En 2015, des représentants du monde entier signaient l’Accord de Paris – un plan ambitieux, mais nécessaire, pour lutter contre les changements climatiques en limitant le réchauffement climatique à 1,5 degré. Six ans plus tard, les représentants de plus de 190 pays se sont réunis à Glasgow, en Écosse, pour la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP26, qui a eu lieu du 31 octobre au 12 novembre.

À l’heure où les feux de forêt, les tempêtes violentes et les inondations se succèdent, la pression pour atteindre les objectifs s’accentue. Les pays développés ont donné suite à l’engagement pris à Paris de rajuster leurs cibles de réduction des émissions tous les cinq ans. Le Canada a fixé en avril sa nouvelle cible, qui consiste à réduire ses émissions par rapport à 2005 de 40 à 45 % d’ici 2030.

Le temps presse, et les groupes de réflexion, les établissements universitaires et les entreprises du Canada et du monde entier sont à la recherche d’outils pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050.

Efficicacité énergétique Canada, un organisme de recherche établi au Centre de recherche sur l’énergie durable de l’Université Carleton, à Ottawa, s’est penché sur l’efficacité énergétique industrielle, y compris les technologies de suivi et d’optimisation. L’organisme estime que c’est un outil précieux pour réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre dans un secteur souvent négligé.

«Nos travaux des dernières années n’ont pas mis suffisamment l’accent sur l’efficacité énergétique industrielle. Or, le secteur industriel est un grand consommateur d’énergie au Canada, et il nécessite ses propres politiques», a constaté Corey Diamond, directeur général d’Efficacité énergétique Canada.

Efficacité énergétique Canada est l’un des 10 organismes (11 projets de recherche) qui reçoivent des subventions pouvant atteindre 100 000 $ du Net Zero Research Fund, un fonds de 1 million de dollars de la Banque Scotia. La Banque Scotia a lancé ce fonds en juin dernier dans le cadre de ses engagements climatiques, afin d’établir des partenariats avec des groupes de réflexion et des établissements universitaires internationaux de premier plan pour stimuler la recherche et le leadership dans la transition vers une économie sobre en carbone.

Par ses travaux de recherche et de promotion, Efficacité énergétique Canada espère convaincre les décideurs canadiens d’être des chefs de file en matière d’efficacité énergétique. Rappelons que selon l’Agence internationale de l’énergie, l’efficacité énergétique représente environ 40 % de l’engagement mondial à atteindre les cibles de Paris. «L’idée que nous avons eue pour notre projet le plus récent est d’analyser plus profondément les politiques que nous pourrions déployer pour encourager une meilleure utilisation de l’énergie dans le secteur industriel», explique M. Diamond.

Efficacité énergétique Canada utilisera les 100 000 $ qu’elle a reçus pour faire progresser la recherche dirigée par le Dr James Gaede, associé de recherche principal, sur les stratégies de politique publique visant à élaborer et à élargir l’utilisation de systèmes industriels de gestion de l’énergie afin de respecter les engagements climatiques du Canada.

«Cette approche est encore embryonnaire au Canada. Il y a bien quelques pionniers, mais il faut clairement un catalyseur. Nous examinons donc un ensemble de politiques susceptibles d’accélérer le changement, commente M. Diamond. Réduire la consommation d’énergie et les émissions industrielles est essentiel pour que le Canada atteigne la neutralité carbone.»

«Le secteur industriel canadien – la façon dont nous fabriquons les biens et services – compte pour 37 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays, et il pourrait générer environ le tiers des gains d’efficacité énergétique potentielle», soutient-il, citant un rapport de l’Agence internationale de l’énergie et de Ressources naturelles Canada. Il ajoute que le gouvernement fédéral s’est fixé comme objectif que 75 % des consommateurs d’énergie industrielle disposent d’un système de gestion de l’énergie au cours de la prochaine décennie.

   

Photo: Dr. James Gaede, associé de recherche principal, Efficacité énergétique Canada 

Les systèmes de gestion de l’énergie fonctionnent un peu comme les thermostats intelligents de nos maisons, mais à plus grande échelle, illustre M. Diamond. Un thermostat intelligent «sait» quand les gens sont à la maison ou à l’extérieur, ce qui permet une réduction automatisée de la consommation d’énergie. Dans une usine de fabrication, le système de gestion aide à optimiser la performance énergétique des installations. Il permet aux entreprises de mesurer leur consommation d’énergie et de savoir comment cette énergie est utilisée, de sorte qu’elles peuvent ensuite déterminer où réduire leur consommation.

Développer rapidement des systèmes pour le secteur canadien de la fabrication et de l’industrie est une tâche complexe nécessitant un effort coordonné. Efficacité énergétique Canada mise sur la recherche pour appuyer des décisions stratégiques qui accéléreraient le développement et l’utilisation de ces systèmes, en plus d’évaluer la possibilité d’y intégrer directement les objectifs de réduction totale des émissions nettes et de décarbonisation.

«Nous cherchons essentiellement à analyser les systèmes d’entreprises de manière globale. Notre but est de déterminer quelles mesures les gouvernements pourraient prendre pour encourager l’utilisation de ces systèmes, ainsi que les types d’investissements et de mesures incitatives requis pour favoriser la collaboration entre le gouvernement et l’industrie», dit M. Diamond.

Même si la gestion de l’énergie industrielle est un champ de compétence fédéral, les provinces ont leurs propres engagements climatiques et objectifs d’économie d’énergie. Chaque année, Efficacité énergétique Canada publie un classement de l’efficacité énergétique des provinces en fonction des économies d’énergie réalisées, ce qui permet de déterminer qui sont les premiers de classe et les retardataires. L’idée est d’encourager les provinces à améliorer leurs politiques et à réduire leur impact sur le climat.

«Nous espérons ne pas produire un rapport qu’une poignée de personnes liront avant de la ranger sur une tablette. Nous souhaitons qu’il éclaire réellement le processus d’élaboration des politiques gouvernementales visant l’atteinte de la carboneutralité», conclut M. Diamond.

Voici les autres bénéficiaires du fonds Net Zero Research Fund de la Banque Scotia, par secteurs de recherche :

  • Évaluation des politiques publiques visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre
    • Institut Tecnológico de Monterrey, Mexique
    • Institut pour l’intélliProspérité, Université d’Ottawa
  • Détermination des meilleures pratiques (secteurs et entreprises) pour le développement d’économies sobres en carbone
    • Libélula Institute for Global Change, dont les recherches profiteront à plusieurs pays d’Amérique latine
    • Université Simon Fraser, Vancouver
  • Recherches et stratégies portant sur des technologies de mesure et de réduction des émissions de carbone et de captage du carbone 
    • Massachusetts Institute of Technology, Cambridge (Massachusetts)
    • Université Ontario Tech, Oshawa (Ontarion)
    • QUEST, Ottawa; Université de Calgary
    • Center for Climate and Resilience Research (CR)2 et le Centro de Energía de l’Université du Chili
    • Institut Tecnológico de Monterrey (deuxième subvention)

Pour en savoir plus sur ces projets, consulter la page Web sur les changements climatiques.