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Points à retenir :
Au vu de l’actualité économique des dernières semaines, vous tentez peut-être de vous rappeler les notions d’économie que vous avez apprises durant de vos études secondaires. En effet, la notion de tarifs douaniers n’est pas nouvelle; ceux-ci existent depuis des centaines d’années et, depuis la fin du 19e siècle, le Canada s’est livré à plus d’une guerre commerciale avec les États-Unis.
L’attention accrue récemment portée aux tarifs douaniers a été initiée lorsque le président américain, Donald Trump, a signé un décret le 1er février visant à imposer des droits de douane de 25 % sur les marchandises en provenance du Canada et du Mexique, et de 10 % sur l’énergie canadienne et les importations en provenance de la Chine. La Maison-Blanche a ensuite annoncé des droits de douane supplémentaires de 25 % sur l’acier et l’aluminium canadiens, ce qui porterait à 50 % les droits de douane totaux sur ces métaux. Le Canada a annoncé des mesures de rétorsion en imposant, à son tour, des droits de douane de 25 % sur 155 milliards de dollars (ou 106 milliards de dollars américains) d’importations américaines.
Or, quelques jours plus tard, soit le 3 février, le président Trump et le premier ministre Justin Trudeau ont convenu de reporter de 30 jours l’entrée en vigueur de leurs nouveaux tarifs douaniers respectifs.
La gestion de vos finances personnelles peut être suffisamment difficile sans tenir compte de la politique de commerce international, mais tout est lié. C’est pourquoi il est important de comprendre les tenants et aboutissants des tarifs douaniers et de leur impact sur vous.
Les tarifs douaniers sont des droits de douane (des taxes) qu’un gouvernement impose sur les biens et services importés d’autres pays. Dans le cas qui nous intéresse, les États-Unis imposeraient des droits de douane sur les importations canadiennes et le Canada imposerait, en retour, ses propres droits de douane sur les importations en provenance des États-Unis.
Les tarifs douaniers sont-ils positifs ou négatifs? Cela dépend de votre point de vue. En théorie, les tarifs douaniers favorisent la production nationale, ce qui peut créer des emplois dans certains secteurs et se traduire par de meilleures occasions d’emploi pour certaines personnes. Toutefois, les économistes sont généralement d’accord sur le fait que cette relance potentielle de l’emploi n’est généralement pas suffisante pour compenser la perte globale des avantages économiques du libre-échange.
Donc, la question se pose : pourquoi un pays imposerait-il des tarifs douaniers à un autre pays? Il y a plusieurs raisons, dont les suivantes :
- Générer des revenus. Le gouvernement qui a imposé les droits de douane perçoit tout l’argent qu’ils génèrent.
- Soutenir les entreprises nationales. Les produits locaux peuvent devenir plus attrayants pour les clients lorsque les prix des produits étrangers augmentent.
- Créer un effet de levier diplomatique. Les tarifs douaniers peuvent être utilisés comme un outil diplomatique mis en place par un pays contre un autre pour imposer une politique étrangère souhaitée ou pour exercer des représailles.
Pour comprendre le fonctionnement des tarifs douaniers, il faut connaître la différence entre les exportations et les importations. Les exportations sont des biens qu’un pays vend à un autre pays, tandis que les importations sont des biens introduits dans le pays en provenance d’un autre pays. Par exemple, le Canada exporte l’acier et l’aluminium vers les États-Unis et les États-Unis importent l’acier et l’aluminium du Canada.
Des droits de douane sont imposés sur les importations. Dans la situation actuelle, un droit de douane général de 25 % est placé sur les produits importés aux États-Unis en provenance du Canada (à l’exception des ressources énergétiques, qui sont soumises à un droit de douane inférieur, soit 10 %) et importés au Canada en provenance des États-Unis. Ces droits sont ensuite appliqués à la frontière par les agences douanières.
Qui paie les tarifs douaniers en bout de ligne? Cela dépend.
Bien que les droits de douane soient perçus par le gouvernement, ce dernier ne les paie pas. Si les États-Unis imposent des droits de douane sur les marchandises importées dans le pays, ce sont les importateurs américains qui paient les droits de douane sur les produits qu’ils importent et, pour compenser la hausse des coûts, ils pourraient décider d’augmenter le prix de ces produits pour leurs clients. En bref : les droits de douane peuvent rendre les produits importés plus chers pour l’acheteur.
Prenons un exemple illustrant la manière dont les droits de douane pourraient affecter les exportations de sirop d’érable vers les États-Unis :
Une guerre tarifaire, aussi appelée guerre douanière ou guerre commerciale, est un conflit économique entre deux pays qui commence lorsqu’un pays prélève des droits de douane sur les importations en provenance d’un autre pays. En guise de représailles, ce dernier pays impose ses propres droits de douane sur les importations en provenance du premier pays, ce qui peut mener à une escalade des barrières commerciales entre les deux pays.
En règle générale et dans le meilleur des cas, une guerre tarifaire prend fin lorsque les deux gouvernements parviennent à un accord et lèvent leurs droits de douane respectifs.
