Si vous avez soudainement l’impression que tout vous coûte plus cher à l’épicerie, à la pompe ... et partout ailleurs, vous ne vous trompez pas. Votre portefeuille ressent les contrecoups de l’inflation.
L’inflation désigne une hausse des coûts des biens et services. Si ce phénomène est normal en période de croissance économique, une inflation élevée et persistante peut gruger votre pouvoir d’achat. La Banque du Canada cherche à maintenir le taux d’inflation à 2 %1. Pour y parvenir, elle peut hausser ou abaisser son taux directeur.
Lorsque le taux directeur de la Banque du Canada est majoré, les institutions financières s’ajustent habituellement en haussant leurs taux, par exemple ceux qu’elles adossent à des prêts hypothécaires ou autres prêts, ce qui rend les emprunts plus coûteux.
Depuis le début de l’année 2022, la Banque du Canada a haussé son taux directeur à quatre reprises pour tenter d’enrayer l’envolée des prix. Au 13 juillet, le taux directeur était de 2,50 %.

L’inflation est évaluée par l’indice des prix à la consommation (IPC). L’IPC calcule la variation des prix d’un panier de 700 biens sur douze mois. La sélection des biens et services du panier, divisés en huit grandes catégories, reflète les dépenses habituelles d’un ménage canadien. Ces catégories sont les suivantes :
- Aliments : épicerie, sorties au restaurant
- Logement : versement hypothécaire et loyer, assurance, réparations, taxes foncières
- Dépenses courantes : service de garde, internet, produits d’entretien
- Habillement : vêtements, bijoux, chaussures
- Transport : véhicule, essence, assurance automobile, transports en commun
- Soins de santé et soins personnels : médicaments sur ordonnance, articles de toilette, soins dentaires, soins des yeux
- Divertissements, études, lecture et loisirs
- Boissons alcoolisées, produits du tabac et cannabis récréatif
L’inflation représente l’écart entre le coût actuel de ce panier de biens et son coût il y a un an.

L’inflation est en hausse depuis le début de 2022. En juin 2022, le taux d’inflation a atteint 7,7 %. Malheureusement, rien n’annonce pour le moment la fin de cette tendance.
Vous vous demandez peut-être pourquoi l’inflation est si élevée au Canada. Plusieurs facteurs contribuent à la hausse des prix, notamment un approvisionnement laborieux.
Ces réalités économiques sont aussi à l’origine de l’envolée des prix :
- La forte reprise économique au lendemain de la pandémie entraîne une hausse de la demande en biens.
- Les prix de l’essence toujours plus élevés témoignent d’une hausse de la demande et des perturbations à l’approvisionnement mondial en pétrole découlant de la guerre en Ukraine. Cette hausse se traduit par des coûts de transport plus élevés, ce qui gonfle les prix de tous les biens.
- La demande pour les maisons unifamiliales a provoqué une hausse du coût du logement.
- En raison de pénuries de main-d’œuvre, les salaires augmentent, ce qui ajoute aux pressions inflationnistes.
Si vous venez d’arriver au Canada, vous ressentez probablement les effets de l’inflation comme tous les autres Canadiens. Avec une hausse des prix généralisée, vous avez sûrement constaté que votre pouvoir d’achat s’effrite.
Or, en plus d’avoir à composer avec l’envolée des prix, vous êtes peut-être déjà aux prises avec les défis qui accompagnent l’arrivée dans un nouveau pays : recherche d’emploi, développement d’un nouveau cercle social et préparatifs en vue de survivre aux hivers canadiens (!). Bref, vous avez du pain sur la planche.
Selon un sondage mené récemment par Léger au nom de l’Institut pour la citoyenneté canadienne (ICC), 22 % des nouveaux arrivants songent à quitter le Canada au cours de leurs deux premières années au pays, notamment en raison du coût de la vie élevé2.
Hausse des frais liés à la résidence permanente
Le 30 avril 2022, puisque peu de frais sont à l’abri de l’inflation, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a augmenté les frais de demande de résidence permanente, notamment dans ces catégories : immigration économique, titulaires de permis, regroupement familial et personnes protégées à titre humanitaire.
En 2020, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a décidé de réviser tous les deux ans les frais de demande de résidence en fonction de l’inflation3. Ces frais sont comparables à ceux qu’appliquent d’autres pays en Amérique du Nord et ailleurs, mais il vous faudra en tenir compte lorsque vous déciderez de vous établir au Canada.
Les frais relatifs au droit de résidence permanente ont augmenté de 500 $ à 515 $. Les frais de traitement pour chaque programme ont aussi été majorés. Par exemple, les frais de traitement des demandes par le système en ligne Entrée express sont passés de 825 $ à 850 $. Vous trouverez la liste des frais sur le site du gouvernement du Canadaouvre dans un nouvel onglet.
Prix du logement
Si vous avez tenté d’acheter une maison au cours des deux dernières années, vous avez probablement constaté à quel point les prix sont élevés sur le marché de l’immobilier au Canada. Selon l’Association canadienne de l’immobilier (ACI), le prix moyen d’une maison à l’échelle nationale a augmenté de plus de 20 % en un an, atteignant un sommet record de 816 720 $ en février 20224. Le prix moyen national est influencé considérablement par les prix de vente de résidences dans les grandes régions de Vancouver et de Toronto, des destinations de choix pour bon nombre de nouveaux arrivants5.
Le marché de l’immobilier amorce un retour à la normale; toutefois, le prix moyen d’une maison à l’échelle nationale se situe juste en deçà de la barre des 750 000 $6. À mesure que les taux d’intérêt augmentent, il devient plus coûteux pour les nouveaux acheteurs d’obtenir un prêt hypothécaire. Par ailleurs, si vous détenez déjà un prêt hypothécaire, vos taux devraient augmenter au moment du renouvellement du prêt.
L’inflation et les étudiants étrangers
Si vous venez d’arriver au Canada en tant qu’étudiant étranger, vous éprouvez peut-être des difficultés à composer avec la hausse du coût de la vie en plus de frais de scolarité élevés et d’un nombre d’heures de travail limité.
Si vous détenez un permis d’études, vous ne pouvez travailler qu’au maximum 20 heures par semaine durant l’année scolaire. Les droits de scolarité pour les étudiants étrangers étant en moyenne de 33 623 $7, trouver l’argent nécessaire pour couvrir ses frais de scolarité et autres factures peut s’avérer un exercice fort complexe.
Si vous sentez que l’étau financier se resserre, sachez que vous n’êtes pas seul et qu’il existe des moyens de composer avec l’inflation, même si vous êtes aux études.
Tandis que la Banque du Canada s’efforce de freiner l’inflation à l’échelle nationale, les particuliers peuvent aussi mettre en œuvre certaines stratégies pour gérer les répercussions de la hausse des prix.
Il faut d’abord comprendre les facteurs qui déclenchent l’inflation. Renseignez-vous sur les pressions inflationnistes et sur les produits et services sur lesquelles elles s’exercent. Vous serez ainsi en mesure de gérer vos dépenses en conséquence.
Ces stratégies pourraient aussi vous être utiles :

