Photo ci-dessus : Earth Drilling and Harris Exploration, une filiale de Subterra, travaillant sur Oberlin College dans l'Ohio. Crédit : Subterra Renewables

Cet article fait partie d’une série qui présente les moyens innovateurs par lesquels certains des clients de la Banque Scotia contribuent à réduire les émissions de carbone.
 
 

Pour Subterra Renewables, la Terre devrait permettre de chauffer et de climatiser chaque bâtiment, c’est pourquoi elle travaille à lever les obstacles à l’adoption de la technologie d’élimination du carbone la plus efficace qui soit, à savoir l’exploitation de l’énergie géothermique stockée sous nos pieds.

«Subterra estime que les systèmes géothermiques sont excellents sur le plan de la qualité et des performances et qu’ils peuvent être moins coûteux que les systèmes de CVC conventionnels qui utilisent des combustibles fossiles», déclare Lucie Andlauer, PDG de Subterra Renewables.

Le recours à la Terre pour le chauffage et la climatisation, également connu sous le nom d’échange géothermique, n’est pas une nouvelle approche. Cependant, de nombreuses personnes pensent que l’installation d’un système de chauffage et de climatisation géothermique est coûteuse et techniquement difficile à réaliser.

Après avoir consacré une grande partie de ses premières années d’existence à la sensibilisation et à l’éducation, Subterra constate aujourd’hui une forte augmentation de la demande pour ses systèmes reposant sur une énergie renouvelable au Canada et aux États-Unis. Cela s’explique en grande partie par les efforts déployés pour atteindre la carboneutralité, ainsi que par les incitatifs fiscaux attrayants en vigueur aux États-Unis.

«L’Amérique du Nord est séduite par les avantages de la géothermie pour le chauffage et la climatisation, a fortiori depuis qu’une quantité grandissante de données sont publiées pour confirmer son efficacité et sa fiabilité en tant que méthode de décarbonisation des bâtiments», déclare Mme Andlauer.

Lucie Andlauer, CEO of Subterra Renewables

Photo : Lucie Andlauer, PDG de Subterra Renewables.


La technologie de Subterra est à la fois propre et efficace sur le plan de la consommation d’électricité. L’entreprise gère un vaste portefeuille de projets de chauffage et de climatisation géothermiques au Canada et aux États-Unis, allant de systèmes géothermiques individuels pour des tours d’habitation en copropriété à des projets énergétiques à l’échelle de quartiers pour des universités et des collèges. Dans tous les cas, Subterra agit comme un service public, facturant à ses clients le chauffage et la climatisation, tandis qu’elle reste propriétaire et responsable de l’exploitation continue de ses systèmes géothermiques.

Afin de pouvoir garantir des niveaux de température en toute confiance, Mme Andlauer a ajouté des services internes de forage et de construction à l’entreprise. Subterra dispose aujourd’hui d’une flotte de 70 engins de forage qui peuvent être utilisés dans diverses conditions partout sur le continent et qui peuvent être envoyés sur n’importe quel chantier dans un délai de 24 à 48 heures. 

«Nous possédons la plus grande flotte d’Amérique du Nord», ajoute-t-elle.

L’année dernière a été déterminante pour Subterra.

Subterra a non seulement été désignée comme l’entreprise à la croissance la plus rapide au Canada par le magazine Report on Business du Globe & Mail, mais elle a également fait son entrée sur le marché américain, en commençant à convertir le système centenaire à énergie fossile de l’Oberlin College, en Ohio, en un système d’échange géothermique.

Cette aventure a commencé il y a deux décennies, lorsque Mme Andlauer a installé un système d’énergie géothermique dans sa propriété de 28 hectares à Burlington, en Ontario. Elle a été convaincue par l’efficacité de la technologie, et sa capacité à réduire les émissions de carbone et à améliorer la qualité de l’air.

«Nous voulions redonner à la communauté en réduisant notre empreinte carbone», déclare-t-elle.

Plus tard, l’entreprise qui avait installé le système d’énergie géothermique dans sa maison a fermé ses portes, comme bon nombre de petits fournisseurs du secteur. Cette expérience a incité Mme Andlauer et un groupe de partenaires triés sur le volet à lancer Subterra Renewables en 2017.

Les maisons et les bâtiments du Canada sont responsables de 13 % des émissions nationales de gaz à effet de serre (GES) en raison de l’utilisation de combustibles fossiles pour le chauffage des locaux et de l’eau. À cela s’ajoute la consommation d’électricité pour la climatisation, l’éclairage et les appareils ménagers, qui porte le total à 18 %. Dans les zones urbaines denses, telles que Toronto, les bâtiments sont responsables d’au moins 56 % des émissions.

«La contribution des bâtiments aux émissions de carbone est considérable, déclare Mme Andlauer. Les promoteurs peuvent se concentrer sur ce qu’ils font au-dessus du sol, tandis que je me concentre sur le sous-sol où je trouve une source d’énergie renouvelable pour chauffer et climatiser les maisons, ce qui permet d’éliminer 65 à 70 % des émissions de carbone du bâtiment.»

Les systèmes d’échange géothermiques utilisent la température relativement stable du sous-sol de la Terre pour assurer le chauffage et la climatisation des bâtiments. En Ontario, par exemple, la température de la Terre reste constante, variant de 6 à 11 degrés Celsius dans les 200 premiers mètres de profondeur.