Il peut être rassurant de savoir que ce n’est pas la première fois que les États-Unis et le Canada entrent dans une guerre tarifaire. Ce n’est même pas la première fois que le président Trump impose des tarifs douaniers au Canada.
En 2018, dès la première administration Trump, le président américain avait imposé des droits de douane de 25 % sur l’acier canadien et de 10 % sur l’aluminium. Le Canada est le premier fournisseur d’acier et d’aluminium des États-Unis et il avait réagi en imposant des droits de douane sur plus de 16 milliards de dollars d’exportations américaines. Plus tard dans la même année, l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACÉUM) a été signé et, en 2019, les tarifs douaniers ont été levés.
Malgré les récentes frictions, le Canada et les États-Unis entretiennent depuis longtemps des relations commerciales prospères. En fait, le Canada, le Mexique et la Chine sont les principaux partenaires commerciaux des États-Unis. En effet, ils fournissent près de la moitié de toutes les importations américaines (figure 1), tandis que la majorité des produits canadiens sont exportés vers les États-Unis (figure 2), comme l’indique ce rapport de Gestion de patrimoine Scotia1.
Figure 1 :
Figure 2 :
Essentiellement, nos deux économies sont interconnectées, et lorsque l’économie d’un pays est affectée, l’autre en ressentira probablement les effets. D’une manière générale, l’imposition de tarifs douaniers, à quelque niveau que ce soit, pourrait ralentir la croissance économique dans les deux économies, que le Canada prenne ou non des mesures de rétorsion. Une guerre commerciale ne profiterait donc ni au Canada ni aux États-Unis.
Comme l’indique la Banque du Canada2, «[Les droits de douane] se répercutent sur les dépenses, les flux commerciaux, les recettes de l’État, les taux de change, l’emploi, le produit intérieur brut (PIB) et l’inflation. Ils pourraient perturber considérablement les chaînes d’approvisionnement au Canada, aux États-Unis et ailleurs dans le monde.»
Les droits de douane américains sur les importations en provenance du Canada pourraient entraîner une baisse de la demande pour ces produits, ce qui pourrait ralentir la croissance économique au Canada et entraîner des licenciements et une augmentation du taux de chômage. Pour les États-Unis, ces droits de douane pourraient causer la hausse des prix à la consommation et une augmentation du taux d’inflation.
Si le PIB et les chaînes d’approvisionnement internationales ne font peut-être pas partie de vos préoccupations quotidiennes, l’impact des droits de douane se fera probablement sentir par l’intermédiaire du redoutable mot en «I» : l’inflation. Les prix pourraient augmenter dans les deux pays, ce qui se traduirait par une hausse du coût global de la vie. Selon la Chambre de commerce du Canada3, «des tarifs douaniers de 25 % pourraient réduire le PIB du Canada de 2,6 %, coûtant en moyenne 1 900 $ par an aux ménages canadiens.»
Les effets de ces tarifs douaniers sur l’économie et le marché financier ne se manifesteront pleinement qu’avec le temps, en fonction des droits de douane imposés et de leur durée. Mais en général, ils peuvent ajouter un degré d’incertitude. Que faire, alors? Concentrez-vous sur ce que vous pouvez contrôler, c’est-à-dire votre bien-être financier.
On définit généralement le bien-être comme étant un état de confort, de santé ou de joie, ce qui peut sembler un combat difficile lorsque tout autour de vous semble instable. Prenez le temps de bien comprendre votre situation financière. Le fait d’élaborer un plan qui vous permet d’avoir confiance en votre situation actuelle peut vous aider à faire face aux défis qui pourraient survenir dans le futur. Un examen régulier de votre situation financière et de votre plan financier, avec l’aide de votre conseiller ou de votre conseillère de la Banque Scotia, le respect d’un budget raisonnable et le remboursement de vos dettes peuvent contribuer à ce sentiment de bien-être et de sécurité.
Veiller à notre bien-être financier permet de réduire le stress supplémentaire si nous nous trouvons dans une période d’incertitude. Même les investisseurs les plus avisés peuvent bénéficier des principes éprouvés suivants :
- Conserver vos placements. Il y aura toujours des raisons pour ne pas investir. Choisir de miser sur le long terme et de maintenir ses placements, même lorsque l’actualité suscite de l’inquiétude, permet de garder le cap sur ses objectifs de placement à long terme.
- Diversifier. Un portefeuille diversifié à gestion active permet de réduire les risques et de saisir les occasions de placement qui se présentent. Les Solutions de portefeuille Scotia vous simplifient la tâche en diversifiant les placements entre une variété de styles de gestion, de catégories d’actifs, de régions géographiques, de secteurs d’activité et de tailles d’entreprises, le tout dans un seul placement pratique.
- Investir souvent. Il ne faut pas négliger l’importance d’établir et de maintenir une approche disciplinée à l’égard des placements, notamment grâce au prélèvement automatique des cotisations (PAC). Avec des cotisations régulières, vous n’avez plus besoin d’avoir à choisir un moment pour investir; tout se fait automatiquement et vous permet de bâtir graduellement votre patrimoine au fil du temps. Si vous avez des questions, communiquez avec un conseiller ou une conseillère de la Banque Scotia.
Pour en savoir plus sur les tarifs douaniers, consultez :
