CANADA : RALENTISSEMENT DANS LA FOULÉE DES RÉVISIONS À LA HAUSSE DU PREMIER TRIMESTRE
En avril au Canada, les ventes d’automobiles se sont ralenties pour un deuxième mois consécutif à 1,72 million d’exemplaires, en rythme désaisonnalisé et annualisé (‑5,8 % sur un mois, en données désaisonnalisées), selon Wards Automotive (graphique 1). Une part considérable de ce ralentissement est attribuable à la révision à la hausse des ventes non désaisonnalisées de janvier à mars, qui ont été révisées à la hausse de 4,5 % à 6,6 % pour chaque mois. Les chiffres actualisés laissent entendre que les ventes d’automobiles se sont établies à une moyenne de 1,86 million d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) au premier trimestre, par rapport au chiffre déjà comptabilisé de 1,78 million d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé). Si les ventes d’automobiles au Canada ont connu un solide début d’année et inscrivent une hausse de 10,6 % depuis le début de l’année (en données non désaisonnalisées) par rapport à 2023, elles ont ralenti considérablement en avril, pour augmenter d’à peine 1,2 % sur le même mois l’an dernier, ce qui représente une baisse par rapport aux hausses enregistrées entre 12 % et 19 % sur un an dans chacun des cinq mois précédents. Le taux moyen du crédit automobile a reculé à 8,1 % à la fin de février, ce qui est légèrement inférieur au taux de 8,3 % de novembre 2023. Or, il est resté égal ou supérieur à 8 % pour un septième mois consécutif, les taux d’intérêt pesant sur la demande. À sa réunion de politique monétaire d’avril, la Banque du Canada (BdC) a maintenu son taux à un jour à 5,0 % et confirmé que les récentes données sont encourageantes, mais qu’elle doit constater d’autres progrès avant de pouvoir commencer à abaisser les taux. À notre avis, la BdC commencera à abaisser son taux directeur au troisième trimestre; le taux directeur à la fin de 2024 s’établira à 4,25 % et continuera de baisser. Nos prévisions pour les ventes d’automobiles au Canada s’établissent à 1,75 million d’exemplaires en 2024, et augmentent pour passer à 1,79 million d’exemplaires en 2025, lorsque les vents contraires qui soufflent sur les taux d’intérêt s’apaiseront.
ÉTATS-UNIS : STABILITÉ DES VENTES À L’HEURE OÙ L’OFFRE ET LA DEMANDE DE RÉÉQUILIBRENT
En avril aux États‑Unis, les ventes d’automobiles ont gagné 1,1 % sur un mois pour se chiffrer à 15,7 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) (graphique 2). Dans ce pays, les ventes de véhicules légers ont fluctué d’un mois au suivant, en se ralentissant légèrement après le deuxième trimestre de 2023; or, elles sont généralement restées constantes depuis le deuxième semestre de l’an dernier. La moyenne mobile sur six mois a fluctué entre 15,5 millions et 15,7 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) pendant 10 mois consécutifs. Cette période de stabilité dans le secteur automobile permet de rééquilibrer l’offre et la demande. La production nord‑américaine de véhicules légers continue de porter la reprise des facteurs dans la colonne de l’offre, grâce à une moyenne de 15,7 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et en rythme annualisé) au premier trimestre, en hausse de 5,8 % sur le rythme désaisonnalisé du quatrième trimestre, alors qu’on avait réduit la production en raison des grèves des travailleurs à l’automne. Les stocks américains de véhicules légers continuent de progresser par rapport aux creux pandémiques. En chiffres désaisonnalisés, les stocks ont augmenté dans 24 des 26 derniers mois; pourtant, ils sont toujours inférieurs à 70 % de ce qu’ils étaient avant la pandémie. Le taux moyen du crédit automobile sur les voitures neuves à 48 mois oscillait aux alentours de 7,85 % pour le trimestre clos en avril, à l’heure où les taux d’intérêt pèsent sur l’activité économique. Récalcitrants, les baromètres mensuels de l’inflation fondamentale ont refoulé les attentes vis-à-vis de la baisse du taux directeur de la Réserve fédérale américaine en raison de la vigueur soutenue de l’activité économique et des marchés du travail. Nous nous attendons à ce que la Réserve fédérale garde son taux directeur à 5,50 %, en commençant à baisser les taux au troisième trimestre : les baisses n’atteindront que 50 points de base cette année et s’enchaîneront avec de nouvelles baisses en 2025. Nos prévisions pour les ventes d’automobiles aux États‑Unis se chiffrent à 15,7 millions d’exemplaires en 2024, puisque la flambée des taux d’intérêt et la reconstitution en cours des stocks font souffler des vents contraires sur la demande et sur l’offre; les stocks devraient se chiffrer à 16,5 millions d’exemplaires en 2025 lorsque ces vents contraires s’apaiseront.
LES VENTES MONDIALES D’AUTOMOBILES : PROGRESSION CONTRASTÉE AU PREMIER TRIMESTRE POUR LANCER 2024
En mars, les ventes mondiales d’automobiles ont augmenté de 2,0 % sur un mois : elles ont enchaîné les hausses après s’être ralenties dans le trimestre précédent, lorsque la progression des ventes en Asie‑Pacifique et en Europe de l’Est a été en partie éclipsée par le ralentissement des ventes dans d’autres régions (graphique 3). Ce léger rebond, dans la foulée de la baisse des niveaux de vente vers la fin de 2023, a fait plonger les ventes mondiales d’automobiles à 3,0 % sur un trimestre au premier trimestre; on relève des différences à l’échelle régionale. Dans la région de l’Asie‑Pacifique, les ventes d’automobiles du premier trimestre ont dégringolé de 6,4 % sur un trimestre, parce que les ventes d’automobiles en Chine, qui représentent les deux tiers du marché de la région, se sont ralenties de 6,5 % sur un trimestre. Dans quatre des cinq autres pays couverts de l’Asie‑Pacifique, les ventes de véhicules ont toutes plongé au premier trimestre et n’ont augmenté qu’en Inde (5,8 % sur un trimestre) pour commencer l’année. En Europe de l’Ouest, les ventes d’automobiles pour le premier trimestre ont crû de 2,9 % sur un trimestre; les détails sont nuancés : les ventes ont augmenté dans huit des 15 pays couverts. Au premier trimestre, les ventes d’automobiles ont progressé dans les grands marchés de la région, dont l’Espagne (13,7 % sur un trimestre), l’Allemagne (4,1 %), et le Royaume‑Uni (3,0 %), alors qu’elles ont relativement peu évolué en Italie (0,9 %) et qu’elles ont reculé en France (‑1,0 %). En Europe de l’Est, les ventes d’automobiles du premier trimestre ont augmenté de 3,1 % sur un trimestre, dans les quatre pays couverts, et de 2,7 % en Russie. En Amérique latine, les ventes d’automobiles du premier trimestre pour la région ont essentiellement progressé, pour gagner 1,6 % sur un trimestre, en augmentant dans quatre des six pays couverts. Le Mexique a accusé, comme les États‑Unis, une légère baisse de ses ventes de véhicules par rapport à leur récent pic du milieu de 2023, après s’être ralenti de 1,8 % au premier trimestre pour amorcer l’année. Nous prévoyons, pour les ventes mondiales d’automobiles, une hausse de 2,1 % en 2024 et de 3,3 % en 2025, puisque la flambée des taux d’intérêt pèse sur les dépenses de consommation et sur l’activité économique (graphique 4).
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