période de référence correspondante de 2019. Si la croissance du PIB s’est ralentie à 1,1 % sur un trimestre (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) au T1 de 2023, les dépenses des consommateurs restent étonnamment résilientes, grâce à un progrès de 3,7 % sur un trimestre (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé), alors que la consommation des biens apporte 1,5 point de pourcentage au taux de croissance du PIB de synthèse. Le taux de chômage a plongé à 3,4 % (en données désaisonnalisées) en avril; il oscille, pour le sixième mois d’affilée, aux alentours de 3,5 % dans une fourchette de +/- 0,1, et le marché du travail s’est enrichi de 253 000 emplois. Le taux du crédit automobile à 48 mois sur les voitures neuves a augmenté pour le quinzième mois consécutif à 6,94 % en avril, ce qui représente près de 3,5 points de pourcentage par rapport à janvier 2022. Les stocks de véhicules légers aux États‑Unis ont progressé de 5,4 % (en données désaisonnalisées) pour s’établir à 1,73 million d’exemplaires (en données désaisonnalisées) en avril; ils ont donc progressé, en chiffres désaisonnalisés, pendant 13 des 14 derniers mois. La hausse des stocks continue d’alléger les contraintes logistiques; or, ils sont toujours nettement inférieurs au niveau de 3,35 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées) de février 2020. Nos prévisions pour les ventes annuelles de voitures aux États‑Unis restent inchangées, à 15,7 millions d’exemplaires en 2023, sur fond d’amélioration de l’offre de véhicules, mais continuent d’être incertaines en raison du durcissement de la conjoncture financière dans la foulée de la tourmente du secteur bancaire. Les ventes de voitures aux États‑Unis devraient se relever à 16,9 millions d’exemplaires en 2024, à l’heure où les pressions exercées par l’inflation et par les taux d’intérêt s’apaisent.
LES VENTES MONDIALES D’AUTOMOBILES : REBOND INÉGAL DANS LES VENTES DE VOITURES DU T1
En mars, les ventes mondiales de voitures ont cédé 6,2 % (en données désaisonnalisées), pour s’établir à une moyenne de 71,5 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) au T1 de 2023, soit une augmentation de 6,6 % par rapport au niveau moyen des ventes du T4 de 2022. En chiffres non désaisonnalisés, les ventes mondiales de voitures depuis le début de l’année accusent un recul de 9,5 % sur les niveaux des ventes des trois premiers mois de 2019. Le secteur de l’automobile continue de connaître une reprise inégale au niveau régional (graphique 1). En Europe de l’Ouest, les ventes de voitures ont progressé de 5,9 % sur un mois (en données désaisonnalisées) en mars; elles ont ainsi augmenté, en chiffres désaisonnalisés, dans 14 des 15 pays couverts. Les gains réalisés en France (8,5 % sur un mois, en données désaisonnalisées), en Allemagne (5,1 %), en Italie (12,8 %) et en Espagne (13,7 %) ont été en partie effacés par le Royaume-Uni (-13,5 %). Le T1 se solde donc par une moyenne de 11,4 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) vendus en Europe de l’Ouest, soit une hausse de 6,7 % par rapport au T4 de 2022; toutefois, les ventes non désaisonnalisées du T1 de 2023 accusent toujours un retard de -23,6 % sur les niveaux du T1 de 2019. En Asie‑Pacifique, les ventes de voitures ont reculé de -14 % sur un mois (en données désaisonnalisées) en mars, essentiellement en raison d’une baisse de -18,2 % (en données désaisonnalisées) en Chine, résultat qui a été distorsionné par la forte progression des ventes en février en raison des effets volatils du redéconfinement. Les ventes de voitures ont elles aussi chuté en Australie (-2,4 % sur un mois, en données désaisonnalisées), en Indonésie (-8,0 %), au Japon (-4,4 %) et en Corée du Sud (-15,8 %); elles ont toutefois augmenté marginalement en Inde (1,4 %). En Asie‑Pacifique, les ventes de voitures se sont établies à une moyenne de 36,8 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) au T1, soit une hausse de 6,1 % sur le T4 de 2022; au niveau régional, elles se sont presque rétablies aux niveaux atteints avant la pandémie, pour s’inscrire à -0,7 % en deçà des ventes non désaisonnalisées au T1 de 2019. En Amérique latine, les ventes de voitures ont bondi de 16,4 % sur un mois (en données désaisonnalisées) en mars, ce qui porte le rythme des ventes moyennes à 4,4 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) au T1 de 2023, soit une hausse de 7,4 % sur le T4 de 2022; ce taux accuse toutefois encore un recul de -14,4 % sur les ventes du T1 de 2019 en chiffres non désaisonnalisés. Les ventes de voitures ont augmenté dans toute la région : on a relevé de fortes hausses mensuelles au Brésil (32,8 % sur un mois, en données désaisonnalisées), au Chili (12,6 %) et au Pérou (9,8 %), puis des gains plus modestes en Argentine (4,4 %), en Colombie (3,1 %) et au Mexique (1,9 %). Nos perspectives mondiales restent inchangées : nous prévoyons une augmentation des ventes de voitures de 5,6 % en 2023 et de 5,2 % en 2024, menées par l’Amérique du Nord et l’Europe; ces prévisions restent toutefois incertaines, puisque la conjoncture financière reste tendue en raison des hausses de taux en 2023 (graphique 2).
