Les universités ont la réputation d’être des tours d’ivoire, où l’on explore des idées ésotériques et philosophiques plutôt que d’acquérir des compétences professionnelles pratiques. Pour combattre ce mythe, l’Université McGill lance une nouvelle initiative visant à lever certains obstacles auxquels se heurtent les nouveaux arrivants, réfugiés, communautés racisées, peuples autochtones, personnes LGBTQ+ et autres groupes défavorisés lorsque vient le temps de développer les aptitudes nécessaires pour prospérer dans un marché de l’emploi changeant.

C’est ce mois-ci que l’École d’éducation permanente de McGill a lancé son programme de certificat visant à doter les étudiants de groupes défavorisés des aptitudes essentielles à leur avancement professionnel. Ce programme couvre les compétences de base en informatique, les connaissances financières, les façons de communiquer efficacement malgré les différences culturelles, les bonnes pratiques de travail dans un environnement hybride ainsi que la maîtrise de l’anglais et du français, et il comprend un accompagnement professionnel personnalisé.

Dans le cadre de ScotiaINSPIRE – une initiative de 500 millions de dollars sur 10 ans visant à développer la résilience économique des groupes les plus défavorisés –, la Banque Scotia annonce un investissement communautaire de 2 millions de dollars dans le programme SEED (School’s Experiential Empowerment & Development Initiative).

« Cette contribution de la Banque Scotia est un cadeau transformateur : elle changera des vies et nous permettra de poursuivre notre travail de toujours pour accélérer ou intensifier nos initiatives auprès de communautés dans le besoin que nous ne sommes normalement pas en mesure de servir », se réjouit Carola Weil, doyenne de l’École d’éducation permanente à l’Université McGill.

« Nous sommes fiers de collaborer avec McGill pour éliminer les obstacles qui empêchent tant de nouveaux arrivants et de membres de communautés historiquement défavorisées de vivre une carrière épanouie, affirme Meigan Terry, première vice-présidente et chef, Impact social, Durabilité et Communications à la Banque Scotia. Le programme SEED outille les étudiants pour le marché du travail et les aide à renforcer leur résilience économique personnelle ainsi que celle de leur famille et de leur communauté, ce qui s’inscrit parfaitement dans la mission “agir pour l’avenir de tous” de ScotiaINSPIRE. »

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Nous voulions contribuer à l’égalité des chances. 

Carola Weil, doyenne de l’École d’éducation permanente à l’Université McGill

L’université montréalaise n’en est pas à sa première initiative pour ces groupes. Depuis plus de 50 ans, l’École d’éducation permanente de McGill adapte ses cours aux nouveaux arrivants (immigrants et réfugiés) ainsi qu’aux Autochtones et aux membres d’autres populations souvent marginalisées ou mal servies. Mais les obstacles financiers historiques à l’enseignement postsecondaire ne sont pas les seules difficultés que rencontrent ces étudiants; ils peinent aussi à s’adapter aux technologies et aux méthodes de travail qui bouleversent constamment le marché de l’emploi.

« Les personnes en situation d’insécurité économique ont plus de mal à maintenir un revenu stable et à vivre leurs passions et leurs rêves dans un environnement hautement incertain, ajoute Carola Weil. Nous voulions contribuer à l’égalité des chances. »

Dès l’an prochain, le programme offrira une bourse et la couverture des droits de scolarité à un maximum de 40 étudiants par année. Le cours en présentiel dure de 6 à 18 mois, selon le temps que peuvent y consacrer les participants. Les places étant limitées, McGill collaborera avec des partenaires communautaires pour présélectionner des candidats. Les étudiants devront détenir un diplôme d’études secondaires (et avoir fait deux ans de cégep pour les Québécois) et maîtriser la base de l’anglais ou du français. Une partie de l’investissement ScotiaINSPIRE servira à étendre ce programme partout au Québec grâce à l’apprentissage en ligne.

Les étudiants seront jumelés à des mentors qui leur offriront des occasions de jumelage ou de stage dans diverses organisations et entreprises, dont la Banque Scotia et ses partenaires dans les secteurs de la vente au détail, de la consultation, de l’aéronautique et de l’aérospatial, et de la transformation numérique.

Se projetant dans cinq ans, Carola Weil espère que les améliorations continues amorceront une transition générationnelle vers des emplois rémunérés stables et donneront lieu à un programme ciblé, mais suffisamment flexible pour s’adapter aux besoins des participants.

« Il est possible que, dans cinq ans, nous revoyions notre approche pour servir des groupes de population différents; le programme n’est pas statique. »