Inflation : les mots à la mode et leur signification

L’inflation continue de faire les gros titres, tout comme le jargon qui lui est associé. Pour vous aider à vous y retrouver, nous avons préparé une petite liste de termes courants.

L’inflation fondamentale est une mesure de l’inflation qui exclut les catégories les plus volatiles que sont l’alimentation et l’énergie, les prix de ces biens et services ayant tendance à fluctuer davantage que les autres.

L’exclusion des prix des aliments et de l’énergie permet de brosser un tableau plus précis du niveau global des prix des biens et des services, ce qui aide la Banque du Canada à fixer de manière plus éclairée les taux d’intérêt. Par exemple, si l’inflation fondamentale accélère trop rapidement, la banque centrale peut intervenir en augmentant les taux (ou en les maintenant élevés). 

La stagflation, c’est l’inflation qui s’emballe pendant une durée prolongée. L’économie est en stagflation quand elle réunit trois conditions:

1. lenteur de la croissance économique
2. taux de chômage élevé
3. hausse des prix

Selon Laura Gu, économiste à la Banque Scotia, la stagflation est «l’un des pires dénouements d’un emballement prolongé de l’inflation». Lorsque le taux de chômage augmente, la croissance économique est susceptible de ralentir, ce qui donne bien des soucis aux banques centrales.

Le choc de l’offre est l’une des causes les plus répandues de la stagflation : un tel choc se produit quand l’offre de biens ou de marchandises change sans avertissement et entraîne une hausse ou une baisse subite des prix. Par exemple, en 1973, le choc pétrolier a fait flamber les cours du pétrole, à cause des pénuries de carburant imprévues¹.

Ce terme décrit une inflation très élevée qui, en général, s’accélère. Durant les périodes d’hyperinflation, la valeur réelle de la monnaie locale se déprécie rapidement. L’hyperinflation est souvent due à l’augmentation fulgurante de la masse monétaire d’un pays, ce qui a tendance à se produire pendant les périodes de tourmente économique.

On relève dans l’histoire plusieurs exemples d’hyperinflation des prix. Un exemple parmi les plus récents se sont produits en Turquie.

Dans les 50 dernières années, la Turquie a comptabilisé un taux annuel d’inflation de l’ordre de 40 %². En octobre 2022, l’inflation a atteint 85,5 %, son niveau le plus élevé en 24 ans³.

Il y a déflation lorsque les prix des biens et des services baissent, ce qui augmente le pouvoir d’achat (autrement dit, vous pouvez acheter plus avec un montant donné).

Même si tout le monde se réjouit quand les prix baissent, la déflation peut devenir un grave problème économique. Une spirale déflationniste peut naître pendant les périodes de crise économique, souvent une récession ou une dépression, qui se caractérisent par une diminution de la demande globale. Lorsque les gens s’inquiètent de la situation économique ou du chômage, ils ont tendance à dépenser moins et à épargner plus. Des épisodes prolongés de déflation peuvent entraîner une baisse de la productivité, des suppressions d’emplois et de l’insécurité financière. La déflation a été particulièrement forte pendant la Grande Dépression aux États-Unis, les prix ayant chuté de près de 7 % par année de 1930 à 1933.

N’oublions pas que même si le taux d’inflation est en net recul depuis juin 2022, nous ne sommes pas dans une période déflationniste : les prix continuent d’augmenter, mais à un rythme beaucoup plus lent qu’en 2022 (c’est la définition de la désinflation).

La désinflation est le ralentissement temporaire de l’inflation. Ce serait le cas, par exemple, si le taux d’inflation passait de 8 % à 6 %.

En période de désinflation, les prix continuent d’augmenter, mais à un rythme plus lent. La désinflation est nécessaire pour éviter la surchauffe de l’économie. Une récession peut déclencher la désinflation, tout autant que le durcissement des politiques monétaires.

Nous avons tous fait l’expérience de la réduflation à l’épicerie. Dans ce cas, au lieu d’augmenter les prix, les entreprises se contentent de réduire la quantité contenue dans les emballages⁴. Autrement dit, vous payez le même prix pour une quantité moindre d’un produit. Selon les experts, les consommateurs peuvent contrer la réduflation en se concentrant sur le prix par unité plutôt que sur le prix total du produit.

La déqualiflation⁵ est une autre approche adoptée par les entreprises pour gérer les coûts, en particulier le coût croissant des matières premières. On parle de déqualiflation lorsqu’un fabricant reformule un produit en utilisant des intrants meilleur marché (p. ex., augmenter la quantité d’eau dans une recette de soupe) tout en maintenant le prix du produit inchangé.

Pour faire des achats avisés, lisez la liste des ingrédients sur les produits. À partir du 1^er janvier 2026, le gouvernement fédéral obligera les fabricants à mettre une étiquette sur les produits qui contiennent une grande quantité de sodium, de graisse ou de sucre.

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