LES VENTES DE VÉHICULES ÉLECTRIQUES AU CANADA : 2022 NOUS RAPPROCHE ENCORE DES CIBLES POUR LES VENTES DE VÉHICULES ÉLECTRIQUES
En 2022 au Canada, les achats de véhicules électriques ont continué de prendre de la vitesse. Les véhicules électriques représentaient près d’un véhicule automobile neuf immatriculé sur 10 (9,6 %) au quatrième trimestre et 8,2 % de tous les véhicules achetés au Canada l’an dernier. Le marché a toujours beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre la cible intermédiaire des ventes de véhicules zéro émission du gouvernement fédéral, soit au moins 20 % des ventes de véhicules utilitaires légers neufs d’ici 2026 et 100 % d’ici 2035, surtout dans certaines régions. En Ontario, la province la plus importante pour les ventes de véhicules, les véhicules électriques sont intervenus pour 8,1 % dans les ventes du T4 et pour 6,5 % en 2022, contre seulement 3,1 % en 2021. Au Québec, soit la province qui offre les rabais les plus considérables sur les achats de véhicules électriques admissibles, 13,9 % et 12,3 % des véhicules neufs immatriculés étaient des véhicules électriques pour le T4 et pour l’année 2022 respectivement, contre 8,9 % en 2021. Dans le même temps, le gouvernement de cette province a récemment annoncé qu’il avait l’intention d’accélérer les ventes obligatoires de véhicules zéro émission. La Colombie‑Britannique continue d’être le meneur de la transition : les véhicules électriques ont représenté 18,6 % des ventes au T4 et 16,2 % en 2022 (graphique 3). À l’heure où les Canadiens sont aux prises avec des taux d’intérêt élevés et l’inflation qui continue de s’emballer à la limite, la décision d’acheter un véhicule électrique au lieu d’une voiture à essence qui revient moins chère en moyenne ou de repousser cet achat dans son ensemble pourrait faire souffler des vents contraires à court terme sur les ventes de véhicules électriques. En outre, les stocks limités et les longs délais d’attente auront probablement aussi pour effet de repousser certains achats potentiels.
DISCLAIMER
This report has been prepared by Scotiabank Economics as a resource for the clients of Scotiabank. Opinions, estimates and projections contained herein are our own as of the date hereof and are subject to change without notice. The information and opinions contained herein have been compiled or arrived at from sources believed reliable but no representation or warranty, express or implied, is made as to their accuracy or completeness. Neither Scotiabank nor any of its officers, directors, partners, employees or affiliates accepts any liability whatsoever for any direct or consequential loss arising from any use of this report or its contents.
These reports are provided to you for informational purposes only. This report is not, and is not constructed as, an offer to sell or solicitation of any offer to buy any financial instrument, nor shall this report be construed as an opinion as to whether you should enter into any swap or trading strategy involving a swap or any other transaction. The information contained in this report is not intended to be, and does not constitute, a recommendation of a swap or trading strategy involving a swap within the meaning of U.S. Commodity Futures Trading Commission Regulation 23.434 and Appendix A thereto. This material is not intended to be individually tailored to your needs or characteristics and should not be viewed as a “call to action” or suggestion that you enter into a swap or trading strategy involving a swap or any other transaction. Scotiabank may engage in transactions in a manner inconsistent with the views discussed this report and may have positions, or be in the process of acquiring or disposing of positions, referred to in this report.
Scotiabank, its affiliates and any of their respective officers, directors and employees may from time to time take positions in currencies, act as managers, co-managers or underwriters of a public offering or act as principals or agents, deal in, own or act as market makers or advisors, brokers or commercial and/or investment bankers in relation to securities or related derivatives. As a result of these actions, Scotiabank may receive remuneration. All Scotiabank products and services are subject to the terms of applicable agreements and local regulations. Officers, directors and employees of Scotiabank and its affiliates may serve as directors of corporations.
Any securities discussed in this report may not be suitable for all investors. Scotiabank recommends that investors independently evaluate any issuer and security discussed in this report, and consult with any advisors they deem necessary prior to making any investment.
This report and all information, opinions and conclusions contained in it are protected by copyright. This information may not be reproduced without the prior express written consent of Scotiabank.
™ Trademark of The Bank of Nova Scotia. Used under license, where applicable.
Scotiabank, together with “Global Banking and Markets”, is a marketing name for the global corporate and investment banking and capital markets businesses of The Bank of Nova Scotia and certain of its affiliates in the countries where they operate, including; Scotiabank Europe plc; Scotiabank (Ireland) Designated Activity Company; Scotiabank Inverlat S.A., Institución de Banca Múltiple, Grupo Financiero Scotiabank Inverlat, Scotia Inverlat Casa de Bolsa, S.A. de C.V., Grupo Financiero Scotiabank Inverlat, Scotia Inverlat Derivados S.A. de C.V. – all members of the Scotiabank group and authorized users of the Scotiabank mark. The Bank of Nova Scotia is incorporated in Canada with limited liability and is authorised and regulated by the Office of the Superintendent of Financial Institutions Canada. The Bank of Nova Scotia is authorized by the UK Prudential Regulation Authority and is subject to regulation by the UK Financial Conduct Authority and limited regulation by the UK Prudential Regulation Authority. Details about the extent of The Bank of Nova Scotia's regulation by the UK Prudential Regulation Authority are available from us on request. Scotiabank Europe plc is authorized by the UK Prudential Regulation Authority and regulated by the UK Financial Conduct Authority and the UK Prudential Regulation Authority.
Scotiabank Inverlat, S.A., Scotia Inverlat Casa de Bolsa, S.A. de C.V, Grupo Financiero Scotiabank Inverlat, and Scotia Inverlat Derivados, S.A. de C.V., are each authorized and regulated by the Mexican financial authorities.
Not all products and services are offered in all jurisdictions. Services described are available in jurisdictions where permitted by law.