Depuis son lancement en 2003, le Virement InteracMD a été largement adopté par les Canadiens, qui l’utilisent, par exemple, pour partager la note au restaurant, payer le loyer ou la gardienne et pour envoyer des cadeaux en argent à leur famille et à leurs amis. Selon les données compilées par Interac, les Canadiens ont effectué 763 millions d’opérations en 2020, soit plus de 2 millions d’opérations par jour.
Jusqu’à maintenant, le déploiement du service Virement Interac pour les entreprises s’est fait à pas de tortue, principalement en raison des l capacités technologiques limitées, explique Dougal Middleton, vice-président, Paiements pour entreprises à la Banque Scotia.
En décembre dernier, dans le cadre d’un projet pilote, la Banque Scotia a été la première institution financière au Canada à offrir le service Virement Interac pour les entreprises à ses clients. Ce dernier permet aux utilisateurs d’effectuer des paiements détaillés en temps réel et propose des options additionnelles d’acheminement, notamment au moyen d’un numéro de compte. L’un des principaux avantages du service est que le bénéficiaire a immédiatement accès aux fonds déposés, ce qui permet aux entreprises d’évaluer plus précisément leurs flux de trésorerie. Le service permet également à ses utilisateurs de consacrer moins de temps et de ressources au rapprochement des comptes, d’éliminer une part du risque de fraude attribuable à l'utilisation de chèques, et de profiter de rabais sur les paiements effectués à l’avance offerts par leurs fournisseurs.
Selon Paiements Canada, les méthodes traditionnelles de traitement des paiements, c’est-à-dire les chèques, les factures imprimées, les espèces et les transferts électroniques de fonds, coûtent entre 3 et 6,5 milliards de dollars annuellement aux entreprises canadiennes, en raison des délais de traitement et du manque de données et de transparence qui obligent les entreprises à effectuer des tâches de rapprochement des paiements.
Pour les entreprises clientes de la Banque Scotia, le service Virement Interac pour les entreprises change la donne. Adam Gabriel, vice-président, Produits de paiement mondiaux pour entreprises à la Banque Scotia, explique : « Pour nos entreprises clientes, ce service atténue la complexité du processus de traitement des paiements et réduit les coûts d’exploitation qui en découlent. En outre, il contribue à améliorer les flux de trésorerie. »
Dougal Middleton ajoute : « Avec la pandémie, les opérations de trésorerie sont passées à l’avant-plan et le virage au numérique s’est accéléré. Les entreprises ont constaté que les processus manuels ne sont ni efficaces ni rentables. De plus, il est beaucoup plus difficile de se faire payer lorsque personne n’est en mesure de se présenter pour récupérer un chèque et aller le déposer à la banque. »
Le fait de ne pas avoir à faire le rapprochement entre les paiements entrants et les factures en suspens est un énorme avantage pour les entreprises. « Les paiements détaillés s’accompagnent de beaucoup plus d’informations, précise M. Middleton. Cela permet aux entreprises, petites et grandes, d’automatiser un plus grand nombre de tâches administratives liées au rapprochement des paiements et des factures. »
Monique Girardin, analyste principale de la trésorerie à Postmedia affirme qu’elle est en faveur de l’adoption d’une plateforme numérique, quelle qu’elle soit, par le géant médiatique national, par souci d'améliorer l'efficacité de l'entreprise et de réduire son empreinte carbone.
Lorsque la Banque Scotia lui a offert d’essayer le service de Virement Interac pour les entreprises, elle n’a pas hésité un seul instant. « Postmedia était en bonne posture au début de la pandémie, explique-t-elle. Ce service nous a réellement simplifié la vie, surtout la mienne. Avec tout ce qui se passe dans le monde actuellement, il est maintenant beaucoup plus facile d’accepter les paiements. »
Postmedia, qui publie le National Post et plusieurs autres quotidiens canadiens, utilise maintenant le Virement Interac pour les entreprises pour recevoir les paiements des particuliers, des publicités et certains paiements liés aux ressources humaines, comme les paiements d’employés, et prévoit ajouter d’autres types de paiements au fil du temps.
« Avant le mois de mars dernier, explique Mme Girardin, les employés en congé autorisé devaient nous remettre des chèques postdatés pour toute la durée de leur absence. » Maintenant qu’elle n’est présente au bureau que deux fois par mois pour vérifier le courrier, et que les chèques ne sont pas nécessairement encaissés le premier jour du mois, elle doit communiquer avec chacun des employés pour les aviser. « Un bon nombre de personnes sont dans une situation financière précaire à l’heure actuelle. On veut éviter de surprendre les gens en encaissant en retard un chèque qu’ils croyaient déjà traité, » explique-t-elle. Ces jours-ci, sa boîte de réception est inondée de courriels d’opérations de Virement Interac destinées au service de la paie. « C’est beaucoup plus facile de faire le suivi dans notre système. Tout le processus ne prend que cinq minutes, du début à la fin. »
Bien qu’elle estime que le système nécessite quelques ajustements pour répondre à tous les besoins de Postmedia, Mme Girardin se dit persuadée que la Banque Scotia prend en considération les commentaires de ses clients en vue d’améliorations futures.
Dougal Middleton confirme que la Banque Scotia travaille déjà sur des améliorations. Le mois dernier, la limite des paiements entre entreprises a été relevée de 10 000 $ à 25 000 $. Les tendances observées à l’échelle mondiale pointent vers une hausse continue des limites, attribuable à la modernisation du système de paiement canadien. Il existe effectivement nombreuses occasions de poursuivre le développement du service, en collaboration avec Interac, afin d’offrir de nouvelles expériences de paiement numérique aux entreprises et à leurs clients, dont plusieurs devront être adaptées pour en permettre l’utilisation dans un plus grand nombre de scénarios.
« Nous ne faisons que commencer. Nous continuons d’améliorer les systèmes de paiement et d’investir dans leur modernisation. Nous serons alors capables d’offrir encore plus de valeur à notre clientèle, » poursuit M. Middleton.
Parmi les investissements clés de la Banque Scotia, on note les paiements en lots, c’est-à-dire l’envoi simultané de plusieurs paiements par l’intermédiaire du service Virement Interac en lot, pour simplifier les systèmes de la paie et de paiement des fournisseurs, ainsi que l’ajout de renseignements détaillés dans chaque fichier de paiement. « Il s’agit d’une amélioration importante pour nos clients, surtout ceux qui effectuent un volume élevé d’opérations, » souligne M. Gabriel.
En étant la première à offrir ce service, la Banque Scotia a pu tirer des leçons de l’expérience de ses clients et d’essayer certaines fonctionnalités à l’interne, selon M. Middleton.
« Toutes les banques sont impliquées dans la modernisation des paiements. En étant la première à offrir le service, nous avons mis en valeur notre capacité à faire avancer les choses, ce qui est très important, affirme M. Middleton. Nous avons une feuille de route pour nos investissements technologiques et cela nous permettra de développer de plus en plus de fonctionnalités pour mieux servir nos clients, et de le faire d’une manière de plus en plus homogène. »