Révisez votre budget
Passez en revue votre budget en tenant compte de la hausse des prix. Vous pourriez réduire temporairement certaines de vos dépenses pour contrebalancer la hausse du coût de la vie, par exemple en annulant certains de vos abonnements pour dégager des fonds à allouer à votre épicerie?

Reportez des achats importants ou des activités coûteuses
Reportez des achats importants ou des activités coûteuses Si possible, tentez de reporter les dépenses importantes, comme l’achat d’une automobile ou des rénovations, jusqu’à ce que les prix se stabilisent. De plus, considérez de suspendre certains projets qui pourraient s’avérer coûteux, comme un long voyage en voiture alors que les prix de l’essence demeurent élevés.

Négociez
Communiquez avec votre fournisseur de gaz naturel ou de services de téléphonie cellulaire et tentez d’obtenir de meilleurs tarifs. Si votre fournisseur reste sur ses positions, considérez de changer de fournisseur.

Augmentez vos revenus
Avec plus d’argent, vous pourriez composer plus facilement avec l’inflation. Demandez une augmentation de salaire à votre employeur actuel ou trouvez-vous une source de revenu d’appoint ou un emploi à temps partiel.
Dans une déclaration récente à propos de la dernière hausse des taux de la Banque du Canada, le sous-gouverneur Paul Beaudry a affirmé que « l’inflation, bien plus élevée que prévue, pourrait poursuivre son envolée avant de s’atténuer »8.
À court terme, cela signifie que les Canadiens n’en ont pas fini avec l’inflation.
Néanmoins, M. Beaudry a conclu son exposé sur une note positive, soulignant que la priorité de la Banque du Canada est de faire baisser l’inflation.
« Nous sommes conscients que les Canadiens craignent que les prix ne cessent d’augmenter chaque fois qu’ils font le plein d’essence ou leur épicerie. Mais je tiens à vous assurer que nous prendrons les moyens nécessaires pour prévenir l’enracinement d’une inflation élevée et pour éventuellement ralentir la progression des prix ».