Stat graphic


Le système GeoExchange de Subterra fonctionne en transférant l’énergie thermique entre le bâtiment et le sol lui-même. Des pompes à chaleur géothermiques permettent d’exploiter l’énergie du sous-sol et de l’acheminer vers le bâtiment. Pendant l’hiver, lorsque l’air extérieur est plus froid que le sol, le système extrait la chaleur de ce dernier pour réchauffer le bâtiment. Inversement, lorsque l’air extérieur est plus chaud que le sol, le système y transfère de la chaleur pour refroidir le bâtiment.

L’entreprise a acheté sept systèmes géothermiques pour montrer leur fonctionnement et les économies qu’ils permettent de réaliser

Au cours de ses trois premières années d’existence, Subterra s’est consacrée à la formation des promoteurs, des ingénieurs, des architectes et des spécialistes de la modélisation énergétique sur les avantages de la géothermie et sur les caractéristiques d’atténuation des risques de son approche d’énergie en tant que service. Elle a également prêché par l’exemple.

Pour montrer à ses clients comment fonctionnent les systèmes qu’elle préconise, elle en a acheté sept qu’elle a mis en fonction dans des bâtiments à Burlington, Oakville et Brampton. Ainsi, Subterra a pu démontrer la résilience et l’efficacité de la géothermie, ainsi que le confort qu’elle procure. Subterra utilise également ces systèmes pour réaliser des essais afin de mettre à jour sa technologie.

«Ces bâtiments sont considérés comme étant à l’avant-garde de la géothermie dans le secteur, et nous continuons à les améliorer et à les optimiser pour qu’ils fonctionnent au mieux de leurs performances», indique Mme Andlauer. 

Stat graphic


Bien que la clientèle actuelle de l’entreprise comprenne maintenant des dizaines de promoteurs immobiliers aux États-Unis et au Canada, au départ, il a été difficile de convaincre les promoteurs d’abandonner les systèmes traditionnels de chauffage, de ventilation et de climatisation au profit de la géothermie.

«Nous sommes allés directement à la source et avons dit : “écoutez, nous comprenons que vos acheteurs ne paieront pas plus pour des caractéristiques écologiques. Ils préfèrent investir dans un beau comptoir de cuisine. Permettez-nous d’intervenir, d’éliminer l’objection du coût et de présenter des arguments en faveur de bâtiments verts et durables qui utilisent la géothermie”,» explique Mme Andlauer.

Un regain d’intérêt pour l’énergie géothermique

Selon Mme Andlauer, Subterra constate aujourd’hui un regain d’intérêt pour sa technologie de la part d’urbanistes, de promoteurs, d’architectes, de bureaux d’études et même de fonds de placement.

Selon elle, cette évolution a commencé pendant la pandémie et s’est poursuivie malgré la hausse des taux d’intérêt qui a ralenti le développement.

«Des centaines de projets de rénovation et de nouvelles constructions se font désormais avec des systèmes géothermiques plutôt que des systèmes reposant sur des énergies fossiles, ajoute-t-elle. Les bâtiments concernés comprennent des immeubles à logements multiples, des immeubles de faible hauteur, des bâtiments institutionnels ou communautaires, etc., répartis sur tout le continent, tant au Canada qu’aux États-Unis.»

Dans le cas de l’Oberlin College, Subterra a foré environ 850 puits, à plus de 180 mètres de profondeur, pour installer une boucle souterraine afin d’aider l’institution à respecter son engagement d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2025.

«Une grande partie de nos activités se déroulent aux États-Unis en ce moment, déclare Mme Andlauer. Nous allons commencer à travailler avec de nouvelles universités aux États-Unis au cours des deux prochains mois.»

Stat graphic

Source : Subterra Renewables

 

Un programme qui change la donne

Subterra a récemment annoncé une collaboration avec Enercare Inc., l’une des plus grandes entreprises de services résidentiels et commerciaux du Canada.

«Nous estimons que notre collaboration avec Enercare va changer la donne pour les promoteurs, les maîtres d’ouvrage et les consommateurs qui, jusqu’à présent, considéraient que la géothermie était tout simplement hors de prix», précise-t-elle.

Ce programme commun vise à réduire les dépenses initiales des promoteurs en confiant à Subterra le forage, l’installation des infrastructures et l’exploitation du service public, tandis qu’Enercare propose la location de pompes à chaleur et des services de maintenance, ce qui rend le programme accessible et rentable pour les utilisateurs finaux.

L’énergie en tant que service

Subterra Renewables propose un modèle commercial appelé «énergie en tant que service», ce qui signifie que les promoteurs installent le système géothermique complet sans coût en capital initial.

«Nous nous occupons du travail de base comme les compagnies d’électricité le font pour le câblage, explique-t-elle. Vous payez simplement une facture mensuelle pour nos services, comparable ou inférieure à celle des systèmes traditionnels de chauffage, de ventilation et de climatisation, pour une période de 25 à 50 ans.»

Tout au long de ce parcours, la Banque Scotia a été un excellent partenaire, selon Mme Andlauer.

«La Banque se soucie vraiment des personnes avec lesquelles elle travaille. Ses employés sont très conscients des types d’entreprises avec lesquels ils font affaire, et ils ont été d’une aide incroyable», déclare-t-elle.
 

Contenu connexe

Salt flat with mountains in background

Pleins feux sur la durabilité : Summit Nanotech a un plan pour accélérer la transition vers les véhicules électriques

Peas closeup outside

Pleins feux sur la durabilité : « Véritablement bio », un mode de vie pour les fondateurs de Field Farms Marketing

Carton of tomatoes

Pleins feux sur la durabilité : Pour Big Marble Farms, l’écologie est une question de bon sens